De la puissance tout en finesse. C’est le mantra d’Acer pour vanter les mérites de son Triton 500, un PC portable 15,6 pouces, taillé pour le gaming qui n’a pas vocation à faire « tournoter » les jeux. Lui, il veut vous en mettre plein les yeux et, aussi, vous donner l’occasion de jouer partout, puisqu’il est relativement fin et léger pour un ordinateur de jeu. Puissance, légèreté et finesse n’ont toutefois pas toujours fait bon ménage chez certains concurrents d’Acer. Le constructeur taïwanais assure être parvenu à les surpasser pour proposer, avec le Triton 500, l’une des meilleures références du moment.
La machine que nous avons eue en test a pour nom de code Triton 500 (PT515-51-75EB) et elle est proposée à 2100 euros prix catalogue ; mais il est toutefois possible de la trouver aux alentours de 1900 euros dans certaines enseignes.
La gamme Predator d’Acer n’a plus grand chose à prouver. Elle a réussi à s’imposer sur le marché des machines de jeu et parvient désormais à titiller les ROG d’Asus ainsi qu’à régulièrement distancer tous les autres acteurs importants du secteur que sont Dell, MSI, HP, Lenovo ou encore Gigabyte. Il faut dire que, comme chez Asus, l’offre de PC portables de jeu Acer est pléthorique. Il y en a beaucoup, répartis dans plusieurs sous-familles en fonction de la puissance de leurs composants, de leur finition et, bien sûr, de leur prix.
Les Predator incarnent le haut du panier. Et le Triton 500 ne déroge pas à la règle. Son boîtier offre des lignes assez racées, des angles un peu cassés et les couleurs bleu nuit, bleu clair et noire les mettent bien en valeur. C’est d’ailleurs agréable de voir qu’Acer continue de proposer autre chose que du noir et du rouge, les deux teintes préférées du monde gaming (selon les constructeurs).
A lire aussi – Test du PC portable gamer Asus ROG Strix Scar III : une arme fatale pour peu qu’on puisse se l’offrir
En main, le boîtier donne une impression de solidité et de fiabilité rassurante. Tout en étant indubitablement léger : 2,1 kg sur la balance, poids auquel il faut ajouter les presque 600 grammes de l’adaptateur secteur. Il n’en demeure pas moins qu’il est 13% moins lourd que la concurrence.
Ajoutez à cela les 2,2 cm d’épaisseur (la largeur et la profondeur demeurent celles d’un 15,6 pouces classique), et vous pouvez envisager sérieusement d’emmener le Triton 500 en balade, avec vous. Précisons d’ailleurs que sa batterie le conserve vivace pendant 5 h 33 en utilisation polyvalente, 3 h 48 si vous streamez des films en 1080p (écran réglé à 200 cd/m2), soit 30% de mieux que les derniers PC de jeu passés entre nos mains.
Des connecteurs en nombre
La machine a beau être fine, Acer ne fait pas l’impasse sur la connectique. Bien au contraire. Ce PC portable gamer dispose de tout l’arsenal nécessaire pour contenter les joueurs et les streamers. On peut tout y brancher, à commencer par la souris et le casque USB ou analogique. Sans oublier un écran externe (sorties HDMI ou miniDisplay Port) ou le smartphone (USB Type-C).
Pour les connexions réseau, le filaire est à privilégier et ça tombe bien, une prise Ethernet est là. Mais le Wi-Fi 5 est aussi au rendez-vous si vous n’avez pas le choix.
On regrette simplement deux choses. La première, Acer n’a pas misé sur le Wi-Fi 6, pourtant en passe de devenir la nouvelle norme de communication sans-fil. On mentionnera toutefois que grâce à la technologie Killer, il est possible de faire fonctionner en même temps le module Wi-Fi et la connexion filaire (ce qui n’est pas possible d’ordinaire). On peut ainsi se servir du sans-fil pour faire des mises à jour en tâche de fond alors qu’on est en pleine partie de jeu.
La seconde, le constructeur continue de placer des prises sur le flanc droit de la machine ce qui n’est pas du tout pratique et confortable. Imaginons que vous connectiez votre casque USB à droite et la souris externe à gauche (ou inversement) et que vous soyez droitier. Vous avez alors toutes les chances de venir heurter les prises avec votre main posée sur la souris pendant vos parties endiablées de FPS ou de MOBA. Pourquoi ne pas avoir déporté les connecteurs sur l’arrière de la machine comme le font Alienware ou Asus sur certaines de leurs machines ?
