BenQ W7000 : la promesse
Le W7000 fait partie des vidéoprojecteurs Home Cinema haut de gamme commercialisés par BenQ. Vendu 2 499 euros, ce modèle DLP a la particularité d’être compatible 3D de façon native. Il ne nécessite donc aucune platine intermédiaire pour profiter des films Blu-ray 3D et des jeux sur un PC 3D Vision ou sur une console de jeu 3D type PS3. Il faudra toutefois investir dans une paire de lunettes, au minimum, de marque BenQ ou d’une autre marque proposant des lunettes compatibles 3D DLP Link (type Xpand), car elles ne sont pas livrées avec l’appareil. Le W7000 promet également une image lumineuse (2 000 ANSI Lumens) et contrastée (50 000:1) qu’il est possible d’optimiser à souhait grâce à des menus très complets. Nous l’avons testé, voici notre verdict.
BenQ W7000 : la réalité
Quel gros bébé ! Le W7000 de BenQ en impose (42,8 x 31,7 x 14,5 cm). On n’est pas au niveau de l’Epson EH-TW9000 déjà très imposant ou encore du « monstrueux » vidéoprojecteur 4K Sony VPL-VW1000es, mais le gabarit de ce BenQ W7000 l’atteste : on joue dans la cours des vrais appareils Home Cinema. Enfin, espérons-le, car c’est là le positionnement que BenQ lui attribue. Si la connectique, très complète, est à la hauteur de son prix, on trouve toutefois rapidement quelques détails qui font tâche.
Une fabrication un peu décevante
Le W7000 est tout en plastique. Passons sur ce détail (on en a vu d’autres), d’autant qu’il y a plus gênant : le gros objectif est surmonté d’une bague de mise au point qui se révèle assez peu précise et d’une qualité de fabrication indigne du prix de l’appareil. De plus, si on apprécie la présence du Lens Shift, même manuel, l’amplitude de mouvement est faible, ce qui n’est au final pas si pratique que cela…
La température du W7000 monte à 66,7 degrés après une petite demi-heure d’utilisation. Pas de quoi s’inquiéter, mais il faut alors s’accommoder de la soufflerie qui va avec : nous avons mesuré un niveau sonore de l’ordre de 42,6 dB à 50 cm. Petite consolation, il s’agit plutôt d’un ronronnement grave, ce qui passe mieux qu’un sifflement strident.
Une petite image…
La véritable frustration est là : le W7000 affiche une image de petite taille. Nous avons mesuré de seulement 1,43 m de diagonale avec un recul de 2 m. C’est 20 à 30 cm de moins que la taille d’image moyenne affichée par les appareils concurrents. Cela impose donc d’avoir beaucoup de recul pour obtenir une image digne de ce nom. Par exemple pour couvrir une toile de 2 m de base, il faut un recul d’environ 3,5 m.
… convenable en 2D…
La qualité de l’image en 2D Full HD est bonne. On n’en attendait pas moins d’un appareil à ce niveau de prix. Les taux de contraste et luminosité que nous avons mesurés avec notre sonde le confirment, avec un mode standard lumineux (457,9 cd/m2) et un taux de contraste très élevé (4 759:1). Néanmoins, paradoxalement, notre sonde relève une mauvaise fidélité des couleurs.
A l’œil, la critique est moins flagrante bien qu’on décèle un mode cinéma qui tire sur le rouge, sur ce qui devrait être un bel aplat blanc. Neanmoins, le premier avis est positif puisque les films Blu-ray sont restitués avec peps.
Les amateurs d’image très (trop en fait) fluides pourront activer le mode Afficher l’interpolation d’image. Le vidéoprojecteur construit alors des images intermédiaires visant à fluidifier l’affichage. Comme sur une TV, ce rendu est juste supportable à son plus bas niveau.
… qui trouve ses limites dans les scènes sombres
L’affaire se corse dans des films – toujours sur Blu-ray – plus sombres. Une bonne torture pour les vidéoprojecteurs consiste à passer le film Alice aux pays des merveilles (de Tim Burton) afin de voir comment l’appareil s’en sort dans les scènes très sombres.
Dans le cas présent, le W7000 de BenQ montre ses limites. La traversée de la forêt par Alice, dans la première demi-heure du film offre un rendu moyen. Les détails des branches et feuillages sont à peine perceptibles dans les zones d’ombre. Même critique avec le Blu-ray de Star Wars où les détails sur les capes et robes passent à la trappe dans une grande partie du film. Un constat qui nous rend vraiment perplexes compte tenu des mesures élevées relevées par la sonde. Et ce n’est pas le mode Dynamic black qui y change quelque chose. C’est dommage, car dès que les scènes sont lumineuses, la qualité de l’image est très bonne.
Bon pour la 3D, mais passable pour les DVD
A la lecture de DVD, on ne peut pas dire que le traitement d’image (upscaling) soit terriblement efficace. Ainsi, la qualité de l’image est bonne, sans plus. En revanche, le W7000 offre un bon rendu 3D. Avec notre Blu-ray 3D Les Rebelles de la forêt, les prestations de l’appareil sont plutôt bonnes. La paire de lunettes BenQ, vendue 100 euros en option, est très confortable et – bon point – fonctionne sur batterie.
Le W7000 propose beaucoup de réglages
Comme très souvent avec BenQ, les menus très détaillés permettront aux utilisateurs initiés de configurer leur vidéoprojecteur « aux petits oignons ». En plus des trois modes personnalisés, dans lesquels on peut régler la luminosité, le contraste, la couleur de peau et le niveau de chaque couleur (colorimétrie), le W7000 propose des modes de calibration ISF jour et ISF nuit. Deux modes que seuls des professionnels certifiés ISF pourront configurer avec du matériel dédié.
Toujours du côté des options pratiques, le W7000 est compatible avec l’affichage PIP (Picture In Picture) ou image dans l’image. Une fonction pratique quelque peu limitée. En effet, il n’est pas possible d’afficher deux sources HDMI en simultanée. Juste une provenant d’une source HDMI et une autre en VGA, Composite ou Composante.
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