Un vidéoprojecteur Ultra Haute Définition à moins de 1000 euros… voilà la promesse plus que séduisante faite par BenQ avec la commercialisation de son TK800. Que l’on soit bien d’accord, il ne s’agit pas d’un vidéoprojecteur avec une véritable matrice 4K, mais d’un modèle Full HD utilisant la wobulation. Cette techno consiste à duper notre oeil grâce à la persistance rétinienne. A l’origine, le TK800 intègre une puce DLP (0,47 pouce) Full HD, qui est montée sur un mécanisme qui déplace très rapidement la matrice de haut en bas et de gauche à droite pour produire artificiellement les pixels manquants entre une image Full HD (2 millions de pixels) et une image Ultra HD (8 millions de pixels). Une techno proche de l’upscaling qu’on connaît sur les téléviseurs, qui agit aussi bien sur une source Full HD que 4K, avec plus moins d’efficacité.
L’Ultra HD du pauvre
Lorsqu’elle est bien maîtrisée, la technologie de wobulation a de quoi séduire. Elle nous a d’ailleurs conquis lors du test de l’Epson EH-TW7300 qui s’appuie sur la technologie Tri-LCD couplée à une matrice Full HD. Le souci c’est que ce BenQ TK800, équipé, lui, de la technologie DLP (puce Texas Instruments) n’est pas à la hauteur de l’Epson pour plusieurs raisons.
Certes, l’artifice qu’est la wobulation permet de percevoir un meilleur piqué, mais cela n’est vrai que si la source projetée s’y prête. En d’autres termes, le TK800 fait le job en termes de piqué avec une source Full HD très propre, ou mieux, si vous lui connectez un lecteur Blu-ray avec un contenu 4K natif. Là, le travail à réaliser est presque minime pour tromper les spectateurs et le résultat optimal.
Mais il en résulte cependant un effet vraiment indésirable. Le décalage de la matrice Full HD permettant la multiplication des pixels génère un surplus de pixels qui créée un cadre noir sur tout le contour de l’image. C’est d’autant plus regrettable que ce cadre n’est pas complètement noir, mais d’un gris délavé. Conséquence : on ne voit que ça à l’écran. Le seul moyen de s’en débarrasser, c’est de faire en sorte que toute la largeur de l’image projetée occupe bien l’intégralité de la largeur de la toile. Le cadre gris n’est alors plus visible en haut en bas… ça passe un peu mieux.
Des couleurs pas assez justes
L’autre défaut, et non des moindres, qu’on note sur cette plateforme DLP concerne la fidélité des couleurs. Ou plutôt le manque de fidélité des couleurs. Le TK800 est équipé d’une roue chromatique spécifique qui permet à ce vidéoprojecteur de réaliser des projections éclatantes. Nous avons d’ailleurs mesuré une luminosité de 474 cd/m² en mode cinéma. Quant au taux de contraste mesuré à 1960:1 en mode cinéma, il est plutôt bon.
Malheureusement, comme on peut le constater sur la courbe ci-dessus, les couleurs sont trop saturées ou pas assez. Même à l’oeil nu, on constate qu’aucune des couleurs n’est vraiment juste.
Et ce n’est pas faute d’avoir essayé d’améliorer la chose en exploitant les nombreuses options proposées par ce vidéoprojecteur. Même en y consacrant du temps, nous n’avons pas réellement réussi à améliorer le rendu. On s’obstine, un peu, en multipliant les sources : platine Blu-ray, lecteur Nvidia Shield, console de jeu (PS4 et Xbox)… rien n’y fait, nous sommes toujours déçus. Dommage.
C’est d’ailleurs d’autant plus regrettable que ce TK800 cochait favorablement les autres critères de nos tests. L’ergonomie des menus est bonne, la télécommande rétro éclairée constitue un avantage de taille et le bruit de ce vidéoprojecteur (39,4 dB) est tout à fait supportable une fois un contenu lancé.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.