Canon EOS 450D + zoom EF-S IS 18-55 mm : la promesse
L’histoire des reflex numériques grand public rime avec Canon et son 300D. Depuis cette première mouture, les améliorations technologiques se sont succédé, et le constructeur japonais, leader sur ce marché, revient dans la danse avec l’EOS 450D. Avec cet appareil, la marque phare de la photo entend rester la référence, dans un secteur en plein boom, où les concurrents sont désormais nombreux et sérieux.
Canon EOS 450D + zoom EF-S IS 18-55 mm : la réalité
Avec Pentax qui propose des boîtiers tropicalisés, Sony qui dote tous ses boîtiers d’un stabilisateur, Olympus et son format Four-Third… Canon n’a pas le droit de se reposer sur ses lauriers. Car, au-delà des photographes équipés en optiques, qui sont désormais minoritaires, il s’agit bien de toucher la masse, ceux pour qui le 450D sera –ou pas– le premier appareil. Avec le passé de Canon, il faut donc commencer par regarder les évolutions apportées à son nouveau boîtier.
Des défauts corrigés et des améliorations sensibles
Une différence majeure entre les appareils d’entrée et de haut de gamme est le confort de cadrage apporté par le viseur. L’entrée de gamme étant généralement cantonnée aux verres au format timbre-poste –particulièrement vrai pour les 300D et 350D. Sur ce nouveau modèle, le viseur est encore à la fois plus large et plus lumineux que sur le 400D. On s’approche un peu du confort du 40D.
Coté écran, c’est vraiment une excellente surprise. Ce 3 pouces (7,62 cm) est très confortable, il rend des couleurs bien dynamiques et contrastées. Un détecteur permet de couper l’affichage lorsque l’on approche l’œil pour cadrer. On apprécie aussi les petits détails, comme le bouton dédié à la sélection des ISO, le maintien du bouton de test de la profondeur de champ (qui a disparu de l’entrée de gamme de Nikon) ou encore les petites zones de grip ajoutées devant et derrière.
12 mégapixels et une plus grande plage de traitement…
Canon construit ses propres capteurs, c’est peut être aussi pour cette raison que ses boîtiers s’en sortent bien. Une fois n’est pas coutume, ce nouveau capteur doté de 12 millions de pixels est excellent, se payant même le luxe d’une meilleure définition que celle du 40D. Le bruit est extrêmement bien géré et ne pourrit pas l’image en 1600 ISO, un vrai bonheur. Le hic c’est que Canon ne propose pas de mode 3200 ISO, qui aurait sans doute plu à de nombreux photographes allergiques au flash.
Passant de 12 à 14 bits, la plage de traitement des images, par le processeur central, est élargie et offre un réel gain, notamment dans les hautes lumières. A ce jeu-là, il va falloir commencer à travailler en RAW pour en tirer pleinement parti, mais le jeu peut en valoir la chandelle. Sur des images (tout ou partie) surexposées, on peut récupérer bien des détails qui seraient, en Jpeg, totalement perdus.
Le bémol est qu’il faut pour l’instant utiliser les logiciels Canon –le format RAW «CR2» étant propriétaire– pour retravailler ses images, ou attendre comme d’habitude la mise à jour des logiciels tiers.
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pour de belles images
Shooter en RAW est un vrai plaisir. La qualité des fichiers générés est excellente, les tons respectés, et la gestion exemplaire du bruit, pour un appareil de cette gamme, permet de se faire clairement plaisir. Attention aux acharnés du déclencheur : un fichier RAW en 12 mégapixels pèse entre 12 et 23 mégaoctets. Il faut s’équiper de cartes de taille conséquente, ne pas se contenter du bas de gamme, mais bien penser à acheter des cartes SD très rapides –type SanDisk Ultra III ou IV.
Une stabilisation pas bidon
Les premiers EOS grand public étaient dotés d’un objectif relativement mauvais, soyons francs. Le petit nouveau est livré avec la nouvelle version du 18-55 mais stabilisé optiquement. S’il on n’est pas au niveau d’un EF-S 18-55 2.8 IS USM –qui coûte 1000 euros– cet EF-S 18-55 3.5-5.6 IS offre cependant au boîtier une vraie bouffée d’oxygène, pour gagner de deux à trois vitesses sans soucis, ce qui permet de réussir des clichés nets à main levée, même si les conditions de luminosité sont un peu médiocres, ou le temps d’exposition un peu longuet.
L’appareil est en lui-même très dynamique et répond très rapidement, ce qui est vraiment important. Les commandes se prennent facilement en main et tout répond au quart de tour. Sitôt allumé, sitôt disponible, son tampon est suffisant pour faire des petites rafales de RAW et l’on prend très rapidement ses marques. Mais il devient urgent que Canon rajoute une seconde molette, afin de naviguer rapidement et de pousser l’appareil dans ses retranchements.
La visée par l’écran
Avec cette technologie, Canon fait figure de suiveur puisque c’est presque le dernier acteur à l’avoir intégrée à ses produits. Que ce soit parce que le géant a un temps de latence élevé ou parce que ça ne le lui paraissait pas important à implémenter. Il n’empêche que, à l’image de la guerre des mégapixels de jadis, la visée par l’écran est une fonction qui ne peut être absente sur ce type de produit. Très correctement gérée, cette visée n’est pas intégrée de la façon la plus intuitive. A l’usage, on s’aperçoit vite que, à part dans des configurations spéciales (pour cadrer au-dessus d’une foule, sous l’eau, etc.), rien ne remplace le cadrage avec l’œil dans l’objectif.
Ce n’est pas un dur
Avec son grip au niveau de la poignée et des commandes arrière, son toucher doux et ses boutons arrondis et bien finis, le 450D est un appareil agréable en main. Il est possible que certains utilisateurs le trouvent un peu petit, ils pourront toujours se procurer un grip –hors de prix, comme beaucoup d’accessoires Canon. Ce confort et cet aspect «doux» se paient au prix de la robustesse. Non tropicalisés, les joints non protégés et le coffre un peu léger, il fait un peu fragile à côté d’un Alpha, de Sony, ou d’un K-, de Pentax. Le positionnement de Canon est ici très clair : si vous voulez un boîtier plus solide, il va falloir passer au 40D.
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