Face à un étal, au moment de passer à la caisse, on peut considérer qu’il existe deux types de produits. Le premier est celui qui fait bien le job, mais qui ne réinvente rien, qui tente de proposer une amélioration marginale à une formule déjà bien connue. Le second, plus risqué, mais aussi plus enthousiasmant de prime abord, est le produit qui sort vraiment de l’ordinaire, qui propose quelque chose de véritablement différent, à l’instar d’un smartphone pliant par exemple.
Le Zenbook Duo qui nous intéresse aujourd’hui est peut-être au PC ce que le smartphone pliant est au téléphone, un nouveau form factor qui ouvre pas mal de possibilités. C’est pourquoi nous voulions vous proposer un retour un peu plus long terme à son sujet.
Un concept simple, mais rudement efficace
Le concept tient en deux lignes : un PC avec deux écrans, l’un normal et l’autre caché sous un clavier Bluetooth détachable. Au dos, une béquille vient permettre à la structure, une fois déployée, de tenir presque droite, avec un écran l’un sur l’autre. Résultat, le Zenbook Duo peut soit être utilisé comme un classique 14 pouces, soit comme un PC à double écrans.
Comme beaucoup, chez 01net.com, nous utilisons quotidiennement un PC branché à un écran externe pour notre travail. De quoi s’habituer à gérer son espace de travail avec deux écrans l’un à côté de l’autre. Malgré cela, la solution proposée par le Zenbook Duo qui consiste à empiler les deux écrans l’un sur l’autre nous a ouvert les yeux. Après trois mois, nous sommes complètement conquis : deux écrans l’un sur l’autre, cela se montre beaucoup plus confortable au quotidien.
Déjà parce qu’il est plus facile de conserver un œil sur les deux écrans en même temps, sans avoir à tourner la tête. Mais aussi parce que grâce à la béquille qui surélève le PC, cela permet de mettre les éléments les plus importants, ce que l’on regarde le plus, à hauteur d’yeux, alors même que nous utilisons un laptop. Nous avons ainsi pris pour habitude de placer la fenêtre où nous rédigeons en haut – c’est le cas avec le texte que vous lisez ici — et nos notes ou une fenêtre secondaire comme Slack en bas.
L’avantage aussi, c’est que vous avez un clavier Bluetooth avec vous sous la main en permanence. De quoi laisser le PC branché sur un projecteur par exemple et emmener le clavier et le trackpad avec soi pour naviguer lors d’une présentation.
Pourquoi c’est plus qu’un concept ?
Avec un concept aussi étonnant, on pourrait penser que le Zenbook Duo relève plus du concept que du produit fini. Mais en réalité, Asus a déjà plusieurs itérations à son actif, le premier modèle, le Zenbook Pro Duo remontant à 2019. Et cela se sent à certains détails.
La béquille, par exemple, est vraiment du genre robuste. Nous l’avons utilisé durant un trajet en train de 2 h et nous n’avons pas eu à s’en plaindre. Le PC est resté stable et la verticalité qu’elle permet d’obtenir permet de faire tenir le PC, ses deux écrans et son clavier dans l’espace parfois exiguë d’une tablette de TGV.
Le clavier également, ne nous a jamais posé aucun problème dans son processus de déconnexion/connexion. Il était toujours immédiatement disponible pour taper et faire ce qu’on lui demande. Nous n’avons jamais non plus ressenti le besoin de le charger à part, il fait le plein à chaque fois qu’il est rangé grâce à six branches situées à sa base. Pour les utilisateurs les plus extrêmes, un port USB-C située en bas à gauche permet tout de même de l’alimenter.
Le Zenbook Duo, en plus d’être un vrai allié de la productivité, peut aussi permettre d’explorer des usages un peu plus récréatifs et originaux. Windows permet d’afficher une application en plein écran vertical profitant des deux écrans. Avec un peu de débrouille, nous sommes parvenus à lancer des jeux ou autres émulateurs comme Citra qui profitaient à pleins de cet agencement pas comme les autres. Et si nous ne l’avions pas évoqué jusqu’ici, les deux écrans sont tactiles, celui permettant donc de profiter à pelins de ces usages.
Une formule à raffiner encore
Il y a toutefois encore quelques éléments qui pourraient être améliorés. Les performances pour commencer, assurées par un Intel Core Ultra 7 155H, nous ont paru parfois un peu juste, avec des fenêtres qui freezent de temps à autre. 97 % du temps, cela fonctionne parfaitement, mais vu le public ciblé par ce produit, cela pourra sans doute être jugé un peu chiche.
Toujours concernant la puce, il nous a semblé impossible de ne pas rêver d’une version avec une autonomie du tonnerre telle que les offrent les dernières puces Snapdragon X Elite ou encore Intel Lunar Lake. Pour l’heure, le Zenbook Duo n’est pas particulièrement mauvais sur le sujet, mais il ne brille pas pour autant. La journée d’utilisation est assurée, pas beaucoup plus.
Quelques finitions pourraient être améliorées sur de futures versions. En particulier, les bordures autour de l’écran sont assez présentes. Le clavier, bien que confortable dans l’ensemble et d’une finesse assez frappante, pourrait être un poil plus confortable également. En l’état, il ne s’agit que d’un clavier à membrane assez classique et plutôt étroit. Difficile toutefois d’imaginer comment rentrer plus de touches sans sortir du format 14 pouces.
Pour contrebalancer cette critique sur le clavier, Asus a tout de même réussi à rendre une copie très propre de ce côté-là. Un raccourci dédié pour désactiver le second écran, un autre pour échanger leurs places, du rétro-éclairage, un pavé tactile plutôt efficace, des touches fléchés… Bref, il y a vraiment assez pour travailler dans de bonnes conditions et il ne s’agit pas franchement d’un clavier au rabais.
Des écrans pas égaux
Ne vous y trompez pas, même s’il y a deux écrans, vous avez là un écran principal et un secondaire. Si les deux profitent de la technologie OLED et d’un ratio de 16:10, seul celui du haut affiche une définition QHD en 120 Hz, tandis que l’écran du bas s’arrête à du FHD en 60 Hz.
D’après les mesures du 01Lab les deux dalles sont calibrées légèrement différemment. Celle du haut est plus lumineuse (361 cd/m² contre 357 cd/m²) mais aussi un peu moins juste avec un delta E moyen de 3,72 contre 3,45. Au niveau du pic HDR, les deux écrans sont très proches avec 623 cd/m² en haut et 630 cd/m² en bas.
Est-ce qu’on le conseille ?
Malgré ses quelques défauts de jeunesse, voilà donc un PC qui donnerait presque envie de se débarrasser de son encombrant second écran sur son bureau. Il conviendra parfaitement aux grand-e-s voyageurs-ses et aux fans des setups minimalistes.
En revanche, si vous avez de gros besoins de puissance ou même si vous vous servez de votre PC comme d’une salle de cinéma, l’écran 14 pouces ou la puce Intel qui l’équipe seront sans doute un peu justes.
Nous le conseillons toutefois chaudement rien que sa formule unique et ses atouts concrets au quotidien, pour peu que vous adhériez au concept. Le gain en confort au quotidien nous est apparu évident.
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