Un bon clavier mais des touches trop concentrées
Côté confort, réactivité et compatibilité RGB du clavier, rien à dire, c’est bien. On peut régler les couleurs des lettres selon ses goûts, ses humeurs ou les jeux exécutés à l’aide du logiciel maison, le Predator Sense (nous y reviendrons). Il est aussi possible d’attribuer des couleurs distinctes aux boutons ZQSD et aux flèches directionnelles pour mieux les distinguer du reste des lettres, dans le noir.
Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, les touches situées sur la partie droite du piano sont presque imbriquées les unes dans les autres. Cela peut être gênant, surtout si vous avez l’habitude de claviers dont la disposition est plus traditionnelle et donc plus aérée. Vous allez faire quelques fautes de frappe dans les premiers temps et heurter la touche « * » au lieu de la touche Entrée.
Sur la partie droite se trouvent les commandes permettant de lancer l’appli Predator Sense, mais aussi de contrôler le volume et la lecture de contenu multimédia. C’est une bonne idée, on aurait simplement apprécié qu’Acer les décolle du reste des touches, afin de les rendre encore plus pratiques à utiliser. Nous passerons volontairement rapidement sur le touchpad car, comme pour toutes les machines gaming, il ne sera employé ici que pour utiliser la machine en mobilité et non lorsque l’on joue à un jeu vidéo sur la dalle 15,6 pouces.
Cet amphibien projette de belles couleurs
Comme le montre la photo ci-dessous, l’écran peut presque être qualifié de modèle à bords fins. Les deux bordures latérales sont un modèle de discrétion, la supérieure un peu plus imposante et le bandeau inférieur… très épais. Acer a encore quelques efforts à produire pour être au niveau de ses concurrents directs dans ce domaine.
Sur le versant technique, toutefois, ce Predator joue toutes les cartes possibles et appréciées dans le monde du gaming. Le revêtement de la dalle est mat, la définition se cantonne au Full HD et, surtout, le taux de rafraîchissement grimpe à 144 Hz (actualisation de l’image 144 fois par seconde, temps de réponse de 3 ms gris à gris).
En clair, sur le papier, cette dalle a tout pour afficher des images fluides et de qualité dans les jeux. Après quelques heures d’utilisation, il nous a semblé que la dalle était de bonne qualité et nous avons donc utilisé nos protocoles de test pour le vérifier.
La luminosité moyenne maximale de la dalle est évaluée à 318 cd/m2 avec un pic à 330 cd/m2 au centre. Le taux de contraste, pour sa part, atteint 1370:1, un très bon score. D’autant plus appréciable que l’homogénéité de l’ensemble est excellente.
Du côté de la colorimétrie, c’est plutôt bien pour une machine gaming. Nous avons mesuré le deltaE à 2,73 (plus on est proche de 0 mieux c’est) contre 3,31 en moyenne sur les autres PC portables de jeu passés entre nos mains ces derniers mois. Dans le détail, le rendu des rouges n’est pas très fidèle, tout comme celui de la couleur chair. Mais il faut vraiment avoir l’oeil (d’une sonde ou d’un photographe) pour s’en apercevoir. En un mot, l’écran est bon et ça, c’est bien.
Un bon gamer que l’on peut doper à l’envi
Pour s’assurer que tous les jeux tournent bien, Acer mise sur une plate-forme technique haut de gamme, que l’on trouve dans bon nombre de PC portables parfois plus onéreux. Le processeur Intel Core i7-9750H est à la manoeuvre avec ses 6 coeurs, épaulé par 16 Go de mémoire DDR4 (2666 MHz). Le stockage est assuré par 512 Go de SSD, découpés en deux modules de 256 Go montés en RAID 0 pour accélérer encore un peu plus les débits.
La partie graphique est confiée à la carte graphique Nvidia GeForce RTX 2070 Max-Q. On rappellera que celle-ci est moins véloce qu’une 2070 normale mais plus puissante qu’une 2060 classique. Et, particularité du GPU du Triton 500, il peut être overclocké via l’application Predator Sense. Trois profils sont disponibles (Normal, Rapide, Extrême) et vous avez la liberté de les utiliser comme bon vous semble.
