Canon EF 11-24mm f/4L USM : la promesse
Qui voit plus large qu’un grand angle ? Un super grand-angle ou ultra-grand angle, selon les écoles de nomenclature. Pour voir plus large, il faut en général taper dans la catégorie des fisheyes, des optiques dites « œil de poisson » qui déforment les lignes et voient la vie en rond. Mais si vous voulez voir large et droit, il faut recourir à des optiques bien plus chères qui ne déforment pas les verticales.
Ces bijoux, rares et chers, sont les seuls à pouvoir capturer un paysage dans son intégralité en une seule prise de vue. Ce n’est pas Noël mais une de ces optiques hors normes est arrivée à la rédaction sous le doux nom poétique de « Canon EF 11-24 mm f/4L USM ». Et nous a fait rêver le temps d’un test.
Canon EF 11-24mm f/4L USM : la réalité
Ce zoom plus qu’ultra grand-angle se nomme EF 11-24 mm f/4L USM. Décodons le jargon Canon : EF signifie qu’il fait partie de la gamme des optiques plein format, L qu’il appartient à la gamme pro de Canon (d’où la bague rouge) et USM qu’il dispose d’une mise au point ultra-sonique.
C’est une optique professionnelle que signe le constructeur japonais, un caillou qui fera sans doute rêver des milliers (des millions) de passionnés de photo de paysage tant sa couverture angulaire impressionne. Non seulement par ses valeurs – 11-24 mm est un sacré ultra grand-angle – mais de par la quasi absence de déformations courantes dans ses larges focales. On parle ici d’une optique rectilinéaire, une optique qui ne transforme pas le monde en un vortex de lignes déformées. C’est ce genre de zoom qui est employé par les photographes « nature » pour réaliser les posters à couper le souffle du grand cayon, etc.
Peu de déformations, fort vignetage
Les deux photos ci-dessus ont été prises au 11 mm et au 24 mm, avec l’optique quasiment collée à la grille. Le résultat est impressionnant : si bien sûr l’image est un peu étirée sur les côtés, les verticales sont incroyablement préservées. Rien à voir avec les fisheyes qui en plus d’offrir une image ronde et non rectangulaire, la déforment tellement qu’on a parfois du mal à distinguer les sujets !
Les images produites à 11 mm ne sont cependant pas parfaites du point de vue des perspectives : sur cette image on voit bien que le bras semble aspiré par la diagonale de l’image.
Un autre défaut est moins contenu : le vignetage c’est à dire les coins plus sombres particulièrement remarquables sur l’image ci-dessus. Ce n’est cependant pas une catastrophe car il tend à disparaître à f/8 et c’est de plus un défaut assez facile à corriger via les logiciels. Contrairement aux déformations.
Des millimètres qui comptent
Plus la valeur d’une focale est grande, moins les écarts entre deux focales sont grandes : un 800 mm n’est pas tellement plus puissant qu’un 1000 mm. A l’inverse, chaque millimètre gagné dans les faibles focale a un impact significatif sur la couverture angulaire c’est à dire le champ de vision de l’optique. Un 11 mm voit dont beaucoup plus large qu’un 24 mm, puisqu’il y voit presque deux fois plus large.
Attention aux ombres et aux perspectives
Cette grande couverture angulaire s’accompagne de deux limites à la prise de vue : il faut faire très attention à l’horizon et aux ombres. Selon le placement de la source de lumière, notamment un soleil rasant, certains clichés seront parfois impossibles à réaliser sans l’ombre du photographe.
Ce dernier devra aussi faire très attention à l’horizon : comme le montre la photo de la grille ci-dessus réalisée à main levée, la moindre inclinaison du boîtier rendra les photos bancales. Pour les shoots professionnels ou tout du moins sérieux, un trépied à bulle sera votre ami.
Un poids, un prix
Son gros globe de verre vous le laisse deviner : le Canon EF 11-24 mm f/4L USM est un beau et gros bébé, pas une optique de poche. Sa lentille frontale sphérique est un vrai casse-tête à protéger et son gabarit nécessite un boîtier plein format sérieux.
Outre son beau poids de 1180 g, l’EF 11-24 pèse aussi lourd dans un budget puisqu’il coûte 3199 €. Oui, vous avez bien lu… Si les chasseurs d’oiseaux peuvent tout à fait rêver sur un super téléobjectif comme le Tamron 150-600 mm que nous avons récemment testé et qui se déniche aux alentours de 1200 € sur le net (un SMIC ), ce 11-24 est 2,5 fois plus cher et ne sera, pour beaucoup, qu’un doux rêve…
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