Blue Microphones Yeti Studio : la promesse
Difficile de s’y retrouver dans le jungle des microphones : entre les appellations jargoneuses des technologies, leurs applications et la foule de logiciels disponibles, le néophyte qui veut faire un peu de chant, un peu de podcast, un peu d’enregistrement de commentaires Youtube, etc. tout en espérant un bon niveau de qualité a de quoi perdre la tête. C’est pour répondre à ce public protéiforme et pas forcément expert que Blue Microphones a développé le Yeti, un microphone USB qui s’est imposé depuis quelques années comme un best-seller.
Blue Microphones Yeti Studio : la réalité
Parmi les produits qui donnent l’impression d’en « avoir pour son argent », le Yeti se place en bonne position. La boîte est jolie, les illustrations des livrets sont claires, sympathiques et le microphone en jette d’autant plus qu’il pèse son poids.
Avec 1,3 kg sur la balance, c’est un beau bébé et son niveau de finition est très convenable, même si les boutons et potentiomètres ne sont qu’en plastique.
Bien pensé, la partie microphone proprement dite peut basculer à la verticale lorsque l’on souhaite ranger le microphone – ce n’est pas un luxe tant il est imposant.
Concept tout-en-un
S’il est un peu imposant, le Yeti compense cet état de fait en devenant le hub audio de l’utilisateur.
Il concentre en effet microphone, sortie casque et bouton de contrôle physique du volume, addition appréciable notamment sur les PC portables.
Des fonctions expliquées
Le Yeti dispose de quatre positions différentes : stéréo, cardioïde, omnidirectionnel et bidirectionnel.
Ces mentions techniques font généralement une belle jambe au néophyte qui n’y connait rien, et qui est pourtant la cible typique d’un micro d’entrée de gamme comme le Yeti. Conscient de son positionnement, Blue a soigné l’explication des différents modes avec un petit livret indiquant leur usage.
Bien illustré et très clair, ce livret est certes succint, mais il contient des informations critiques pour bien comprendre et utiliser l’appareil.
Une interview à deux se fait ainsi en mode bidirectionnel, l’enregistrement d’un commentaire en cardioïde, un concert de potes en mode omnidirectionnel.
Qualité audio satisfaisante
Les microphones sont généralement spécialisés : selon leur conception, ils sont plus ou moins adaptés à la prise de son intérieure/studio, à la voix humaine ou aux instruments, etc. Le Yeti lui fait presque tout et s’en sort honorablement dans chacun de ses différents modes. Pour le comparer par rapport à un modèle que nous connaissons bien comme l’Audiotechnica AT2035, le Yeti a moins de punch, moins de définition et offre moins de présence pour l’enregistrement de commentaires.
Mais l’AT2035 est un modèle cardioïde, et s’avère donc peu polyvalent. De plus, il fonctionne avec une prise XLR et nécessite donc une interface audio équipée de prises idoines avec alimentation fantôme de 48V. Pour un prix similaire, le Yeti offre plus d’usages, plus de polyvalence, deux logiciels et fonctionne de manière autonome. Il doit donc faire des compromis.
Côté technique le Yeti offre un niveau de bruit assez faible et un bon rendu du signal, mais il est assez sensible au souffle notamment en mode cardioïde. Pensez donc à le coupler à un filtre antipop pour éviter les pics de saturation liés à la pronociation des mots en « P » et « B ».
Studio One 3 : l’usine à gaz
La version studio du Yeti est livrée avec deux logiciels dont Studio One de Presonus, une entreprise connue pour son matériel – interfaces audio USB, consoles de mixage, etc. – mais qui développe aussi ses outils software.
Sans être ingénieur du son, DJ ou compositeur, votre serviteur se sert avec plus ou moins de brio de Hindenburg Journalist Pro, un outil de radio journalisme, a fait des montages et post-prod audio avec Adobe Audition, Reaper ou Audacity. Bref, les logiciels audio ne me sont pas étrangers.
Pourtant, Studio One 3 s’est avéré – fort subjectivement – une horreur à manipuler pour enregistrer une simple prise micro de test. Refusant de passer par la case « je me mange la documentation », j’ai persisté pendant 30 bonnes minutes avant… de lancer Audacity.
Si la production – et la composition – sonores sont votre dada, peut-être que Studio One vous intéressera et sans doute vaut-il le coup. Mais pour de la production de podcast, la prise de son simple voire même la petite production audio, Hindenburg et Reaper sont bien plus simples à prendre en main.
L’autre logiciel livré, iZotope Nectar Elements, est un améliorateur de voix qui fonctionne comme un plugin dans un logiciel de montage/production audio. S’il est bien évidemment paramétrable, il dispose de nombreux profils préconfigurés plutôt efficaces. Il a parfaitement fonctionné avec Audacity et vous pouvez comparer la prise originale à la prise améliorée (en mode « documentary ») sur notre page SoundCloud.
Bon équilibre
A la manière de la photographie, où la progression et la spécialisation appellent l’achat de meilleures optiques (focales fixes, zoom à ouverture constante) ou de modèles spécifiques (macro, téléobjectifs, etc.), la prise de son implique l’usage d’équipements différents pour le chant, la guitare, la guimbarde, la radio, le commentaire, etc. mais en tant que modèle de départ pour tout faire de manière convenable, le Yeti apparaît comme une référence.
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