Samsung Chromebook Série 5 : la promesse
Et si tout, de l’utilisation des logiciels au stockage de fichiers, ne se faisait plus qu’en ligne, dans le nuage de données d’Internet ? C’est le pari de Google avec son Chromebook, un PC portable basé sur Chrome OS qui transforme le navigateur Chrome en système d’exploitation connecté. Premier partenaire de la firme américaine sur ce coup, Samsung a transformé le concept en produit avec son Serie 5, bébête de 12 pouces pour 1,5 kg. Votre vie dans le cloud passera-t-elle par cette machine ?
Samsung Chromebook Série 5 : la réalité
Le Chromebook Serie 5 reprend les qualités des netbooks de Samsung (bonne fabrication et design soigné) – car cette jolie machine à 450 euros est bel est bien un netbook, le processeur Atom N570 cadencé à 1,66 GHz et les 2 Go de RAM en témoignent. Une configuration modeste mais qui suffit largement à faire tourner le mini-système de Google.
Chrome OS offre d’ailleurs un démarrage fulgurant : il faut à peine 10 secondes pour le lancer, se connecter à son compte et commencer à profiter du Web. Une vitesse impressionnante qui fait de ce Chromebook une machine idéale pour lire ses mails et y répondre confortablement ou consulter rapidement le programme de cinéma et la météo avant de sortir.
Connectivité minimale
Deux prises USB, une sortie vidéo mini-VGA (l’adaptateur est fourni) et une sortie son qui peut aussi faire office d’entrée microphone : voilà l’ensemble des prises que l’on trouve sur ce miniportable. C’est suffisant selon Google puisque la machine est conçue pour les réseaux mobiles. Un jugement un peu rapide selon nous, puisque, dans de nombreux endroits du monde (hôtels, bibliothèques), la prise Ethernet RJ45 est toujours de mise.
Du côté du matériel, le clavier chiclet simplifié est très bon et permet de longues heures de frappe confortable. Le large touchpad multipoint est pratique mais parfois imprécis : la sélection de texte peut être lente. Les touches F1 à F12 disparaissent au profit de fonctions de base (navigation, changement de fenêtre, rétro-éclairage de l’écran, volume, etc.), afin, dixit Google, de « simplifier l’usage du PC et faire table rase du passé ». Pas bête, mais il est amusant de constater que les raccourcis clavier « cachés » correspondant à des commandes moins courantes sont cependant légion.
Une 3G pas encore active
Sur le modèle que nous avons testé, pourtant doté d’un emplacement 3G fonctionnel, aucune carte SIM n’a fonctionné (nous avons fait l’essai avec T-Mobile aux Pays-Bas, Orange et SFR en France), bien que l’appareil ait trouvé les réseaux mobiles et demandé le code PIN de la carte. Il y a gros à parier qu’en attendant les différents arrangements avec les opérateurs téléphoniques mobiles européens Google a momentanément limité voire désactivé cette connexion.
Aucun souci, en revanche, pour se connecter en Wi-Fi. Par comparaison avec une machine Windows, le Net semble fonctionner à la même vitesse sur les deux systèmes, à ceci près que la machine Windows 7 tolère mieux l’ouverture de plus de 10 onglets que le petit processeur Atom du Chromebook. Tous les sites fonctionnent parfaitement, hormis ceux faisant appel à des applets Silverlight.
Quant au Flash, les vidéos passent parfaitement jusqu’à 480p − pour le mode 720p, quelques améliorations des pilotes sont encore nécessaires afin de rendre la lecture plus fluide.
Inerte sans réseau
C’est un défaut de jeunesse, mais il est de taille : le Chromebook ne fonctionne pas hors ligne. Gmail et Google Docs offriront un mode offline dans le courant de l’été, mais, pour l’heure, le Chromebook ne sert pratiquement à rien lorsqu’il est loin de tout réseau, même pas à taper un texte. On pourra certes écouter de la musique et regarder des vidéos (Mpeg-4 mais, pour l’heure, ni DivX ni MKV), mais ce n’est pas vraiment le rôle premier de la machine.
Google promet de ne pas être en retard sur ces fonctions et assure que son système sera continuellement amélioré, tant sur le plan des applications que sur celui des pilotes ou des fonctions hors ligne. Nous poursuivrons donc notre évaluation de la machine pendant tout l’été afin de mettre à jour ce test.
Autonomie de rêve, batterie inamovible
Pour changer la batterie de ce Chromebook, il faudra dévisser le capot et l’extraire des entrailles de l’appareil. Tout comme Apple avec ses MacBook, Samsung a fait le choix de se passer d’une batterie amovible pour économiser place et poids.
Nous avons mesuré une autonomie de 8 h 30 min − ce qui correspond à ce qu’annonçait le fabricant coréen −, et ce avec le Wi-Fi activé et en naviguant continuellement sur une multitude de sites, en Flash ou pas. Autrement dit, c’est sans aucun doute l’un des rares portables qui permettent de travailler vraiment toute une journée, en restant connecté au réseau, sans recourir au secteur.
Peut-on se passer d’un vrai système ?
Le passage au « tout-dans-le-cloud » ne nous semble possible pour l’heure que pour une frange de nerds ultra-connectés. Même les geeks regretteront le manque d’applications, les capacités de stockage très limitées (16 Go, que Google justifie par la vocation 100 % connectée de l’appareil) et une compatibilité matérielle limitée (voir ici le matériel compatible avec Chrome OS). Rares seront ceux qui, dans un premier temps, en feront leur machine principale. La plupart des gens l’utiliseront comme une machine nomade ou de salon, idéale pour taper du texte et naviguer confortablement.
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