Douze ans après la première version, la Pill complètement réinventée. Après le casque Solo 4, c’est un autre grand classique — délaissé — de la marque qui renaît de ses cendres. Pour autant, Apple (son propriétaire depuis 2014) n’a pas révolutionné grand-chose question design, si ce n’est apporter encore un peu plus de minimalisme avec un simple logo Beats en façade.
À l’arrière, un unique port USB-C prend place. Exit les anciens jack in et out, ici on passe par le Bluetooth 5.3 (codec SBC et AAC), mais aussi par l’USB-C justement, pour profiter d’un signal lossless. Dans ce cas, il faut brancher l’enceinte à l’appareil source en maintenant le bouton d’alimentation enfoncé pour qu’il soit détecté. Enfin, ce port multifonction sert bien entendu à recharger l’enceinte, mais aussi à recharger un smartphone ou une tablette depuis la Pill.
À l’avant, la grille protégeant le woofer et le tweeter est inclinée à 20° vers le haut pour être idéalement dirigée vers les oreilles de l’auditeur. L’idée est très bonne, mais nous avons remarqué que lorsqu’elle est par exemple posée sur un bureau, on ne voit pas, à cause de cette inclinaison, le témoin lumineux d’alimentation, qui est de facto orienté vers l’arrière. Un détail certes, mais parfois agaçant dans cette position quand on se demande si l’enceinte est allumée ou non.
Étanche, mais fragile
La partie arrière est en silicone, une matière douce au toucher, mais surtout antidérapante. La Pill est bel et bien nomade, en témoigne sa certification IP67 la rendant étanche à l’eau et aux poussières. La dragonne sur le côté droit permet quant à elle de la sécuriser quand on la tient dans la main ou la suspendre facilement. Attention toutefois, la peinture recouvrant la grille métallique à l’avant est sensible, comme en témoigne la légère écaille de peinture qui s’est produite durant notre test en conditions réelles.
L’enceinte est compacte : avec 21,9 centimètre de longueur et 7 km de diamètre elle tient parfaitement dans toutes les mains. Son poids de 680 grammes donne une impression de densité et de solidité rassurante. L’ensemble est, en tout cas, parfaitement fini, avec un assemblage irréprochable et surtout indispensable à un tel produit étanche qui ne peut se permettre aucun jeu.
Des boutons à défaut d’application
Sur la partie supérieure de l’enceinte, quatre boutons intégrés dans le silicone prennent place. Tout à gauche, le bouton d’alimentation ; il commande aussi l’appairage Bluetooth (appui long) et le déclenchement de l’assistant vocal du smartphone (double appui).
Tout à droite, deux boutons + et – pour régler le volume. Au centre enfin, un bouton multifonction commandant aussi bien la lecture/pause, le changement de piste (double et triple appui pour la suivante et la précédente) que le décrochage/raccrochage téléphonique. La Pill est, en effet, munie d’un micro et peut donc faire office de kit mains libres. Elle s’en sort d’ailleurs plutôt bien dans cet exercice, à condition bien entendu de ne pas se placer trop loin d’elle pour qu’elle puisse capter notre voix.
Sur iOS, aucune application n’existe. Comme à son habitude, Apple laisse à l’utilisateur la possibilité de gérer son appareil directement depuis les réglages de l’iPhone. De toute manière, les options sont anecdotiques, tout juste peut-on personnaliser les gestuelles des commandes d’appels. On passe donc bien vite notre chemin. À côté, l’application Beats pour Android paraît alors d’une richesse insoutenable. Elle est pourtant l’une des plus radines du marché.
Associer deux Pill pour plus de puissance ou la stéréo
En plus des mêmes réglages de commandes d’appel, on peut personnaliser sur Android le volume des effets sonores de la Pill. Ne vous laissez pas avoir par les deux boutons « Ajouter un haut-parleur » et « Partager le haut-parleur », ils affichent simplement le mode d’emploi de ces fonctionnalités qui s’activent en fait par des combinaisons via les boutons physiques de l’enceinte. On peut donc faire cela sans application.
On note d’ailleurs au passage que l’appareil de Beats est démuni de Bluetooth multipoint, il faut donc procéder à la connexion dès que l’on change d’appareil. On regrette surtout l’absence d’égalisation : aucune présélection ni réglage manuel des bandes. Apple reste fidèle à sa philosophie sur ses produits audio : ils sonnent comme ils sonnent et pas autrement. On doit donc passer par les réglages audio de son application musicale personnelle pour tenter de modifier la signature sonore de l’appareil si besoin.
Revenons un instant sur la fonctionnalité « Ajouter un haut-parleur ». Très pratique, elle permet de jumeler deux Pill ensemble (seulement ce modèle de 2024), soit pour obtenir un surcroît de puissance, soit pour les configurer en stéréo. Avec un seul exemplaire d’essai prêté par la marque, nous n’avons malheureusement pas pu tester ces configurations. L’enceinte est également compatible avec les deux systèmes de localisation d’iOS et Android, très utile si l’on l’égare.
Basses puissantes, aigus précis, mais manque de liant
Les performances de la partie audio sont bien sûres très attendues. Depuis qu’elle est passée dans le giron d’Apple, Beats s’est assagi sur ce point, concevant des produits à la signature sonore bien plus équilibrée qu’à ses débuts. Eh bien la Pill prend cette affirmation complètement à contre-pied avec des basses puissantes, très puissantes, et même plutôt précises, donnant une belle assise au signal. Pour y parvenir, Apple a complètement revu le woofer, situé dans la partie droite de l’enceinte. Notamment muni d’un aimant néodyme, le moteur est 28 % plus puissant que l’ancien. Au point que le haut-parleur déplace de la sorte 90 % d’air en plus que son prédécesseur. À droite, c’est là aussi un tout nouveau tweeter qui a été placé. Il remplit parfaitement son rôle, en livrant de nombreux détails sans jamais agresser l’oreille.
Des basses, des aigus, c’est bien, mais ça ne fait pas tout. Vous l’aurez compris, avec un haut-parleur dédié aux médiums, la Pill aurait été parfaite. Malheureusement, cette partie-là du spectre est sensiblement en retrait, causant ainsi une légère carence de chaleur à l’ensemble, notamment aux voix. On manque aussi de liant entre les basses et les aigus, une impression accentuée par le fait que les haut-parleurs soient situés côte à côte. Quand on est en face de l’enceinte, sans prendre trop de recul, on perçoit bien les fréquences arriver d’une coté ou de l’autre. Un phénomène qui s’estompe cependant qu’on s’en éloigne. Mais la Beats joue donc sur d’autres atouts avec ses basses puissantes, ses aigus précis et un dynamisme certain, qui en plus encaisse bien l’augmentation du volume sonore. Une petite pilule pleine d’énergie.
On pourra d’ailleurs en profiter longtemps puisque Beats annonce une autonomie de 24 heures grâce à sa batterie lithium-ion, soit le double que le précédent modèle. Avec la fonction Fast Fuel, une recharge de 10 minutes offre jusqu’à deux heures d’écoute. Dans notre test en condition réelle, il nous a été impossible d’arriver au bout de la batterie, mais avec une grosse dizaine d’heures d’écoute pour arriver environ à sa moitié de sa capacité, Beats tient là presque sa promesse ou se situe en tout cas à peine en-dessous.
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