Véritable centre de contrôle de la machine, l’application Acer Predator Sense vous permet – aussi – de garder un oeil sur les fréquences de vos composants, ainsi que sur leur température, lors de vos séances de jeux les plus effrénées.
Avec la plateforme technique du Triton, il y a de quoi se faire plaisir : les jeux eSport passent sans le moindre problème, parfois à plusieurs centaines d’images par seconde.
Pour profiter des AA et AAA aux moteurs graphiques 3D plus aboutis, la puissance de feu combinée de la GeForce et du processeur Intel fait merveille. Nous avons relevé des scores compris entre 80,7 et 100 images par seconde, en moyenne, dans The Division (profils Ultra et Elevé) et jusqu’à 104,3 images par seconde dans Rise of the Tomb Raider, avec tout réglé à fond dans ce dernier cas. Confortable, non ?
En jouant sur l’overcloking possible du GPU, on parvient même encore à grappiller quelques images par seconde supplémentaire. L’horloge boostée de la puce passe de 1305 à 1620 MHz sur notre unité de test mais pourra ne pas monter aussi haut sur votre modèle car, on le rappelle, le GPU Boost n’est pas une science exacte. La valeur indiquée est le minimum garanti. Toutes les puces n’ont pas la même tolérance à la montée en fréquence. En clair, ne vous attendez pas à doubler la mise, mais des gains allant de 3 à 6% ont été relevés par nos soins.
Une ventilation bruyante, des bouffées de chaleur occasionnelles
Pour refroidir cette grosse cylindrée, Acer mise non pas sur deux – comme c’est l’usage – mais trois ventilateurs. Deux à gauche pour le processeur graphique et un, à droite, pour le CPU. Et comme pour l’overclocking, un trio de trois profils est disponible dans Sense afin d’agir sur le comportement de la ventilation.
Nous nous sommes amusés à pousser le système de refroidissement dans ses derniers retranchements, en activant simplement l’option CoolBoost qui, étrangement, fait rugir les ventilateurs plus forts que le profil Max.
Les ventilateurs accusent le coup, comme le montre la capture ci-dessus. Presque 7000 tours par minute pour l’un d’eux, autant dire qu’il faut sacrément augmenter le son du jeu dans le casque pour être certain de ne pas entendre la soufflerie s’époumoner.
Dans un mode plus « normal », les ventilateurs ne font pas preuve d’une grande discrétion puisqu’ils provoquent des nuisances pouvant atteindre 45,5 dB et le bruit n’est pas sourd mais assez aigu, ce qui peut vite vous porter sur les nerfs.
Sont-ils efficaces ? Oui, la plupart du temps. Ils parviennent à dissiper suffisamment de calories pour que, à l’extérieur et en dessous de la machine, nous n’ayons relevé que 47,9°C contre 35,6°C sur les repose-paumes. Néanmoins, les températures atteintes par les composants sont parfois assez élevées comme en attestent les relevés effectués par Predator Sense.
Et, pour enfoncer un peu plus le clou, nous avons constaté que le processeur Intel était victime de throttle au bout de 5 minutes d’activité très intense. Il abaisse alors ses fréquences de fonctionnement de 2,6 GHz à 2,3 puis 2,1 GHz en l’espace de 10 minutes. Puis plafonne à 2 GHz ensuite sans jamais revenir à sa vitesse initiale (25 min).
Pour les évolutions, c’est raté !
Bien qu’il soit difficile de faire évoluer un PC portable de jeu, il est appréciable de pouvoir facilement augmenter la quantité de mémoire ou, mieux, pouvoir ajouter facilement une unité de stockage. Dans le cas du Triton 500, c’est mission presque impossible. En démontant l’arrière de la machine, vous n’avez accès qu’au module Wi-Fi et à la batterie. Tout le reste est inaccessible. Il faut tout démonter pour avoir accès à la mémoire et aux modules SSD. Et vue l’épaisseur de la machine il y a de fortes chances que la mémoire soit soudée à la carte mère.
Quant aux modules SSD, il y a des chances qu’ils soient connectés à des slots M.2 classiques mais, pour les atteindre, il va falloir sacrément jouer du tournevis. Nous ne nous sommes pas amusés à tout démonter pour en avoir le coeur net, par peur d’endommager une petite nappe de connexion.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.