En mars dernier, Corsair, fabricant réputé de barrettes mémoires, créait la surprise en annonçant deux PC de bureau pour joueurs, les Corsair One et One Pro. Tout d’abord réservées au marché américain, ces machines sont progressivement arrivées sur nos côtes pour se mesurer à toutes les machines haut de gamme actuelles, ultra puissantes et à gabarit réduit, comme le MSI Vortex G65VR ou, dans une moindre mesure, le Dell Alienware Aurora R6.
Corsair nous a fait parvenir une version qui n’est disponible que sur la boutique en ligne de la marque au prix de 3300 euros. Le modèle commercialisé sur Materiel.net est vendu 3000 euros mais ne dispose que de 16 Go de mémoire (contre 32 Go ici).
Sachez enfin qu’une autre référence est disponible aux alentours de 2600 euros et que les versions non «Pro», en cours de réapprovisionnement un peu partout, sont disponibles à partir de 2100 euros.
Pour son premier essai de PC de bureau complet, Corsair n’y va pas par quatre chemins et propose avec le Corsair One Pro, une machine au design sobre et aux finitions métalliques très réussies. Gaming oblige et afin de trancher avec la noirceur ambiante, quelques bandes de LED aux couleurs personnalisables courent sur plusieurs facettes du boîtier. Ce dernier respire la qualité et la conception soignée. Rien de très étonnant à cela nous direz-vous, puisque la marque au galion (re)connue historiquement pour ses barrettes mémoires s’est lancée – il y a quelques années maintenant – dans la création de tours (mini, moyenne, grande) dont beaucoup sont devenues des best-sellers comme le premier Obsidian 800D ou encore le Carbide Air 540.
Presque carré (20 x 17,6 cm) et haut de 38 cm, le Corsair One Pro ne passe pas inaperçu une fois posé sur un bureau. Et le camouflage est d’autant plus mis à mal que deux belles antennes Wi-Fi dépassent de l’arrière de l’appareil. C’est également là qu’on trouve la majeure partie de la connectique au demeurant très complète.
Les plus observateurs ne manqueront pas de noter que le positionnement des sorties vidéo laisse penser que la carte graphique se situe sous la carte mère. Il n’en est rien ! Corsair utilise un réseau de toutes petites rallonges à l’intérieur de la machine pour déporter les prises et toutes les concentrer en un seul et même endroit. Malin.
Que les amateurs de VR se réjouissent ! Une sortie HDMI et une prise USB sont déportées sur le devant du One Pro pour faciliter la connexion d’un HTC Vive ou d’un Oculus Rift par exemple.
Le refroidissement se décline sous toutes ses formes
Au sommet de la machine se trouve un gros ventilateur, la seule source d’extraction active d’air du boîtier. En effet, à l’intérieur, pas de place pour loger de petits ventilateurs chargés d’expulser les calories dehors.
L’aspiration d’air frais se fait, elle, de façon totalement passive via les ouvertures latérales. Ces mêmes ouvertures servent aussi à évacuer une partie des calories générées par le processeur (Intel Core i7-7700K) ou encore la carte graphique (GeForce GTX 1080 Ti) ! Là encore, taille réduite oblige, la place manque pour du refroidissement actif. Corsair a donc recours au refroidissement liquide pour le CPU et à un dispositif hybride pour la carte Nvidia (ventilateur pour les étages d’alimentation, refroidissement liquide pour le reste).
Ainsi, lorsque l’on ouvre les flancs de la machine, on tombe nez-à-nez, de chaque côté, avec un gros radiateur. Une fois ce dernier abaissé, les composants apparaissent, le processeur à droite, le GPU à gauche.
Beaucoup de chevaux pouvant être débridés
Core i7-7700K, GeForce GTX 1080 Ti, 32 Go de mémoire DDR4, 480 Go de SSD et 2 To de disque dur, difficile de faire plus complet ! Et tous les composants sont standards ! Que vous soyez un gamer ou un utilisateur de suites de production d’image, vidéo ou son, vous avez toute la puissance qu’il vous faut pour vous en donner à coeur joie. Le One Pro encaisse les charges sans broncher : un vrai bulldozer à texture 3D !
Nous avons comparé ses performances avec celles de l’Aurora R6 d’Alienware quasiment équipé de la même configuration. Bilan, le One Pro reste devant dans bon nombre de jeux. Les écarts d’images par seconde sont de l’ordre de 12 à 33 suivant les titres (Dirt 3, Rise of the Tomb Raider, The Division), en Full HD et avec des niveaux de détails graphiques équivalents (toujours entre Elevé et Ultra dans nos protocoles).
Le fait que le PC à tête d’alien ait moitié moins de mémoire vive joue dans la balance mais n’explique pas de tels écarts. C’est le refroidissement privilégié par Corsair qu’il faut clairement remercier ici, surtout celui de la carte graphique.
Pour faire simple, plusieurs tests menés par des experts en overclocking ont démontré que, lorsque les GPU Nvidia de Série GTX 10 sont refroidis avec un bon système à eau, ils restent généralement bien plus longtemps en mode GPU Boost (fréquences plus élevées) que leurs homologues ventilés par des systèmes classiques.
Bien entendu, nous avons effectué nos relevés sans enclencher le Game Mode de Corsair. Ce dernier booste automatiquement les fréquences du CPU et du GPU. Mais, en pratique, le processeur Intel ne tient pas longtemps à 4,5 GHz et repasse vite à 4,2 GHz (sa fréquence nominale). La carte graphique, elle, encaisse mieux la charge. Cependant, compte-tenu de la puissance déjà à disposition et des désagréments que le Game Mode peut entraîner – comme un surcroît de bruit et de chauffe -, nous ne recommandons pas son utilisation.
Corsair One Pro : il peut y faire (très) chaud
D’ailleurs, il est temps de parler mercure et nuisances sonores ! Le processeur Intel monte étonnamment haut (90 à 95°C relevé avec OCCT, 65 à 70°C en jeu) et ce, malgré le bloc watercooling. La carte graphique, elle, reste plus mesurée : 70°C max. même après plusieurs 3D Mark Fire Strike Ultra. Cela laisse donc un peu de marge pour augmenter encore les tensions et les fréquences qui feront rugir la puce bien plus fort. Toutefois, nous déconseillons aux apprentis overclockers de s’essayer à toute manipulation s’ils ne sont pas sûr de leur coup !
Vu que la configuration matérielle est plutôt musclée et capable de monter très vite dans les tours, il n’est pas anormal de constater une consommation électrique plus élevée en charge : 357 W pour le R6 et 423 W pour le One Pro.
Terminons par un mot sur les nuisances sonores. Nous qui pensions que le peu de ventilateurs garantirait un silence d’or, nous avons été bien surpris d’entendre la bête ronronner avec insistance ! En phase de stress intense, à 50 cm, notre sonomètre indiquait 43,2 dB constants ! Le gros ventilateur situé sur le dessus n’est pas le seul coupable, les pompes de la carte graphique et du processeur sont aussi en cause. Toutefois, le bruit n’est ni strident, ni désagréable à l’oreille… nous nous limiterons à un carton jaune.
Evolution oui, mais gare à la garantie !
Faire évoluer la machine est possible. La démonter demande toutefois beaucoup de patience et aussi de prendre garde à ce que le tournevis ne dérape pas. Précisons d’ailleurs que si Corsair accepte que la mémoire soit augmentée et le SSD changé, tout autre démontage un peu plus « poussé » (changement de processeur ou de carte graphique par exemple) invalide la garantie. Il faut passer par la case SAV ou revendeurs agréés pour toute intervention.
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