Avec le Zephyrus G15, Asus nous livre sa troisième machine de jeu de l’année. Après son petit frère, le Zephyrus G14 (14 pouces) et l’un de ses comparses de la gamme TUF (le A15-566IV), c’est maintenant à la star de la gamme, de prendre place sur scène pour nous offrir, on l’espère, une prestation digne de son prix. Le modèle de ce PC portable à écran 15,6 pouces passé entre nos mains porte le nom de code GA532IV-001T. Il est annoncé au prix de 2200 euros, un tarif élevé dans l’absolu mais qui reste relativement médian dans la jungle des PC portables pour joueurs.
En plus d’un écran Full HD 240 Hz et d’un processeur AMD Ryzen 4000 spécialement conçu pour la machine, Asus promet une bonne puissance de feu 3D délivrée par une carte RTX de Nvidia. Sur le papier, c’est alléchant, voyons si dans le feu de l’action l’essai est transformé.
Le Zephyrus G15 est un peu le grand séducteur de la famille ROG. Son boîtier de 2 kilos et 2,5 cm d’épaisseur mêle à la fois un alliage de magnésium-aluminium avec un effet brossé sur le dos de l’écran et un placage uni sur le plateau interne. Ce PC portable arbore des lignes soignées et sa finition très… ténébreuse est vraiment réussie. Faire chavirer le cœur des gamers qui poseront les yeux sur lui ne sera pas trop difficile.
Son écran 15,6 pouces Full HD, aux bords fins et à la finition mate, finira de faire céder les plus résistants à ses charmes. Il parviendra même à leur faire oublier qu’il n’y a pas du tout de webcam intégrée.
Oui, le ROG Zephyrus G15 a du chien. Mieux, il se fond parfaitement dans le décor que l’on travaille en open space ou à la maison. Pas de lumières qui clignotent dans tous les sens sur le boîtier : seul le logo ornant le dos de l’écran et les touches du clavier sont rétroéclairés. La couleur est à définir par vos soins et il est même possible de complètement éteindre ces lumières.
Les touches du clavier sont de la même trempe que celle du G14. Elles offrent un toucher agréable bien qu’un peu plastique mais leur réactivité est vraiment bonne et leur taille, parfaite.
Comme sur le TUF, on retrouve la barre d’espace dont la forme est étudiée pour tomber naturellement sous le pouce de la main gauche et ainsi déclencher des actions dans les jeux (sauts, raccourcis, etc.) lorsque les doigts sont en position sur les dragées ZQSD. Des touches dont on se sert pour se déplacer dans les jeux, pour rappel.
Côté connectique, à droite, il y a deux prises USB 3. Nous sortons le carton rouge car il y a de fortes chance que vous heurtiez tout périphérique branché à cet endroit avec votre souris externe, en pleine séance de jeu.
Sous le clavier, pour les connexions sans-fil, se dissimule un module Wi-Fi 6 compatible Bluetooth 5.0.
Enfin, à gauche, comme le montre la photo ci-dessus, le panel est varié. On précise au passage que la prise USB Type-C est compatible DisplayPort 1.4, USB 3.1 Gen 2 et peut à la fois délivrer mais aussi recevoir du courant électrique à destination de la batterie. Travailler ou regarder un film (mais pas jouer) en branchant le Zephyrus G15 au secteur à l’aide d’un banal chargeur de smartphone, par exemple, est possible. Et génial. La batterie se recharge également, certes bien moins vite que si vous utilisiez le chargeur secteur (542 g) livré.
De toute manière, l’autonomie de ce PC gamer, en streaming vidéo ou en utilisation plus studieuse en continu, a été mesurée entre 4 h 56 et 6 h 41 avec nos protocoles de tests. De quoi vous laisser le temps de travailler une petite journée, sans avoir à la brancher. D’ailleurs, le G15 met moins de deux heures à faire le plein.
