Ils sont le nouveau vaisseau amiral de Bose sur le marché des écouteurs true wireless à réduction de bruit. Sur le marché haut de gamme, pourrait-on d’ailleurs dire, puisqu’à 350 euros ils se payent le luxe d’être 50 euros plus chers que les Sony WF-1000XM5 et même 70 euros que les Apple AirPods Pro. Autant dire que le constructeur américain place la barre très haut face aux deux références actuelles de ce marché. D’autant plus qu’ils sont commercialisés à peine un an après la sortie des QuietComfort Earbuds II.
L’appellation QuietComfot Ultra se pose désormais comme celle qui chapeaute toutes les autres au sein de la gamme de Bose. Le casque annoncé en même temps que ces écouteurs porte lui aussi le même nom. Une manière d’unifier son très haut de gamme ; le casque coûte en effet la bagatelle de 500 euros. À ces tarifs-là, l’erreur est donc presque impardonnable.
Pas de système de recharge par induction
Et les choses ne commencent pas forcément de la meilleure des manières lorsqu’on se rend compte que le boîtier n’intègre aucun système de chargement sans fil. Un oubli qui fait tache alors que l’induction est devenue incontournable sur les appareils haut de gamme quels qu’ils soient. Un étui à chargement sans fil est toutefois proposé… en supplément au prix de 60 euros. Un procédé qu’on pourrait qualifier de mesquin. Le port USB-C sera donc la seule manière de recharger l’ensemble. L’autonomie annoncée des écouteurs est de 6 heures (4 heures en mode Immersive Audio, on y reviendra).
La perception de construction de l’étui de chargement n’est quant à elle pas des plus qualitatives. Le plastique mat dur prend les traces de doigts dès qu’on le manipule et la charnière a tendance à forcer légèrement, empêchant de l’ouvrir d’un seul geste. Autant dire que le premier contact avec les QuietComfort Ultra n’est pas une réussite totale. Heureusement que les écouteurs rattrapent la chose. Leur qualité de fabrication et les matériaux employés sont ici irréprochables.
Maintien et confort parfaits
Ils sont livrés avec trois paires d’embouts et trois paires de bandes de maintien. Ces petites ailettes aident les QuietComfort Ultra à parfaitement rester en place au creux de nos oreilles. Il ne faudra donc pas hésiter à prendre cinq minutes lors de la première utilisation pour choisir les bonnes tailles. Lors de la première connexion à l’application Bose Music, un tutoriel permet de bien s’y prendre et même d’évaluer grâce à un test audio leur bon ajustement. Et une fois en place, autant dire que plus rien ne bouge, même lors d’exercices de course à pied (les écouteurs sont certifiés IPX4, résistants aux projections d’eau). On peut d’ailleurs les porter pendant des heures, sans jamais être gêné ; une caractéristique digne de la réputation de la marque de Boston.
L’application Bose Music est d’ailleurs toujours aussi claire et bien conçue, certainement l’une des plus ergonomiques du marché. On trouve toutes les fonctionnalités essentielles rapidement, du basculement entre les différents modes, à l’égaliseur (trois bandes seulement) en passant par la nouvelle rubrique « Son immersif ». C’est ici que l’on choisit quelle configuration audio spatial on désire : désactivé, immobile ou en mouvement. La seconde simule le blocage de la scène audio en face de soit, la troisième suit les mouvements de la tête.
Un mode « son immersif » trop gourmand
Attention toutefois, ce système est la propre interprétation de Bose de l’audio spatial, sans aucun lien avec le Dolby Atmos. Il traitera de la même manière un album mixé comme cela qu’un autre mixé en stéréo classique. Cette nuance importante explique certainement les résultats inégaux que l’on obtient ; sublimant souvent certaines chansons, en massacrant parfois d’autres. Ce son immersif ouvre en effet le plus souvent la scène sonore de manière tout à fait satisfaisante, on a vraiment l’impression d’y baigner complètement.
Mais quelquefois, l’algorithme de Bose amplifie par exemple une réverbération sur une voix au point de croire enregistrée dans une église. De plus, ce traitement est ultra gourmand en énergie, réduisant l’autonomie des écouteurs de 6 à 4 heures seulement. On réfléchit donc à deux fois avant de l’activer par défaut, au risque de finalement complètement oublier cette fonctionnalité.
La réduction de bruit ébouriffante
Celle qu’on n’oubliera pas en revanche est bien entendu la réduction de bruit. Comme toujours, Bose fait montre ici d’un savoir-faire impeccable en la matière en mettant toute sa concurrence à l’amende. Malgré les progrès de Sony et d’Apple ces dernières années, ils restent encore un léger cran en dessous de ce que proposent les QuietComfort Ultra. Dans un bureau, les transports ou la rue, ils fournissent une réduction de bruit toujours impeccable, voire impressionnante d’efficacité.
On regrette en revanche, qu’à l’image de ses deux concurrents principaux, la marque n’offre pas un système de détection des conversations qui baisse le volume de la musique et active le mode transparent lorsque’on se met à parler. C’est pratique et cela évite d’avoir à enlever un écouteur avant d’engager une courte conversation. Autre regret logiciel — quant à lui absolument inconcevable en 2023 sur un appareil de cette gamme —, l’absence de Bluetooth multipoint. Oui oui, il faudra bel et bien déconnecter manuellement les écouteurs d’un appareil pour pouvoir les connecter à un autre si besoin. On est ici au-delà de l’étrange.
La signature sonore de Bose
Mais heureusement, Bose remet une nouvelle fois tout le monde d’accord quant à la qualité audio de ses QuietComfort Ultra. Ce qui impressionne le plus est certainement la gestion des basses. Les transducteurs gèrent parfaitement ces fréquences graves, notamment grâce à une réactivité performante. Les basses sont d’une précision remarquable, nettes et profondes. Mais l’ensemble du spectre audio n’est pas en reste, les médiums sont toujours aussi chaleureux et rendent admirablement honneur aux voix.
Si on voulait pinailler, on reprocherait un léger creux du côté des aigus, mais cela fait partie de la signature sonore de Bose, plus qu’une incompétence en la matière. Les plus tatillons pourront d’ailleurs rattraper facilement cela grâce à l’égaliseur. En résulte des écouteurs absolument pas fatigants pour les tympans, même après des heures et des heures d’écoute d’affilée.
Les plus exigeants seront également ravis d’apprendre que ces QuietComfort Ultra sont enfin compatibles — en plus des classiques codecs SBC et AAC — avec l’AptX Adaptive de Qualcomm. Disponible seulement avec un smartphone équipé d’une plate-forme Snapdragon 8, il permet de faire varier le débit selon les conditions d’utilisation jusqu’à l’équivalent d’une qualité CD (16 bits à 44,1 kHz).
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