Kodak EasyShare Z950 : la promesse
Kodak jouit d’une réputation peu flatteuse : celle d’un constructeur d’appareils photo à la finition plastique, aux performances optiques parfois médiocres, ou encore aux clichés très inégaux. Mais qui, à la faveur d’un prix souvent agressif, peuvent se révéler d’excellents compromis à l’achat… C’est ici tout l’intérêt de cet EasyShare Z950, un bridge avec vidéo HD et zoom x10 vendu officiellement 249 €, mais dénichable à 179 €. La bonne affaire de ce début d’année ?
Kodak EasyShare Z950 : la réalité
Une finition pas emballante
L’ergonomie et la finition sont, elles, assez typiques de la marque : basiques, mais fonctionnelles. Le grip en gomme pour améliorer la tenue est aussi désagréable au toucher que bienvenu en pratique, tandis que les différents boutons souffrent de leur petite taille, mais sont, en revanche, suffisamment peu nombreux et bien disposés pour ne pas égarer le novice. L’écran est, pour sa part, de très piètre qualité, avec son grain qui parasite la visée mais qui, heureusement, ne correspond pas à la qualité réelle du cliché.
Les photos elles-mêmes varient beaucoup, entre le très satisfaisant et le très médiocre. Tout dépend des conditions de lumière : le Kodak Z950 bruite considérablement, non seulement de nuit, mais également en intérieur de jour. La faute, notamment, à sa trop grande définition (12 Mpix pour un capteur de 1/2,33 pouce). Résultat : l’image fait « sale » au moindre agrandissement. En revanche, l’appareil se débrouille nettement mieux en plein jour, et permet de faire admirer sa précision dans les détails : branches d’arbre entremêlées, pavés au loin ou encore guirlandes municipales se détachent avec netteté. Pensez tout de même à régler les teintes sur couleurs saturées, sans quoi les photos, à la lumière très délavée, manquent de punch et de vie.
Premiers effets artistiques
Peut-être vous prendra-t-il l’envie de vous essayer aux réglages semi-manuels en passant la molette sur « A » (aperture, pour régler l’ouverture du diaphragme et ainsi tenter des arrière-plans plus ou moins flous), ou sur « S » (speed, pour régler le temps d’exposition, et ainsi choisir de figer une action sportive ou au contraire de filer un mouvement ou un phare dans la nuit). A vous les bases de la photographie amateur, et ce ne sont pas tous les appareils à moins de 200 € qui permettent de s’y essayer ! Votre maîtrise des réglages restera toutefois limitée. Par exemple, pour l’ouverture, au maximum du dézoom, vous n’aurez le choix qu’entre trois valeurs différentes (f3,5 pour un sujet net sur fond flou, f6,2 pour plus de netteté, et f8,3 pour une netteté totale de l’arrière-plan).
S’agissant d’un appareil d’entrée de gamme plutôt pour débutants, c’est à la fois sa limite et le gage de son accessibilité. En revanche, on s’explique beaucoup moins facilement l’absence de grand-angle : la plage focale du Z950 débute à 35 mm, ne laissant que très peu d’angle et de recul pour prendre des photos de paysages, par exemple. Même à courte focale, on se sent à l’étroit ! Enfin, la mise au point manque et de réactivité, et de précision. Il n’est pas rare de rater le sujet de la photo parce que l’appareil fait le point sur le plafond en arrière-plan, ou met quelques fractions de seconde de trop à se fixer sur la personne qui vous intéresse.
La vidéo HD, c’est raté
L’autre argument majeur du bridge de Kodak concerne son mode vidéo, en HD à 720p. C’est une déception. Outre qu’il souffre des mêmes défauts que les photos (grain et bruit en intérieur), la mise au point semi-automatique manque considérablement de précision. Il n’est pas rare qu’un visage pourtant net devienne soudain flou, parce que l’appareil croit bon de chercher une autre zone à pointer. Appuyer à mi-course sur le bouton de déclenchement permet souvent de refaire la mise au point au bon endroit, mais cette instabilité gâche facilement les films. Si l’effet peut être réussi sur des voitures au feu rouge au loin, ce ne sera pas le cas sur la nièce de tata Jacqueline en train d’ouvrir ses cadeaux. En outre, la prise de son est assez chaotique, entre le moteur du zoom en bruit de fond et le micro placé pile à côté du grip.
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