C’est l’une des belles marques haut de gamme du marché. Depuis les années 60, la société britannique Bowers & Wilkins tente de perpétuer une certaine idée de l’audio. Mais il n’est pas forcément évident de s’adapter aux nouveaux usages et produits dégainés par des multinationales aux budgets conséquents. Avec cette nouvelle génération d’écouteurs true wireless intra-auriculaires à réduction de bruit active, le constructeur tente cependant de gommer les défauts de la précédente.
Situés juste en dessous des très haut de gamme Pi8 (400 euros), ces Pi6 (250 euros) en reprennent certaines caractéristiques, à commencer par le design et une partie de la conception. Le placement des trois micros par oreillette a ainsi été modifié, tandis que les capteurs tactiles sur leur surface sont plus larges et plus sensibles. Le capteur de proximité est annoncé comme étant également plus efficace.
Des écouteurs lourds, mais confortables
La taille des écouteurs est plus imposante que celle des précédents Pi7, mais le design mieux adapté aux morphologies améliore clairement leur tenue et leur confort. Grâce aux quatre tailles d’embouts fournies, ils se calent parfaitement dans le conduit auditif et n’en bougent plus, même pendant notre traditionnel exercice de course à pied — malgré leur poids certain de 7 grammes chacun. Ils sont d’ailleurs certifiés IP54 pour résister à la poussière et aux projections d’eau inhérentes à ce type d’activités extérieures.
Le boîtier prend une forme presque similaire à celui des AirPods Pro, mais avec un embonpoint certain (65 × 29 × 52 mm pour 46 g) qui ne le rend pas aussi discret dans une poche. Si le plastique règne en maître ici (mise à part la charnière), il est de qualité et dense, alternant entre mat et brillant.
L’assemblage est parfait et justifie le prix de l’appareil qui respire clairement la qualité de fabrication. Notre exemplaire de test « bleu glacier », se décline en quatre autres coloris : gris nuage, gris tempête et vert forêt.
La faiblesse de l’application Bowers & Wilkins
L’appairage s’effectue sans heurt, d’autant plus si l’on dispose d’un appareil Android (compatible Google Fast Pair). Les commandes tactiles sont classiques : un tapotement sur n’importe quel écouteur pour la lecture/pause, deux pour la piste suivante, trois pour la précédente, un appui prolongé sur le gauche pour basculer entre ANC et transparence et un appui prolongé sur le droit pour activer l’assistant vocal du téléphone. Seuls ces deux appuis prolongés peuvent être personnalisés au sein de l’application Music de Bowers & Wilkins pour régler le volume sonore.
L’application n’est d’ailleurs pas un modèle du genre, tant les possibilités qu’elles proposent sont minces : choix du mode de réduction de bruit, gestion des appareils connectés en multipoint, activation du capteur de port et égaliseur simplement d’aigus et de basses. Et c’est tout. Ce dernier point est d’autant plus frustrant que les Pi8 proposent un réglage d’égalisation bien plus fin à cinq bandes. Une limitation logicielle fort dommage pour un constructeur qu’on attend de pied ferme sur les capacités audio.
L’application permet aussi de se connecter directement à un service de streaming pour pouvoir y naviguer directement dans son catalogue. La fonctionnalité n’est pas des plus utiles par rapport à l’utilisation de l’application dédiée de chaque service. Surtout que leur nombre est limité à six : Qobuz, Tidal, Deezer, TuneIn, SoundCloud et NTS. Ce n’est donc pas sur leurs facultés logicielles que les Pi6 se distinguent.
Une bonne performance en autonomie
L’autonomie plaide déjà un peu plus en leur faveur, avec une performance annoncée par Bowers & Wilkins de 8 heures avec réduction du bruit activée. Dans notre test en conditions réelles, nous avons dépassé les 7 heures, sans jamais atteindre cependant la promesse du constructeur. Malgré tout, cela place les Pi6 parmi les meilleurs du marché. Une fonction de charge rapide permet quant à elle de récupérer deux heures de lecture en 15 min de charge dans le boîtier. Ce dernier peut recharger les écouteurs trois fois. En revanche, il faut uniquement passer par son port USB-C (câble USB-C vers USB-C de 60 cm fourni) pour le charger, car dépourvu de tout système par induction.
Ce bon point concernant l’autonomie ne peut pas masquer pour autant les performances plus que moyennes en utilisation mains libres. En environnement calme, la voix paraît déjà très lointaine, elle reste toutefois parfaitement audible et intelligible pour notre correspondant. Dès que l’on se place dans un lieu plus bruyant, c’est en revanche la débandade, avec l’apparition d’artefacts tels que les mots deviennent difficilement saisissables.
La qualité et le placement des micros y sont peut-être pour quelque chose. La fonctionnalité de réduction active du bruit ne figurent ainsi pas parmi les meilleures du marché, prise en charge par la puce Qualcomm (compatible Bluetooth 5.4). Si dans les basses fréquences, l’isolation est performantes, elle le devient de moins en moins que l’on monte en fréquences. Les voix peuvent ainsi se faire entendre, tout comme les bruits soudains. Dans les aigus, l’isolation passive compense la faiblesse de l’ANC, mais pas complètement. Côté transparence, le rendu n’est pas malheureusement pas naturel, victime d’une sorte d’effet de tunnel qui empêche notamment de savoir depuis quelle direction proviennent les sources.
Une partie audio joliment maîtrisée
Mais bien heureusement, Bowers & Wilkins se rattrape sur l’essentiel, à savoir la qualité audio. Équipés de haut-parleurs de 12 mm en biocellulose (pour réduire la distorsion et améliorer les détails en hautes fréquences), les Pi6 se distinguent clairement dans le domaine, égalant ainsi ses concurrents directs AirPods Pro d’Apple ou WF-1000X de Sony. Le signal n’est pas traité par la puce Qualcomm, mais déporté sur le propre système du constructeur pour bénéficier de son savoir-faire.
Les basses sont profondes, amples et jamais paresseuses. De quoi donner une belle assise aux voix sans jamais prendre le pas sur elles : elles sont chaleureuses et bénéficient de médiums eux aussi très bien gérés. Les aigus amènent quant à eux un sens du détail bienvenu et résistant très bien à la distorsion, même à haut volume. Cela se remarque plus encore en utilisant comme source un appareil compatible avec le codec aptX Adaptive (en plus des classiques SBC et AAC). Enfin, la séparation des instruments est très bien rendue, tout comme leur spatialisation grâce à une scène sonore large et profonde. De plus, la dynamique de l’ensemble se prête à une utilisation très versatile, navigant entres chansons à la production électronique aussi bien que la musique classique.
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