Après quatre ans d’existence, le chinois Blackview est encore méconnu sur le marché français. Le fabricant propose pourtant une gamme très étendue, avec de nombreux appareils renforcés ou qui misent sur une spécificité technique. C’est le cas du P2, qui embarque une monstrueuse batterie de 6.000 mAh. Compatible avec nos fréquences 4G – sauf les 700 MHz, notamment utilisées par Free, il bénéficie d’une fiche technique honorable et on le trouve pour moins de 200 euros chez les importateurs. Voire 160 à 170 euros en promotion mais n’oubliez pas que des frais annexes peuvent parfois s’ajouter (livraison, douanes).
Du lourd, au sens propre
Avec une batterie aussi importante, le Blackview P2 ne pouvait pas être un poids plume. C’est même plutôt le contraire. Avec plus de 230 grammes sur la balance, vous ne risquerez pas d’oublier sa présence. Il est également assez épais, avec plus d’un centimètre de tour de taille. Une fois ces deux éléments acceptés, l’appareil n’est pas déplaisant. Son design est celui de centaines d’autres smartphones venus de Chine, avec une coque en métal et un capteur photo à l’arrière, surplombant lui-même un capteur d’empreintes digitales.
Sans apporter d’originalité, Blackview fournit un appareil très bien fini. A droite, le bouton d’alimentation est légèrement strié – à l’instar de ce que fait HTC – pour le reconnaître facilement au toucher. Sur la tranche inférieure, un port USB Type-C permet la recharge du smartphone. A ce prix, c’est encore suffisamment rare pour être signalé. On retrouve la prise jack sur la tranche supérieure. Le P2 nous a été livré dans une version bleue tirant sur le violet plutôt réussie. S’il ne fait pas dans la dentelle, ce Blackview ne fait aucun faux pas esthétique.
Il ne faut malheureusement pas attendre longtemps pour lui trouver un défaut. Après quelques minutes d’utilisation, on se précipite vers le menu des paramètres pour augmenter la luminosité de l’écran. Sauf que, même à son maximum, la dalle peine à fournir un contenu bien lisible. Selon nos mesures, la luminosité s’élève à seulement 363 cd/m2. Avec un verre qui adore les reflets, cela rend l’appareil très désagréable à utiliser en extérieur. Il n’est pas non plus aidé par des couleurs très froides, avec une large dominance du bleu. C’est d’autant plus regrettable que l’écran de 5,5 pouces est bien défini (Full HD, 401 ppp) et bien contrasté (1452:1).
Une surcouche bling-bling
La surcouche basée sur Android 6.0 tourne sans encombre mais n’apporte pas beaucoup d’options supplémentaires par rapport à une version stock. Les puristes auraient toutefois pu l’apprécier si le fabricant n’avait pas eu l’idée de recouvrir l’interface de grosses icônes dorées d’un goût parfaitement discutable. La réactivité est, quant à elle, suffisante pour utiliser Facebook, Twitter, l’appareil photo et quelques autres applications du quotidien. De son côté, le capteur d’empreintes digitales se montre rapide et efficace.
Grâce à la puce MediaTek cadencée à 1,5 Ghz (4 Go de mémoire vive, 64 Go de stockage), nous avons pu faire tourner plusieurs jeux assez gourmands. Sans surprise, le nombre d’images par seconde n’est pas monté très haut, du moins en maintenant un bon niveau de détails. Néanmoins, le Blackview P2 reste assez puissant pour faire tourner des titres comme Riptide GP. Nous avons remarqué un peu de chauffe après une quinzaine de minutes de jeu, notamment au niveau du capteur photo.
Autonomie, OK. Photo, pas OK.
Avec une batterie de 6.000 mAh, nous avons scruté de près l’endurance du P2. Sans surprise, les résultats des tests sont bons. L’appareil a tenu 17h20 en lecture vidéo et… deux jours et quinze heures en communication! Si vous désirez passer 63 heures d’affilée au téléphone, vous serez ravis. En autonomie polyvalente – procédure qui mélange les différents types d’usages, le P2 s’est éteint après 11h26. Une belle performance, qui reste loin du résultat exceptionnel qu’on espérait avec une telle batterie. Elle place ce P2 derrière le Samsung Galaxy J7 (17h31) et le Honor 6X (11h28). Deux appareils vendus pour une cinquantaine d’euros de plus.
Jusque là, nous n’avions testé qu’un seul appareil de chez Blackview, le BV2000. Un smartphone vendu moins de 100 euros et particulièrement exécrable en photo. En mettant 100 euros de plus, nous espérions avoir droit à mieux. C’est le cas, mais le capteur de 13 mégapixels reste peu reluisant. Les clichés manquent cruellement de détails, avec des zones de netteté réduites au minimum. Très présent, le bruit numérique fait presque penser à celui de nos vieux appareils jetables. En un mot, c’est médiocre. Le bilan ne va pas en s’améliorant dans des conditions lumineuses plus difficiles.
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