Une fois rentré à la maison, le ROG G15 sous le bras, il est temps de passer en mode gaming et d’occire vos adversaires. Là, nous vous recommandons de relier le PC au courant, afin de pouvoir faire rugir la configuration (au sens propre, nous le verrons) et, aussi, activer les différents profils de performances préprogrammés par Asus.
Une configuration gaming à consommation modérée
Nous le mentionnions plus haut, Asus fait confiance aux processeurs AMD Ryzen pour faire tourner vos jeux et les applis. AMD revient en force dans les machines de jeu en 2020 et il a choisi plusieurs partenaires de taille pour son come back comme Asus, mais aussi Dell ou encore MSI.
Le ROG Zephyrus G15 turbine grâce à un Ryzen 7 4800HS, un modèle à 8 cœurs et 16 threads qui rugissent à 2,9 GHz minimum mais qui ne consomme que 35 watts maximum contre 45 watts, pour le même nombre d’unités sur le 4800H classique.
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Le processeur Ryzen peut compter sur 16 Go de mémoire DDR4 (amovibles et extensible) et enverra toutes les informations relatives aux graphismes des jeux à la Nvidia GeForce RTX 2060 Max-Q.
Ces jeux pourront être installés sur le seul et unique SSD de 1 To du Zephyrus. Vous avez de quoi voir venir mais si vous avez besoin de plus de place, un emplacement M.2 supplémentaire est vacant sur la carte mère. En quelques coups de tournevis, après avoir acheté un SSD au bon format, vous pourrez étendre les capacités de stockage de votre fidèle compagnon.
Dans l’arène, le Zephyrus G15 se défend… mais ne sort pas vainqueur
Comme le montre le graphique ci-dessous, les ROG Zephyrus G14 et G15 boxent dans la même catégorie, malgré leurs processeurs légèrement différents. Le plus surprenant, toutefois, c’est qu’aucun de ces deux gladiateurs ne fait pas le poids face au TUF ! Ce dernier est certes moins fin. Moins raffiné aussi et bien moins endurant. Mais il est plus puissant et affiche un prix très alléchant : 1500 euros seulement contre plus de 2100 pour les deux Zephyrus.
Deux raisons à cela. La première, le processeur AMD de ce G15 est bridé en consommation électrique. Il monte donc moins haut dans les tours même en mode Turbo que la puce Ryzen 7 du TUF. Le TUF, d’ailleurs, embarque une RTX 2060 classique. Ici, c’est une puce RTX 2060 Max-Q. Là encore, moins de voracité à la prise mais, de facto, moins de mégahertz à proposer aussi bien en fonctionnement normal qu’en GPU Boost.
Difficile de ne pas taxer le Zephyrus G15 de « poids moyen ». C’est un PC qui est clairement orienté vers le monde des jeux moyennement gourmands (Desperado III tourne à merveille avec beaucoup d’options à fond) ou, mieux, des titres e-Sport. Beaucoup d’entre eux n’ont pas besoin de machines de guerre pour tourner parfaitement. Cela tombe bien : le G15 n’en est pas une.
Rassurez-vous, le G15 fait tourner les AAA actuels très correctement, avec de bons niveaux de détails (en Haut ou Extreme pour les moteurs peu complexes). Pour ceux qui sortiront dans les mois et années à venir ? Il ne devrait pas y avoir trop de soucis non plus. Il faut juste garder à l’esprit qu’il faut être mesuré dans les réglages graphiques, au risque de voir la RTX 2060 Max-Q ne plus parvenir à maintenir des débits d’images supérieurs à 60 par seconde.
Parce qu’un PC portable pour joueurs ne sert pas qu’à jouer, nous avons aussi mis le Zephyrus G15 à l’épreuve dans PC Mark 10. Voici les scores obtenus par cet Asus (en bleu foncé), comparés à ceux des derniers PC portables 15,6 pouces dont les prix varient entre 1500 et 3000 euros. Nous avons volontairement fait l’impasse sur le score Essential car tous les PC portables gamers oscillent entre 8000 et 9000 points : la bureautique et les tâches de base, ce sont des amuse-bouches pour eux.
