Depuis le mois de juin, Archos distribue sous sa marque les smartphones fabriqués par Nubia (ex filiale de ZTE) pour remplir sa gamme « premium ». Après des appareils vendus aux alentours des 350 euros, l’entreprise française lance pour la première fois un smartphone haut de gamme, baptisé Archos Diamond Omega. Un appareil que l’on retrouve à l’étranger sous le nom de Nubia Z17S. Il est équipé du processeur Snapdragon 835, de 8 Go de mémoire vive, de 128 Go de stockage ainsi que de doubles modules photo à l’avant comme l’arrière. Vendu 499 euros, le Diamond Omega s’affiche comme un rival direct du OnePlus 5T.
Un design qui se démarque de la concurrence
A la différence de son principal concurrent signé OnePlus, tout en métal, l’Archos Diamond Omega est habillé d’une coque en verre. En dépit d’une épaisseur de 8,5 mm, l’appareil ne manque pas d’élégance. La marque ne propose qu’un coloris – bleu, qui est très réussi. A l’arrière, le double module photo est encadré par une ellipse rouge, marque de fabrique de Nubia. Le capteur d’empreintes digitales (plutôt réactif) se place au-dessus du logo d’Archos, à bonne hauteur.
Le Diamond Omega est équipé d’un grand écran bord à bord. Mais il ne reprend pas le même format que le Samsung Galaxy Note 8 ou le OnePlus 5T. Nubia a en effet opté pour un ratio 17:9 et non pour du 18:9 ou du 18,5:9. A diagonale égale, l’appareil est donc légèrement plus large que ses rivaux. Il rappelle le Xiaomi Mi MIX sorti fin 2016, également au format 17:9. Mais alors que ce dernier était peu ergonomique en raison d’un immense écran de 6,4 pouces, l’Omega est plus compact. Grâce à sa dalle de 5,7 pouces, il reste agréable à manipuler, même à une main.
La disposition des autres éléments est classique avec un bouton d’alimentation placé sur la tranche droite, sous les boutons de réglage du volume. Sur la tranche inférieure, un connecteur USB Type-C permet de recharger le smartphone. Malheureusement, Archos et Nubia ont eu la mauvaise idée de nous priver de prise jack. Un adaptateur (type C vers Jack) pour brancher des écouteurs filaires est fourni.
Un écran IPS qui fait le boulot
Nubia a bien travaillé son design, mais ne propose pas d’écran Amoled. Le Diamond Omega est équipé d’une dalle IPS Full HD+ (2040 x 1080 p pour 404 ppp) de bonne facture, mais pas époustouflante. La luminosité monte à 434 cd/m². Le taux de contraste s’élève quant à lui à 1315:1. Dans les deux cas, les chiffres n’ont rien de remarquable… mais rien de catastrophique. L’écran du terminal fait suffisamment bien le job pour faire honneur au format de l’appareil, mais n’offre pas une qualité d’image aussi bonne que celle des OnePlus 5T, Galaxy S8 ou iPhone X.
Nous avons constaté la présence de deux lignes de pixels verticales aux deux extrémités de l’écran. Selon l’angle de vision, elles oscillent entre le vert, le bleu et le rouge, les trois couleurs primaires. Un effet lié à la technologie aRC 2.0, utilisée pour rendre – visuellement – les bords toujours plus fins grâce à un jeu de réfraction de lumière. Au quotidien, ce défaut n’est pas rédhibitoire. Il pourra être plus gênant lors de l’utilisation du smartphone à l’horizontale, par exemple pour jouer, prendre des photos ou regarder un film.
Logiciel : une identité forte
L’Archos Diamond Omega fonctionne grâce à la surcouche maison de Nubia, basée sur Android Nougat (7.1.1). Nous apprécions le design de l’OS, suffisamment sobre pour plaire au plus grand nombre. Le nombre d’applications préinstallées est limité. Un avantage par rapport à d’autres surcouches où les bloatwares se font plus présents.
Pour simplifier la vie de l’utilisateur, Nubia propose de nombreux raccourcis, notamment en utilisant les bordures d’écran. Il est par exemple possible de jouer avec le niveau de luminosité en faisant glisser le pouce et l’index de bas en haut (ou de haut en bas) aux extrémités de la dalle. D’autres gestes permettent par exemple de passer plus simplement d’une application à l’autre en effleurant la tranche droite de l’écran.
