Ce nouvel Asus Zephyrus S s’inscrit dans la famille des portables de jeu « fins et légers », faciles à loger dans une sacoche ou un sac à dos. Mais ne prenez surtout pas ce portable-là pour un petit joueur. Côté performances et niveau d’équipement, le Zephyrus S de 2019 peut en remontrer à plus d’un gros PC au format tour.
L’engin bénéficie en effet des tous meilleurs composants actuels. Pour le processeur, Asus a retenu l’un des modèles mobiles à 6 coeurs d’Intel lancés en avril dernier, le Core i7-9750H. Côté 3D, on a droit à la très vaillante GeForce RTX 2070 de Nvidia, boostée par 8 Go de mémoire vidéo. Ajoutez 32 Go de mémoire vive, deux modules SSD de 512 Go pour le stockage et un bon écran 15 pouces Full-HD pour l’affichage, et vous obtenez une impressionnante machine à jouer…de seulement deux kilos.
Evidemment, ce genre de matériel a un prix. Le Zephyrus S testé ici (GX502GW) est proposé à 2999 euros, ce qui le réserve à une petite élite de joueurs fortunés. Rappelons quand même qu’une machine à jouer de ce calibre est aussi un excellent outil de travail, notamment pour la retouche photo, le montage vidéo ou la création d’images 3D. Précisons aussi que le Zephyrus S est proposé dans des versions moins puissantes et un peu moins chères que la nôtre. Le modèle de base est accessible à partir de 2000 euros, avec une RTX 2060 et seulement 16 Go de mémoire, mais le même processeur Core i7-9750H.
Si vous en avez les moyens, vous pouvez craquer sans hésiter pour le modèle testé ici. Design, performances, ergonomie, tout ou presque est de très haut niveau. Voici notre revue d’un portable d’exception, tests à l’appui !
Un boîtier sobre et élégant, d’une incroyable minceur
Pour une machine gamer, le Zephyrus S se révèle étonnamment discret, voire austère, dans sa robe noire, simplement décorée du logo lumineux ROG d’Asus sur le dessus du boîtier. En alliage de magnésium, le boîtier est parfaitement ajusté, vraiment mince -2 centimètres d’épaisseur- et léger, avec tout juste 2 kilos sur la balance, auxquels s’ajoutent toutefois les presque 800 grammes du chargeur.
Lorsque l’on déploie l’écran, une plaque située sous la machine s’entrouvre sur la partie arrière. Et ce n’est pas un défaut de conception, bien au contraire ! Cette ouverture fait partie intégrante du système de refroidissement : elle permet d’optimiser le flux d’air sur le radiateur qui protège les composants les plus sensibles de la machine, le processeur Intel et la puce 3D Nvidia.
Un jeu de prises complet et performant
Asus offre à sa machine un assez bon jeu de prises, avec 3 USB type A (deux au standard 3.1 Gen 2, une en USB 3.1 Gen 1 ), une prise USB-C (3.1 Gen 2), deux jacks 3,5 mm pour le casque et la sortie stéréo et un connecteur vidéo HDMI 2.0b. La sortie USB-C est compatible DisplayPort 1.4 et peut donc alimenter un écran 4K via un câble USB-C / DisplayPort. En revanche, la machine est dépourvue de lecteur de carte mémoire.
Pour les communications, l’équipement est très complet, avec une prise Gigabit Ethernet et les modules sans fil Wi-Fi ac et Bluetooth 5.0.
Ecran : réactif et agréable à regarder malgré une luminosité un peu juste
Le Zephyrus S – GX502GW est équipé d’une dalle IPS signée AU-Optronics, (AUO82ED) que l’on retrouve sur de nombreux portables gamers, notamment l’édition 2018 du HP Omen 15. La définition native de 1920 x 1080 est selon nous idéale pour un écran 15 pouces, puisqu’elle permet à la fois une parfaite lisibilité du Bureau de Windows et des applis classiques, mais aussi un affichage très fluide des jeux les plus gourmands, sans trop fatiguer la puce 3D.
Sur le Zephyrus S, cette dalle Full-HD à revêtement satiné se révèle très agréable à regarder malgré un petit déficit de luminosité (284 cd/²). Le rétroéclairage est bien homogène, le contraste correct (1014 : 1) les couleurs assez fidèles (deltaE de 2,63). Voilà un écran tout à fait valable pour les travaux photo ou vidéo, même si d’autres modèles, comme l’Aero 15-X9 de Gigabyte, sont encore plus précis sur les couleurs.
En jeu, on aime la belle réactivité de la dalle, compatible avec le système de synchronisation adaptative G-Sync de Nvidia. Elle peut afficher jusqu’à 144 images par seconde et affiche un temps de réponse de 3 millisecondes. Aucun problème de déchirement d’image (le tearing, dans le jargon du jeu vidéo) ou de micro-saccades (stuttering) à signaler lors de nos tests.
Clavier : large et confortable, mais sans pavé tactile ni lecteur d’empreinte
Pour le pilotage sa machine, Asus l’équipe d’un clavier rétroéclairé de bonne facture, dont les larges touches conviendront bien aux grandes mains. On aime la course courte et silencieuse, reposante pour les longues parties de jeu ou la frappe au kilomètre. Nous regrettons quand même que ce très bon clavier soit dépourvu de pavé numérique, toujours pratique pour bosser, alors que le boîtier est assez large pour en accueillir un. A savoir, l’Asus est également dépourvu de lecteur d’empreinte digitale: il faut donc systématiquement entrer son mot de passe pour déverrouiller une session Windows.
