Quelques mois après la Chine, Huawei commercialise enfin son enceinte Sound X en France. Nous avions hâte de la tester, notamment pour déterminer si le partenariat avec la marque française Devialet tenait du simple pacte commercial ou plutôt d’un réel échange d’ingénierie.
Sur le papier, la collaboration entre les deux sociétés semble en tout cas tout à fait tangible. Devialet nous a ainsi expliqué que les deux haut-parleurs de basses (dont une partie est en néodyme) avaient été conçus par les ingénieurs des deux entreprises. Le résultat s’avère assez impressionnant en termes de compacité de l’enceinte puisque ce sont deux subwoofers de presque 9 centimètres de diamètre chacun qui ont pu être casés.
Des basses surpuissantes
Disposés dos à dos, ils reprennent la technologie « Push-Push » de Devialet pour empêcher que leur mouvement n’entraîne trop de vibrations dans l’enceinte. Et on comprend mieux pourquoi, car chaque haut-parleur de basse possède une excursion de 2 centimètres. Autant dire que l’appareil pourrait rapidement être bousculé par cette amplitude.
Pour assurer la reproduction des fréquences aiguës et médiums, ce sont six tweeters de 4 centimètres qui ont été disposés en cercle tout autour de la partie basse de l’enceinte pour proposer une diffusion à 360°. Devialet n’a, en revanche, pas participé à leur conception, laissée ici à la seule main de Huawei. Le géant chinois s’est tout de même appuyé sur quelques compétences issues du secteur des télécoms, notamment en matière de « beam forming », permettant ainsi d’orienter au mieux la diffusion sonore autour de l’appareil.
De cruelles lacunes logicielles
Mais les enceintes modernes ne sont désormais (presque) rien sans une efficace surcouche logicielle permettant d’exploiter au mieux le matériel. Et c’est malheureusement là que péche la marque chinoise. Privée de Google depuis plus d’un an, Huawei se retrouve le bec dans l’eau non seulement pour ses smartphones, mais aussi ses autres appareils. C’est le cas de cette Sound X qui n’embarque donc pas l’Assistant Google, ni d’ailleurs aucun autre assistant vocal. Sa propre technologie Xiaoyi devrait être disponible en septembre – le temps qu’elle soit localisée en français sous le nom de Celia.
Cette interdiction vaut aussi pour la technologie de diffusion sans fil via Wi-Fi Google Cast. Impossible donc de diffuser de la musique facilement depuis son smartphone Android en cliquant simplement sur un bouton. Pour profiter de la transmission Wi-Fi, le seul moyen est de passer par le protocole réseau UPnP beaucoup moins facile à configurer. On peut y parvenir, par exemple, en installant sur son smartphone Android une application telle que Bubble UPnP.
Une fois dans ce type d’application, il faut alors définir une source musicale, comme une bibliothèque de fichiers MP3 stockée sur le téléphone ou un serveur distant ou un service de streaming. C’est ce que nous avons fait, par exemple, avec Qobuz qui propose des fichiers audio non compressés. Autant dire que la configuration tient plus de l’usine à gaz qu’à des interfaces auxquelles nous sommes désormais habitués sur d’autres enceintes.
Pour ceux qui pensaient pouvoir utiliser Spotify Connect (là c’est l’enceinte qui lit directement la musique depuis Internet, tandis que le smartphone ne sert que de télécommande), c’est également la douche froide. Le service de streaming, ni aucun autre équivalent ne sont intégrés à l’enceinte. Encore plus étrange, même Huawei Music, le nouveau service musical du Chinois n’est pas utilisable de cette manière.
Le Bluetooth, solution la plus simple pour utiliser Sound X
Dans ces conditions d’utilisation limitées, la plus simple reste donc clairement le Bluetooth. Facile à utiliser, il présente toutefois quelques désavantages, comme la réception des sons de notification ou les conversations téléphoniques directement sur l’enceinte. C’est malgré tout la solution la plus ergonomique et rapide pour profiter de la Sound X.
Ces défauts sont d’autant plus rageants qu’acoustiquement l’enceinte est une vraie réussite. Les basses fournies par le système Devialet tiennent toutes leurs promesses. Que ce soit en matière de puissance ou de distorsion, les fréquences basses sont clairement impressionnantes pour la taille de cette enceinte On est plus mitigé dès qu’on touche aux hauts médiums et aux aigus. Là, Huawei maîtrise beaucoup moins bien la distorsion. Dès que l’on pousse le volume de l’enceinte (elle est très puissante), on perçoit bien que ces fréquences se font beaucoup plus criardes que les plus basses.
Mais c’est un détail, tant la Sound X restitue bien les différents styles auxquels nous l’avons soumise. Malgré la compression inhérente à toute enceinte de ce type, la dynamique reste elle aussi bien rendue, fortement aidée par l’impact des basses.
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