On dresse le même bilan que sur le versant gaming. Le Zephyrus G15 s’en sort honnêtement, rien à dire. Néanmoins, il ne parvient qu’une seule fois à s’imposer face à son cousin TUF A15. Il surclasse le Tritton 500 d’Acer de 2019 et parvient, 2 fois sur 3 à battre le dernier Dell Alienware M15 R2 doté d’un écran 4K. Mais les autres PC portables gaming 15,6 pouces haut de gamme comme le Gigabyte, le HP Omen 15 cru 2019 ou encore le Millenium ML3 lui mènent la vie dure.
La finesse, c’est bien, la chauffe, le bruit et le throttling beaucoup moins
Le ROG Zephyrus G15 souffre des mêmes maux que beaucoup de PC portables gaming dits fins. Premièrement, il ventile à outrance (46,9 dB max relevé), parfois sans raison apparente. Ensuite, la chaleur a parfois un peu de mal à s’évacuer en dépit des deux petites turbines et des multiples trous d’appel d’air situés sous la machine. Là, les pics de températures atteignent plus de 60°C !
Sur le dessus du G15, le repose-paumes reste à 31,1°C (dans une pièce à 25°C) mais au niveau des touches de raccourcis situées au dessus du clavier, on atteint 54°C. Une température que frôle toute la zone centrale du clavier également.
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Le throttling s’invite aussi à la table des réjouissances. Nous nous y attendions, et démonter l’arrière de la machine pour apprécier le design du système de refroidissement n’a fait que conforter nos intuitions. Il est un peu léger même pour des composants à consommation modérée.
Lorsqu’un programme sollicite durement le GPU et le CPU, le processeur AMD est obligé d’abaisser sa vitesse nominale de 2,9 GHz lorsqu’on sature tous les coeurs, sous peine de faire une crise de paralysie. La chute en fréquence est rapide, en moins de 3 minutes, les protections s’activent. Toutefois, la casse est limitée : la vitesse oscille entre 2,3 et 2,8 GHz. Le GPU Nvidia, lui, parvient à se maintenir à flot mais sans faire de zèle avec le GPU Boost pour autant.
À l’image de son revêtement, l’écran n’est pas brillant
Disons-le simplement, ce qui sauve du naufrage l’écran 15,6 pouces Full HD, mat et à bords fins c’est, pour commencer, sa vitesse de rafraîchissement à 240 Hz super appréciable dans les jeux, surtout les FPS. À vous la fluidité maximale.
Ensuite, sa compatibilité avec la technologie Adaptive Sync, pour ceux qui n’aiment pas voir leurs jeux sujets à des déformations d’images ou percevoir des ralentissements quand le GPU peine un peu à afficher des millions de polygones et textures complexes à l’écran.
Enfin, la fidélité des couleurs (Delta E) joue en sa faveur. Elle s’avère inférieure à 2 (1,81 pour être précis), de quoi pleinement justifier la présence de l’autocollant bleu « Pantone Validated », preuve que la dalle respecte une norme colorimétrique plus que reconnue.
Pour le reste, c’est franchement décevant. La luminosité moyenne maximale ne dépasse pas 263 cd/m2, l’une des plus mauvaises décrochée par un PC portable gamer ces derniers mois. Dans le détail, il y a un pic à 296 cd/m2 au centre de l’écran, et tous le reste est sous la barre des 270 cd/m2.
Le contraste plafonne à 965:1. C’est médiocre au possible, la moyenne se situant à 1123 actuellement. En haut de l’écran, les noirs sont bons et plus on descend, moins ils le sont. Bilan, l’homogénéité n’est pas vraiment au rendez-vous… sans être catastrophique non plus.
Quoi qu’il en soit, impossible de laisser passer ces faiblesses, qui viennent s’ajouter au bruit, à la chauffe et au throttling. Pour une machine de gaming haut de gamme, à plus de 2000 euros, ça commence à faire beaucoup, non ?
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