On aime bien, revanche, les quelques touches spéciales qui complètent le jeu de base : deux pour la gestion du volume, une autre pour activer ou désactiver le microphone…et encore une autre pour ouvrir le logiciel Armoury Crate d’Asus. Celui-ci permet de gérer de nombreux paramètres de la machine, à commencer par l’illumination RGB des touches : rétroéclairage global ou par zones, continu, stroboscopique ou pulsé, tout est possible. Le programme Armoury Crate propose aussi de nombreux préréglages système, pour obtenir par exemple les performances maximales ou la meilleure autonomie sur batterie.
Des performances de très haut niveau pour le jeu…et pour le reste !
Le Zephyrus S intègre un équipement inédit pour un boîtier 15 pouces aussi léger. La pièce maîtresse de la machine, pour le jeu, est évidemment la puce 3D, la GeForce RTX de Nvidia. Asus ne retient pas la RTX 2070 Max-Q qui équipe d’autres portables gamers comme le Gigabyte Aero 15-X9, mais une RTX 2070 mobile « classique ». Rappelons que les puces RTX « Max-Q » travaillent à des fréquences plus basses que les RTX standard, ce qui les rend moins gourmandes en énergie, moins sujettes à la surchauffe…mais aussi moins puissantes. La RTX Max-Q est ainsi cadencée à 885 MHz (pour la fréquence de base) contre 1215 MHz pour la version mobile “non Max-Q” et 1410 MHz pour la RTX 2070 des PC de bureau.
Couplée à 8 Go de mémoire vidéo, la puce de Nvidia est aussi bien aidée par les 32 Go de mémoire vive de la machine (16 Go soudés sur la carte mère, 16 autres Go sur sur l’unique emplacement mémoire de la machine) et bien sûr par le tout nouveau processeur Intel Core i7-9750H. Lancé en avril dernier, il intègre 6 coeurs physiques (et 12 threads), cadencés de 2,6 à 4,5 GHz selon la charge.
Devant une telle fiche technique, nous nous attendions à un bon niveau de performances. Nous n’avons pas été déçus ! Le Zephyrus S est de loin le plus puissant des 15 pouces testés par notre labo cette année. ll surpasse notamment, pour le jeu et pour le reste, l’excellentissime édition 2019 du Blade 15 de Razer, que nous vous présentions en avril dernier.
Pour avoir encore mieux, il faut aller chercher le monstrueux 17 pouces Dell Alienware Area 51m, équipé d’une RTX 2080 et d’un processeur i9 de PC de bureau… mais qui coûte la bagatelle de 4400 euros. Pour « seulement » 2600 euros, le Zephyrus S fait tourner n’importe quel jeu actuel en Full-HD avec un très haut niveau de détail: plus de 113 images par seconde (ips) en Full-HD sous Rise of the Tom Raider, 88 ips pour The Division… Le Zephyrus S cartonne aussi sur nos tests 3D «synthétiques» comme 3DMARK et Unigine Heaven avec des scores nettement supérieurs à ceux des 15 pouces gaming récents.
Bien entendu, comme la plupart des machines à jouer, le Zephyrus S est aussi une excellente PC de travail, notamment pour le traitement photo, le montage vidéo ou la création d’images 3D. La machine se classe ainsi juste derrière le gros 17 pouces de Dell au test PCMARK 10, qui évalue les performances des PC pour ce type d’applications. On profite ici de la grosse puissance de calcul de la puce Intel, mais aussi de la réactivité du système de stockage du Zephyrus S, composé de deux modules SSD Intel de 512 Go en Raid-0.
Une autonomie inférieure à 5 heures, un peu de bruit à plein régime
Si l’Asus est assez mince et « léger » pour voyager souvent, ne comptez pas trop sur lui pour égayer un long voyage en train ou en avion. La batterie n’a pas tenu plus de 4 heures 38 minutes pour notre test d’autonomie « polyvalente », qui simule une utilisation bureautique et multimédia modérée. La durée d’utilisation tombe à 3 h 51 pour notre deuxième test d’autonomie, qui consiste à streamer une vidéo en réseau. Et avec un jeu 3D un peu gourmand, la batterie se vide en moins de 2 heures.
Attention aussi au niveau sonore à plein régime, surtout lorsque la machine est alimentée sur le secteur. Sur le un gros jeu ou une appli gourmande en puissance, la consommation électrique peut grimper à 202 watts, d’après nos tests, dont une partie se dissipe évidemment sous forme de chaleur. Lorsque les ventilateurs tournent à leur vitesse maximale, le niveau sonore atteint 51 décibels, un seuil assez pénible pour le joueur… et pour ses voisins.
On apprécie ici l’efficacité du système de ventilation de la machine, qui réussit à maintenir la température du boîtier à un niveau très correct pour une machine gamer : « seulement » 44 degrés sous le boîtier, d’après notre caméra thermique, contre 58 degrés, par exemple, mesurés sur le Gigabyte Aero 15-X9 que nous vous présentions début mai. Chapeau, Asus !
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
