Google Nexus One : la promesse
Les smartphones sous Android ne sont pas une nouveauté en France. Une quinzaine de modèles embarquant l’OS de Google sont déjà commercialisés par la plupart des grands constructeurs tel Samsung, HTC, LG ou Motorola. Pourtant le Nexus One, récemment lancé aux Etats-Unis, fait couler de l’encre, d’une part parce que ce mobile construit par HTC est le seul à arborer la marque Google, d’autre part parce qu’il s’agit, de l’avis même du moteur de recherche, d’un superphone, aussi puissant que nos ordinateurs d’il y a trois ou quatre ans ! Véritable vitrine technologique, le Nexus One, sans être forcément un appareil révolutionnaire ou un iPhone killer, bénéficie d’un équipement haut de gamme et de la dernière mouture d’Android. Faut-il pour autant se jeter sur les premiers appareils en vente en France ? Notre avis après l’avoir testé.
Google Nexus One : la réalité
Le Google Nexus One ne fait pas l’unanimité en matière de design. Sa couleur marron glacé refroidit ou enthousiasme selon les goûts, tandis que sa coque est jugée élégante par certains et manquant totalement d’originalité par d’autres. Le fait est que l’appareil, ultrafin (1 mm de moins que l’iPhone), offre une prise en main et un toucher très agréable, avec son dos lisse et mat (finition soft touch). Son écran Amoled haute résolution (800 x 480 pixels) séduit par sa luminosité et offre un contraste nettement supérieur à celui de l’iPhone. Seul regret, si la finition mate de la coque reste toujours impeccable, le grand écran est extrêmement sensible aux traces de doigts. Une protection limitera le problème.
Un bon confort d’usage
En termes d’ergonomie, le Nexus One offre une conception assez irréprochable. L’appareil intègre une prise casque standard (3,5 mm), un emplacement MicroSDHC jusqu’à 32 Go hélas situé sous la batterie – mais contenant une carte de 4 Go offerte ! – ainsi qu’un port MicroUSB pour le chargement et la connexion avec l’ordinateur. On retrouve les quatre boutons de raccourcis habituels de Google, sous forme de touches sensitives. Il n’y a, en revanche, pas de bouton dédié pour la photo (un bouton virtuel s’affiche à l’écran lorsque la fonction est lancée), seulement des touches de volume et, plus original, un trackball. Ce dernier ne présente qu’un intérêt limité, la navigation tactile étant particulièrement performante depuis l’écran capacitif, sauf par grand froid lorsque le port des gants rend la navigation tactile délicate ! Le clavier virtuel s’avère confortable à l’usage, avec une saisie de type prédictive, plus particulièrement en mode paysage, l’interface basculant automatiquement d’un simple geste grâce à un accéléromètre.
Autonome, rapide, mais un accès à la 3G capricieux
Grâce à son processeur Snapdragon à 1 GHz signé Qualcomm doublé de 512 Mo de mémoire vive – le maximum jamais rencontré sur un smartphone -, le Nexus est rapide et le reste même en mode multitâches. Quelques applications tournant en tâches de fond ne lui font pas peur. Plutôt sympa de surfer en musique tout en écrivant ses mails et de passer rapidement d’une application à l’autre d’un simple appui long sur la touche d’accueil.
Dans ses bons jours (lorsqu’il ne rencontre pas de problème de réseau 3G), l’appareil laisse quasi instantanément l’iPhone sur place au lancement d’une page Web. Malheureusement, les bons jours se comptent sur le bout des doigts. Ralentissements inopportuns, voire impossibilité totale de se connecter au réseau mobile 3G se succèdent. Le patch correctif de Google a eu quelques effets positifs. Les réseaux français sont maintenant automatiquement détectés alors qu’auparavant il fallait tout paramétrer manuellement. En outre, les déconnexions subsistent et peuvent durer plusieurs heures.
Enfin, si la possibilité de dépasser la journée d’utilisation intensive est loin d’être garantie sans avoir à recharger l’appareil, l’autonomie de la batterie est plutôt satisfaisante. Grâce au widget de contrôle de l’alimentation, on peut déconnecter (et reconnecter) facilement le Wi-Fi , le Bluetooth ou la synchronisation régulière des mails, bref, tout ce qui nuit à l’autonomie de l’appareil. Mieux vaut penser à désactiver les services inutiles. D’autre part, testé en 3G avec le Wi-Fi et la synchro désactivée, le Nexus One a tenu 6h30 en conversation. Plutôt satisfaisant !
Multitouch et autres bonus
Le patch correctif n’a pas eu l’effet escompté. En revanche, cette mise à jour de l’OS Android 2.1 (update-1) a apporté le multitouch au Nexus One, soit la possibilité de zoomer d’un simple pincement de doigts comme sur un iPhone. Très attendue des utilisateurs, cette fonction est disponible sur les photos, les pages Web et Google Maps, en complément du zoom classique sur Android (double tapotement sur l’écran, très efficace mais moins précis) qui subsiste en complément. Le multitouch s’avère efficace et rapide, avec des sensations très similaires à celles que procure le smartphone d’Apple. La mise à jour a également apporté de nouvelles fonctions dans Google Maps (mode nuit, synchro renforcée entre l’ordinateur et le téléphone, etc.), mais le plus important, le guidage vocal reste hélas indisponible en France.
Fonctions et outils multimédias
Les fonctions photo et vidéo ont été considérablement améliorées (passage facilité du mode photo au mode vidéo depuis le même écran, effets spéciaux, réglages accrus, présence d’un flash LED) et les résultats sont à la hauteur d’un appareil aussi bien équipé que le Nexus One. La qualité n’est pas celle d’un vrai compact, mais elle reste très honorable pour un mobile. Google met, par ailleurs, à la disposition des utilisateurs des fonds d’écran animés, des widgets d’information, le service Google qui offre réalité augmentée et reconnaissance de lieux, de logos, de chefs-d’œuvre et de cartes de visite (avec envoi direct dans le carnet d’adresses du Smartphone). Des outils pas toujours utiles, pas toujours performants (la reconnaissance vocale n’est pas vraiment optimisée pour la France) mais une richesse, un foisonnement en termes de fonctions et de possibilités qui laissent à penser que le Google Phone pourraient bien éclipser demain la plupart de ses concurrents.
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