Si les émulateurs et la sulfureuse question des ROMS sont bien souvent au cœur des articles rétrogaming, ils existe des offres légales pour profiter des vieux trésors vidéoludiques. Les plus célèbres sont les mini consoles des constructeurs, telles les NES Classic Mini et SNES Classic Mini de Nintendo ou encore la Playstation Mini de Sony. Des consoles officielles qui ont l’inconvénient d’avoir un nombre limité de jeux intégrés. Mais une seconde classe de consoles est aussi disponible : celles qui acceptent les cartouches originales d’antan.
Dans cette catégorie, nous avions déjà testé la Retron 5 il y a plusieurs années de cela et voilà qu’un nouveau modèle s’invite sur le marché : la Super Retro Trio 3+ HD de Retro-Bit. Un appareil qui émule trois consoles de chez Nintendo et Sega – NES, Super NES et Megadrive – et qui a le bon goût de disposer des prises originales pour profiter des manettes d’époque.
A l’ère des téléviseurs 4K, peut-on jouer confortablement avec ses cartouches 8bit/16bit ?
Trois en un, régions comprises
Avec ses trois emplacements pour cartouches, la Super Retro Trio 3+ HD aurait été un Graal rêvé pour les joueurs lors de la période faste des consoles 16 bits. Côté aspect physique, à l’heure des consoles épurées, ses fentes, boutons, et nombreuses prises jurent un peu avec la PS4 de la rédaction. Mais cela lui confère au moins un charme « antique » ! Dans le ventre, une batterie de composants plutôt d’entrée de gamme capables de faire tourner tous les jeux NES, Super NES et Megadrive.
La mention « tous » est importante pour la Super NES. Si la NES et la Megadrive n’étaient pas zonées, la Super NES existait en trois parfums. La version japonaise utilisait des cartouches arrondies fonctionnant à 60 Hz (NTSC), la version européenne reprenait le même format de cartouches, mais à 50 Hz (PAL). Quant à la version américaine, si elle fonctionnait elle aussi à 60 Hz (NTSC), ses cartouches étaient de gros rectangles plus imposants. Outre son commutateur PAL/NTSC (qui se rappelle le fameux switch des Super NES boostées de Konci ?!), la Super Retro Trio 3+ HD dispose surtout d’un emplacement conçu aussi bien pour les cartouches JP/UE que les cartouches US.
Notez que le design un peu quelconque – certains diront moche – de l’appareil s’explique facilement. A 99 euros l’appareil, et vu le côté assez niche de l’appareil, le budget design doit être limité. Quant à la reprise d’un look de console historique, cela est proscrit pour des causes légales évidentes – ce d’autant plus que de Nintendo à Sony en passant par SNK ou Commodore, tout le monde y va de sa console rétro ces derniers temps.
Vidéoludisme analogique sur écran 4K !
La console sort un signal vidéo qui s’adapte plutôt bien sur notre téléviseur de test – une Sony 4K. L’émulation de chacun des trois systèmes profite évidemment d’un filtre de lissage des pixels. Logique, quand on sait qu’une NES calcule une image faisant seulement 256 x 240 pixels à l’origine, il faut bien faire appel à des astuces logicielles pour afficher proprement l’image sur un écran qui affiche, lui, 3840 x 2160 pixels !
Si vous êtes allergiques aux pixels, vous n’êtes clairement pas la cible alors passez votre chemin. Mais pour ceux qui tolèrent les gros carrés, sachez que le travail de la console est plutôt bon, le lissage étant certes basique, mais bien fait. Pas de textures qui bavent et si les angles sont bien droits sur Zelda II, les aplats sont propres. Une fois les premières secondes d’adaptation passées, nous étions bien partis pour refaire une énième fois Final Fantasy III US (Final Fantasy VI dans la nomenclature japonaise). Mais il nous fallait rédiger le présent test, nous nous sommes donc arrêtés au château de Figaro (sous la contrainte de la rédaction en chef…).
Ergonomie mécanique efficace, mais spartiate
La console a ce côté très rétro qui veut qu’il est impossible de paramétrer quoi que ce soit de manière logicielle. ll n’y a ainsi pas d’interface graphique visible, comme vous pourrez le lire plus en détail plus loin. Ici, tout repose sur des commutateurs : un sélecteur de fréquences PAL/NTSC pour la SNES, un sélecteur de manette NES-Megadrive/SNES et un commutateur d’allumage qui permet de passer du stade éteint à la console de votre choix (attention aux bourrins). Ce côté « physique » est encore plus prégnant quand on manipule les cartouches, plus particulièrement avec la NES. Il faut forcer pour littéralement « arracher » les jeux (testé sur trois titres différents) de leur emplacement. C’est simple, ça fonctionne, mais c’est un peu rudimentaire.
Pas de configuration logicielle : le pour et le contre
L’un des atouts de la Super Retro Trio 3+ HD est son côté prêt à l’emploi. Aucune configuration autre que le bon placement des commutateurs de manette et de région (PAL/NTSC) n’est nécessaire. Dans la plupart des cas, on met simplement la cartouche dans l’emplacement, on allume en commutant sur la console choisie et on joue, point final.
Cette simplicité a quelques revers. Le premier étant que l’absence de possibilité de mettre à jour la partie logicielle empêche d’envisager le futur de l’appareil de manière sereine. En cas d’incompatibilité avec un titre, la messe est dite. Ensuite, nous aurions aimé profiter d’une possibilité de sauvegarde de l’état du jeu que l’on retrouve dans les NES Classic Mini et SNES Classic Mini, une fonctionnalité héritée des émulateurs qui permet de reprendre à l’exact endroit où on s’est arrêté – et de sauvegarder toutes les 10 secondes quand on joue à Super Ghouls’n Ghosts !
Une manette pour les remplacer toutes
Si vous avez conservé vos manettes d’antan, vous pourrez profiter de l’expérience rétro complète puisque la console dispose de deux emplacements par système – deux prises NES, deux pour la SNES et deux pour la Megadrive. Dans nos cas, nos vieilles manettes NES et Super Nintendo fonctionnent toujours parfaitement (en dépit de l’autocollant Donkey Kong tout sale de la SNES). Malheureusement, notre manette Megadrive a trop souffert des années de stockage – non, elle n’a jamais été jetée de rage contre le sol. Ou peut-être que si, mais le résultat est le même : la touche droite de la croix directionnelle requiert 150 kg de pression par cm² pour faire avancer Shinobi.
Heureusement, la Super Retro Trio 3+ HD est livrée avec deux manettes génériques en plastique moche et cheap (format SNES), mais qui fonctionnent parfaitement avec les trois consoles. Seule limite, l’attribution des boutons imposée par la console place le bouton B en gâchette gauche, ce qui n’est pas idéal pour les débiles dans notre genre qui ont toujours détesté les boutons de gâchette (Oui, nous sommes des vieux c***, mais on assume).
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.