Après un 5Z lancé en toute discrétion en juin 2018, Asus compte bien revenir sur le devant de la scène avec son Zenfone 6 dévoilé le mois dernier. Pour y parvenir, le constructeur taïwanais a mis la barre plus haut en matière de communication et s’est même fendu d’une refonte complète de son magasin en ligne. Encore faut-il que cet appareil soit à la hauteur alors qu’il est confronté à une rude concurrence (notamment celle des acteurs chinois), sur un marché du smartphone qui vacille un peu.
Pour cela, Asus a fait appel à toutes les ressources de sa R&D… et n’a pas renoncé à une formule qui a déjà fait ses preuves : livrer le meilleur de la technologie à un prix ultra compétitif. Pari réussi ? Voici ce que nous avons pensé du Zenfone 6.
Un design sophistiqué… qui ne fera pas forcément l’unanimité
Malgré son format 6,4 pouces, le Zenfone 6 conserve des dimensions « relativement » raisonnables grâce à ses fines bordures d’écran. Il compte tout de même parmi les smartphones les plus grands du marché, se montrant un peu plus volumineux et lourd (près de 200 g !) qu’un Huawei P30 Pro… pour un écran un peu moins grand.
Les amateurs de petit format n’y trouveront clairement pas leur compte… même s’ils sont de moins en moins nombreux. Asus a pourtant bien travaillé sa copie en termes de compacité. Les bordures d’écran ont été réduites au maximum, même si, sur les côtés, l’effet n’est pas aussi spectaculaire que sur le P30 Pro, notamment aidé par son écran incurvé.
En revanche, on apprécie visuellement l’absence totale d’encoche, rendue possible par l’absence de caméra frontale. C’est la caméra principale au dos qui officie pour les selfies, grâce à un système rotatif.
Au dos, Asus a fait le choix du verre comme bon nombre de ses concurrents avec un rendu assez proche de celui du Xiaomi Mi 9, en un peu moins réfléchissant. L’ensemble est toutefois plus chargé avec dans la longueur le logo bleu vif d’Asus, le capteur d’empreintes ainsi que le double module photo. Il crée une légère protubérance et s’inscrit dans une découpe bien visible du fait du système rotatif. Le design de ce dos laisse un peu dubitatif.
Les deux gros yeux de la caméra ont quelque chose de sympathique mais l’ensemble ne dégage pas l’élégance sobre d’un iPhone. On aimera ou pas, tout est ici question de goût. Précisons que malgré le choix du verre, l’appareil n’est pas compatible avec la recharge sans-fil.
Un écran très réussi qu’on aurait souhaité plus lumineux
Nous ne nous attarderons pas plus que cela sur la qualité d’affichage – très bonne – du Zenfone 6 qui a déjà fait l’objet d’un test complet sur 01net.com. L’immersion totale dans une série est garantie, sans poinçon, ni encoche comme nous le disions plus haut. Si Asus n’a pas fait le choix de la technologie OLED, on se console avec l’impact positif que l’emploi du LCD pour l’écran a sur le prix du smartphone. A l’usage, dans les transports comme le train notamment, on aurait toutefois apprécié une luminosité un peu plus élevée. 523 cd/m² c’est plus que correct mais cela reste bien loin de l’excellence d’un Sony Xperia XZ2 et ses 778 cd/m². C’est même moins bon que les 672 cd/m²… du Zenfone 3 de 2016 !
L’un des smartphones les plus puissants du moment…
Equipé du Snapdragon 855 de Qualcomm couplé à 8 Go de mémoire vive, le Zenfone 6 n’a pas grand-chose à envier en termes de puissance aux meilleurs smartphones du moment. Au score général AnTuTu 7, l’appareil ne s’incline (et seulement de quelques points) que devant le OnePlus 7 Pro et le Black Shark 2.
Au score GPU, il domine même totalement ses rivaux. En pratique, qu’il s’agisse de surfer, naviguer entre ses applis, photographier, filmer ou jouer, l’appareil se montre parfaitement réactif, sans chauffe excessive. On apprécie particulièrement les efforts d’Asus en matière de logiciel avec un ZenUI de nouvelle génération, très proche d’une expérience Android Stock. Les applis préinstallées (et qui n’intéressaient pas forcément l’utilisateur) ont ainsi vu leur nombre chuter de façon draconienne ces dernières années. Dans le menu d’affichage, un mode foncé pour la nuit fait même son apparition.
… et aussi des plus endurants
Avec près de 22h30 d’autonomie en communication, le Zenfone compte aussi parmi les meilleurs mais c’est en streaming qu’il se surpasse, loin devant ses concurrents principaux, avec 13h40 au compteur. De quoi enchaîner les séries !
Pour réduire au maximum la taille de cette batterie de 5000 mAh, Asus a dû se contenter d’une fonction de charge rapide (comptez tout de même 2h15 pour le recharger de 0 à 100 %). Avec sa batterie de 4200 mAh, le P30 Pro assure une autonomie proche, offre un boîtier plus fin de presque 1 millimètre et, avec sa fonction de charge rapide, permet de recharger intégralement la batterie en moins d’une heure ! Mais, précision de taille, ce terminal vaut presque deux fois plus cher que le Zenfone 6. A méditer.
