Les constructeurs se bousculent sur le marché des smartphones à moins de 130 euros et il est bien difficile de distinguer un modèle d’un autre. Avec son A9 Pro, le chinois Blackview tente de se démarquer en proposant un double capteur photo à l’arrière, une fonction normalement disponible que sur certains smartphones haut de gamme tels que l’iPhone 7 Plus. Une bonne idée, mais que donne le résultat ?
Non mais halo, quoi ?
Le double capteur photo a en théorie deux fonctions : pouvoir réaliser des portraits artistiques grâce à l’effet bokeh (flou artistique d’arrière-plan) et améliorer le zoom en associant un objectif grand angle avec un téléobjectif.
En regardant les caractéristiques de l’A9 Pro, on a d’emblée la mauvaise surprise de découvrir que le premier capteur est de 8 mégapixels, mais que le second capteur est de seulement 0,3 mégapixel. Un peu léger pour servir à l’effet bokeh dans les portraits. D’autant plus qu’ici, il ne s’agit pas de reproduire cet effet mais plutôt de proposer une alternative plus facile d’approche pour un appareil d’entrée de gamme.
Nous avons donc testé cette fonction en activant le mode Broken dans l’application photo. On ne parlera pas de l’ergonomie générale de l’appareil, qui souffre d’un manque de réactivité et de menu sous forme textuelle peu pratique.
Le mode Broken porte bien son nom. Il ne pourrait en tout cas pas être appelé bokeh. Si l’utilisation de ce mode se révèle très simple (si le sujet est au centre, il suffit de prendre la photo), le résultat est loin d’être probant. En lieu et place d’un effet de flou d’arrière-plan on trouve en fait une sorte de cercle, d’effet “tilt and shift”, qui applique un flou à la truelle sur toute la photo à l’exception d’un cercle de netteté, généralement situé au centre de la photo.
Le visage du sujet n’est donc pas du tout mis en valeur, l’effet est purement logiciel et n’a rien d’optique. Nous avons d’ailleurs masqué le capteur de 0,3 mégapixel pendant la prise d’un portrait et n’avons constaté aucune différence dans le mode Broken ! A quoi sert alors ce capteur ? Mystère. En tout cas la promesse de mettre en valeur le visage n’est pas du tout tenue.
Pour ne rien arranger, la qualité générale de l’image se révèle très moyenne. C’est également le cas pour les photos en mode standard, ainsi que les vidéos 720p, qui manquent de détail, voire peuvent devenir floues s’il n’y a pas assez de lumière.
Le lecteur d’empreintes est sous le bouton d’accueil
L’autre élément distinctif de l’A9 Pro est le bouton d’accueil multifonctions qui intègre un lecteur d’empreintes digitales. Quand on est habitué au système des trois touches sur Android, c’est un peu perturbant et on a du mal à se faire au bouton unique qui sert à revenir en arrière et aussi au menu principal.
Le déverrouillage par empreinte se révèle efficace mais nous avons constaté un manque de réactivité quand l’appareil est en veille.
Un écran de très bonne qualité
La bonne surprise du smartphone de Blackview vient de l’écran 5 pouces IPS qui offre une définition satisfaisante de 1280 x 720 pixels, ainsi que de larges angles de vision. Sa luminosité de 446 cd/m² est suffisante pour une utilisation en extérieur et nous avons été agréablement surpris par l’excellent taux de contraste de la dalle (1652:1).
Côté endurance, les résultats sont mitigés. Nous avons mesuré un score en dessous de la moyenne pour le test en communications (seulement 10 h 35 min), mais le smartphone de Blackview s’en sort plutôt bien pour un usage polyvalent (navigation sur le Web, affichage de photos, lecture de vidéos, etc.) et tient un peu plus de 9 heures avant d’avoir à recharger la batterie.
Des performances moyennes
L’A9 Pro est doté d’un processeur MediaTek MT6737 (quatre cœurs à 1,3 GHz) avec 2 Go de mémoire vive, une quantité de mémoire un peu restreinte dans le monde Android, qui permettra de lancer les applis courantes (navigateur Internet, Facebook, etc.) mais il ne faudra pas compter dessus pour profiter des derniers jeux 3D.
L’appareil dispose de 16 Go de mémoire interne pour le stockage, ce qui est peu. Heureusement, il accepte les cartes microSD. Le smartphone tourne avec Android 7.0 et affiche une surcouche pas trop envahissante qui offre une bonne fluidité de navigation. On note la présence d’un bouton virtuel (Float gesture) qui fait s’afficher à l’écran une roue de fonctions pour activer entre autres le lecteur audio, le lecteur vidéo, le mode jeu (le bouton d’accueil est désactivé pour éviter de sortir inopinément d’une partie) et le mode lecture (l’écran ne s’éteint pas). A l’usage, cela relève un peu du gadget et nous doutons que cela soit beaucoup utilisé.
Enfin, le smartphone de Blackview manque d’originalité dans sa conception, très classique, mais bénéficie d’un boîtier robuste et d’un dos en caoutchouc. Ce dernier permet d’avoir une bonne prise en main mais prend hélas beaucoup la poussière.
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