Malgré notre bonne volonté, nous ne sommes pas parvenus à adopter ces réflexes. La zone d’action étant extrêmement limitée, le taux d’erreur est trop important pour faire de ces raccourcis de véritables atouts au quotidien. Nous avons également regretté le choix de faire apparaître les notifications au bas de l’écran verrouillé. Un emplacement qui oblige l’utilisateur à se défaire de ses habitudes, sans aucun impact positif. Par ailleurs, aucune option ne permet de « forcer » les applications à adopter le format de l’écran, comme c’est par exemple le cas chez Samsung. Sur YouTube ou Netflix, de fines bandes noires encadrent l’image à la verticale.
Nous avons en revanche apprécié le centre de contrôle, qui apparaît en effleurant le bas de l’écran, alors qu’il s’affiche au niveau de la partie supérieure de la plupart des appareils Android. Cela permet de libérer davantage d’espace pour les notifications. Une simple copie d’Apple ? C’est bien possible.
Forcément doué en jeu
Toutes ces spécificités témoignent d’un travail intéressant de Nubia, qui cherche à se démarquer de la concurrence par des chemins de traverse. Dans son ensemble, l’interface utilisateur est très agréable à utiliser. Elle est bien aidée par l’association du Snapdragon 835 couplé à 8 Go de mémoire vive, permettant une fluidité exemplaire.
On retrouve les qualités de la puce en jeu, avec de longues parties de Riptide GP : Renegade. Un titre gourmand en ressources, qui permet d’évaluer les limites des smartphones les plus puissants. Celles du Diamond Omega sont difficiles à atteindre, notamment grâce à sa « simple » définition Full HD. Avec les détails graphiques poussés au maximum, nous n’avons souffert ni de ralentissements, ni de surchauffe excessive. Les benchmarks confirment que le produit d’Archos est au niveau des meilleurs.
Plutôt décevant en autonomie
En associant un Snapdragon 835, 8 Go de mémoire vive et un grand écran IPS, le fabricant risquait de perdre beaucoup en endurance. C’est effectivement le cas. La batterie de 3100 mAh suffit à alimenter l’appareil pour toute une journée, mais pas beaucoup plus.
Lors de notre test d’autonomie polyvalente, l’Omega s’est éteint après 8h22. Un score qui lui permet d’obtenir une note tout juste moyenne. En le comparant à d’autres terminaux, on constate qu’il est loin d’afficher la même autonomie que le OnePlus 5T, son concurrent direct. Sans être une faiblesse, l’endurance n’est pas un point fort du nouveau Archos.
Photo : des choix étonnants
Le Diamond Omega a la particularité d’être équipé de quatre modules photo – deux à l’avant et deux à l’arrière, à chaque fois avec un mode portrait. D’après le fabricant, la configuration permet d’obtenir un zoom de meilleure qualité en complétant le capteur principal de 12 Mpix par un capteur de 23 Mpix.
L’association d’un zoom puissant et d’un mode portrait pourrait laisser penser que Nubia a intégré une seconde focale plus resserrée, comme Apple le fait sur l’iPhone X. Il n’en est rien. Les focales des deux objectifs (grand angle) sont identiques. L’apport du second module réside donc uniquement dans sa définition plus importante, utilisée pour agrandir l’image.
Si la qualité du zoom numérique est correcte, on a du mal à comprendre l’intérêt d’un second capteur pour un usage aussi limité. En proposant deux focales différentes, Samsung et Apple offrent un vrai zoom optique, idéal pour le portrait. De son côté, LG joue sur la différence de focale pour permettre de prendre des photos en très grand angle.
Dans son ensemble, la qualité d’image du capteur principal est convaincante, sans atteindre la prestation des appareils les plus onéreux. Dans de bonnes conditions lumineuses, le niveau de détails est bon, avec une excellente vitesse d’autofocus et de prise de vue. Les images manquent en revanche de contraste. Sans que nous puissions l’expliquer, un bruit numérique important apparaît sur certaines zones bleues et vertes. Nous avons comparé les clichés du Diamond Omega à ceux de l’iPhone 8 Plus, également équipé d’un capteur 12 Mpix.
En basses lumières, le Diamond Omega parvient à maintenir un bon niveau d’exposition, au prix d’une importante perte de détails. Dans ces conditions, la différence avec Apple, Samsung ou HTC est flagrante. Les images restent exploitables sur les réseaux sociaux, mais ne sont pas faites pour être affichées sur un grand écran. Les vidéos sont fluides et suffisamment détaillées, mais sont pénalisées par l’absence de stabilisation. En photo, le Diamond Omega ne vaut pas plus que son prix.
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