De belles performances mais aussi un équipement complet
Si Asus a essentiellement parié sur l’affichage et l’endurance – sans parler de la photo que nous évoquerons plus tard -, le constructeur n’a pas lésiné sur le reste. Certes, le Zenfone 6 se contente d’un classique lecteur d’empreintes, situé au dos du mobile, mais il a le mérite d’exister et déverrouille par ailleurs rapidement le mobile.
Qu’on apprécie ce design ou qu’il fasse tiquer, la forme rectangulaire de ce lecteur n’est pas la plus ergonomique qui soit (la surface est un peu étriquée) mais on finit par s’y habituer après quelques tâtonnements. La coque de protection, en plastique rigide assez épais, offerte par Asus (pas très belle mais pratique pour protéger le smartphone en attendant de trouver mieux), ne gêne pas trop ce déverrouillage malgré nos craintes.
Les plus difficiles apprécieront la présence d’une prise jack (située sous l’appareil près du port USB Type-C) mais aussi l’intégration d’un tiroir à trois emplacements pour accueillir deux nano SIM et une carte Micro SD.
Le Zenfone est même équipé de haut-parleurs stéréo au son assez puissant (bien qu’un peu caverneux quand on le pousse au maximum). Sympa pour partager une vidéo entre amis ! Enfin, la reconnaissance faciale est de la partie mais pas vraiment adaptée à un déverrouillage rapide puisqu’il faut attendre que la caméra ait effectué sa rotation, qui prend une petite seconde.
Asus a même ajouté à son smartphone un bouton qui permet d’invoquer rapidement Google Assistant d’une pression, voire d’enchaîner les questions (mode talkie walkie) avec deux pressions d’affilée. Pour le commun des mortels, pas sûr que ce soit indispensable mais l’avantage c’est qu’on peut ici configurer le bouton pour déclencher une autre action (réaliser une capture d’écran par exemple). Un véritable tacle fait à Samsung Bixby.
Le seul vrai reproche que l’on peut formuler à l’encontre de ce Zenfone, porte sur les appels classiques. Le son, même porté au maximum, se révèle souvent insuffisant pour bien entendre son interlocuteur. Difficile de déterminer si c’est l’appareil qui est en cause ou si c’est un problème lié à un problème d’opérateur ou de réseau. Mais cela s’est produit suffisamment pour que ce soit agaçant et qu’on soupçonne sinon un dysfonctionnement du moins une mauvaise optimisation.
Caméra rotative : Asus ose l’originalité
Avec sa caméra flip, Asus dégage non seulement son écran de toute encoche ou poinçon mais il propose aussi un double module caméra frontale aussi perfectionné que le double module principal. Logique puisqu’il s’agit du même qui effectue une rotation ! Mais encore faut-il que la qualité soit au rendez-vous… On vous rassure c’est bien le cas, dans la plupart des scenarii.
L’appareil grand angle délivre, de jour, des clichés bien nets, bien exposés et riches de détails. L’autofocus est par ailleurs rapide.
Les photos prises avec l’appareil ultra grand angle permettent d’obtenir une scène bien plus large, ce qui est toujours plaisant, avec une déformation très limitée sur les côtés. Ce qui rappelons-le n’est pas toujours le cas sur les smartphones et peut vite devenir désastreux (ou comique) surtout quand le sujet est humain. Avec le Zenfone 6, un cliché de groupe ne sera pas totalement exempt de déformations mais elles resteront acceptables.
Malheureusement, les performances de cet ultra grand angle ne sont pas à la hauteur du capteur principal notamment lorsque la lumière baisse et que certaines zones s’assombrissent. Dans le détail de la partie gauche de la photo ci-dessous (plus à l’ombre), on voit apparaître beaucoup de bruit. Mieux vaut réserver l’ultra grand angle sur les scènes les mieux éclairées !
De nuit ou en basses lumières, l’objectif principal ne s’en sort pas si mal même si un Huawei P30 Pro conserve l’avantage. On évitera aussi les scènes sombres avec des sujets trop remuants sous peine de flous sur certaines parties du cliché.
En pleine lumière et sur des scènes d’extérieur notamment de verdure, le mode HDR peut avoir tendance à un peu trop booster les couleurs, avec un rendu assez peu naturel.
Même si l’on ne fait pas appel au mode portrait, le Zenfone 6 parvient à réaliser de très jolies prises de vue.
En mode portrait (qu’on peut donc aussi utiliser sur les selfies), l’effet de flou est réglable et particulièrement réussi comme on le constate sur le détail ci-dessous, avec un détourage très satisfaisant.
Le Zenfone n’est pas le meilleur smartphone photo du marché mais il dispose de solides arguments pour convaincre l’amateur de photo… à commencer par le système rotatif du « Flip ». Ce dernier peut être entièrement piloté au doigt, sur 180 degrés, depuis l’écran du smartphone. Il permet ainsi d’ajuster l’angle de prise de vue à sa convenance pour des photos originales. On aime aussi l’ajout de modes originaux comme le panorama vertical.
En capture vidéo (4K incluse), le Zenfone 6 assure une bonne stabilisation mais la lecture des séquences, au demeurant bien nettes, a tendance à un peu saccader.
Bien sûr, une caméra rotative est sans doute plus fragile qu’un dispositif classique. Mais la prise de risque – Asus l’affirme haut et fort – est limitée : un capteur intégré permet, par exemple, de détecter une chute, ce qui replie automatiquement la Flip Caméra. Une chose est sûre, Asus a osé l’originalité, sans perdre en qualité, ni gonfler la facture. Et c’est suffisamment rare pour le souligner.
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