Blue Mo-Fi : la promesse
Blue Microphones est une marque californienne, née dans les années 90, et dont le cœur de métier est la conception de micros. Tant pour l’enregistrement en studio que pour la scène. La marque a depuis décidé de se diversifier et de proposer des solutions d’enregistrement, moins pros, pour nos ordis et les smartphones Apple. Alors pourquoi sortir un casque audio ? Le CEO de la marque, John Maier, pendant un entretien nous confiait « Nous n’arrivions pas à trouver un casque qui nous convienne sur le marché. Un casque capable de rendre justice à la musique que nous aimons chez Blue. Alors, on s’est lancé » et c’est ainsi que naquit le Mo-Fi. Positionné sur le haut du panier car vendu 370 euros (on le trouve à 320 euros sur la Toile), ce gros casque audio a quelques spécificités qui pourraient lui permettre de sortir son épingle du jeu, à commencer par un ampli intégré, un mode de coupure du son intelligent ou encore une armature assez spéciale. Passons au test.
Blue Mo-Fi : la réalité
Poids lourd du son ou poids lourd tout court ? Le Mo-Fi de Blue Microphones entre déjà facilement dans la première catégorie. Avec 500 grammes révolus sur la tête, ici, on boxe dans la catégorie supérieure. La marque californienne propose ici un appareil stéréo très solide, équipé de gros écouteurs de type circum-aural (qui englobent les oreilles) dont la structure est ajustable assez précisément à la morphologie de votre boîte crânienne. Et qui, en plus, renferme de la technologie audio de pointe.
Le Mo-Fi, sous toutes les coutures
Bon point également, l’énorme carton contient beaucoup d’accessoires, tous rangés dans une housse en feutre aux fermetures aimantées. A l’intérieur se trouvent deux câbles, un court avec télécommande en métal et micro pour les appareils Apple, un plus long dépourvu de télécommande pour les autres appareils. Un adaptateur avion (un peu cheap) et un convertisseur jack 3,5 mm / 6,35 mm sont aussi de la partie.
Un arceau carré ? Voilà qui n’est pas ordinaire. Et sur la partie supérieure plate, une molette sert à ajuster le serrage des pièces latérales et la pression exercée sur le crâne.
Passé notre scepticisme, nous nous sommes amusés à serrer, desserrer puis resserrer. Et ce que nous prenions pour un gadget s’est révélé très utile. Voire essentiel pour éviter que le casque ne nous fasse mal à la tête. En effet, malgré le gros matelassage de l’arceau et des écouteurs, la pression se ressent. D’autant plus si vous portez des lunettes, parole de binoclard.
Il est très important de prendre le temps de bien régler la structure, tant en jouant sur la molette que sur la hauteur des écouteurs, réglable en faisant varier l’angle d’ouverture de leurs supports.
Blue affirme que cela joue également sur l’isolation : nous sommes bien moins convaincus par ce point car, même en desserrant le Mo-Fi au maximum, nous n’entendions toujours pas nos collègues alors que nous écoutions de la musique… pour notre plus grand plaisir.
Un casque très amplifié
La particularité de ce Mo-Fi est de renfermer un ampli de très grande qualité. Entièrement analogique, ce dernier se cache dans l’écouteur gauche du casque et s’allume simplement, en tournant la base de la prise jack.
En position « Off », le Mo-Fi fonctionne de manière passive, comme n’importe quel autre casque : c’est l’électronique amplificatrice de votre smartphone, ampli de salon, PC, etc. qui fonctionne. En tournant la molette sur « On », le signal entrant dans le casque est automatiquement boosté par ce dernier, ce qui augmente de fait la puissance et, nous le verrons plus tard, joue légèrement sur le son. De quoi compenser le manque de puissance de certains smartphones ou baladeurs dont les composants sont soit limités, soit de mauvaise qualité. Sans compter qu’il ont souvent tendance à distordre le son passé la moitié du volume. Le dernier mode, le « On+ », conserve le casque actif mais, en plus, amplifie les basses fréquences pour ceux qui aiment les « boom-boom » plus puissants et percutants.
Batterie endurante et veille intelligente
Bien entendu, une petite batterie rechargeable alimente la partie électronique du casque. Volume au 3/4 sur notre iPod Touch de test, nous sommes parvenus à dépasser les 13 heures d’écoute amplifiée en continue. Plutôt bien. Dès que la batterie flanche, une petite lumière clignote sur le côté du casque pour prévenir qu’il va falloir réarmer rapidement.
Cette diode reste allumée tant que le casque reste sur la tête et que l’ampli est actif. Une fois le casque retiré, écouteurs au contact, l’ampli passe en veille, la diode s’éteint. Dès que l’on remet le casque sur les oreilles, le son revient et la lumière, avec lui. Attention, enlever le casque ne met en aucun cas la liste de lecture en pause.
Les hautes fréquences peuvent lui poser problème
Nous lui avons soumis nos morceaux de référence : pour rappel, composés de titres hétérogènes, allant du classique au métal en passant par l’électro et la variété. Sans surprise, le Mo-Fi est relativement passe-partout, il s’adapte assez bien à tous les genres, avec une préférence pour les musiques modernes. Naturellement, égalisation à plat, la dynamique est là, les musiciens prennent bien leur place dans l’espace acoustique. Cependant, après deux heures d’écoute préliminaire, le son nous est tout de même apparu comme assez neutre voire terne. Une force pour certains audiophiles mais nous, nous l’aimons plus chaud. Surtout sur certaines chansons à voix. Nous avons joué quelques temps avec l’égalisation pour retrouver un profil plus raccord avec nos tympans. Voici celui que nous avons retenu.
Direction notre dispositif de test pour constater les forces et faiblesses des haut-parleurs de 50 mm cachés dans les écouteurs. Et, courbes en main, tout s’explique : le Mo-Fi, en mode passif, est indubitablement porté sur les médiums. Les aigus occupent également une place importante du spectre mais sont beaucoup plus irréguliers. Enfin, les basses sont puissantes mais moins représentées. De fait, celles-ci soutiennent le rendu global sans l’envahir. Insatisfaits que nous sommes, nous les aurions appréciées un tout petit peu plus présentes pour mieux entendre les coups de double pédale de grosse caisse sur les morceaux MP3 et FLAC de nos groupes d’énervés préférés. Ce qui explique le schéma de notre égalisation pour retrouver un son plus plaisant.
Dès que l’amplificateur est activé (mode « On »), le rendu audio est dopé aux stéroïdes. Basses et médiums gagnent en présence ; quant aux aigus, ils sont un soupçon plus soutenus. Cependant, ils n’en sont pas plus réguliers pour autant. Dommage. En mode « On+ », le bas du spectre explose littéralement en puissance sans envahir le son. Chapeau bas ! Mais le reste des fréquences conserve leur profil et c’est dans ce mode là que nos mesures de régularité sont les plus mauvaises car assez déséquilibrées par les basses. À n’utiliser qu’en cas « d’hypobasse » caractérisé !
Globalement, ce casque Blue Microphones nous a fait forte impression. Peut-être manque-t-il d’un zest d’équilibre entre les fréquences pour se vanter d’être un casque pour audiophiles ultra exigeants. Vous écoutez de la musique tout le temps, n’importe où, depuis plusieurs sources de qualité inégale et vous cherchez un appareil durable, solide, capable de palier la faiblesse de certains de vos équipements grâce à un ampli de bonne qualité ? Le Blue Microphones Mo-Fi est à envisager.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.