15h, nous débranchons l’Asus VivoBook S15 pour une réunion puis nous oublions de le rebrancher. Le soir nous quittons le boulot et partons attraper un avion. Pendant le vol, nous utilisons le PC quelque trois quarts d’heure pour avancer sur un test, puis nous le refermons. Le soir, nous écrivons encore une news en urgence pendant une petite heure et demie, puis nous regardons un peu YouTube dessus avant d’aller nous coucher. Pendant tout ce temps, l’Asus n’a pas été branché.
Le lendemain matin, nous l’ouvrons et son autonomie n’a perdu que 1 à 2% dans la nuit. Elle se situe alors autour des 66%. Nous bougeons pour un rendez-vous, nous couvrons une conférence en prenant des notes sur le PC, puis nous passons l’après-midi dessus à écrire des articles. Le soir, nous regardons Netflix pendant une petite heure dessus et nous jouons un peu à Balatro. Nous approchons des 10% d’autonomie vers 22h.
Un PC qu’on ne branche plus
Tout ça. Nous l’avons fait sans brancher une seule fois notre PC. Nous avons passé plus de 30h sans l’alimenter. Et pourtant, il ne nous a pas fait faux bond. Mieux encore, nous n’avons jamais eu la petite goutte de sueur sur le front à nous demander s’il allait tenir.
Cela vient du fait qu’en veille ou la nuit, son autonomie ne bougeait pas du tout. Contrairement à des PC que nous avons pu utiliser par le passé, il n’a pas décidé de nous dire ciao lorsqu’il était en veille dans notre sac, non, il a juste continué à fonctionner normalement pendant tout ce temps.
Ce PC, c’est l’Asus Vivobook S15, et pour la première fois, nous avons eu l’impression d’enfin approcher ce que les utilisateurs de Mac connaissent bien depuis des années. Et il y a une raison très précise à cela, sa puce, un Snapdragon X Elite, qui change pas mal de choses par rapport aux puces habituelles. Allez, nous vous expliquons tout ça.
Pourquoi un Mac sous Windows ?
Alors à ce stade, vous avez sans doute vu le titre de l’article et vous commencez à comprendre où nous voulons en venir. L’auteur de cet article, comme beaucoup, utilise Windows depuis toujours. Ça vient du fait que nous sommes joueurs de jeu vidéo, et par essence, il est tout de même encore un peu compliqué de jouer sur Mac.
Résultat, quand nous avons commencé à bosser, c’était plus simple pour nous de bosser sur Windows. Nous y sommes bien, nous avons nos automatismes, très bien. Mais voilà, en 2020, une petite entreprise pas très connue (Apple pour ne pas la nommer) s’est mise à concevoir ses propres puces basées sur l’architecture ARM, avec ses puces M1 dans des MacBook.
Et depuis, nous sommes jaloux de nos collègues avec des Mac. À chaque déplacement, nous sommes là à nous trainer notre chargeur, à tenter de brancher notre PC entre deux conférences, entre deux rendez-vous. Et eux, ils sont là, avec leur Mac, contents d’exister, peinard, sans se soucier de leur autonomie, à utiliser des PC absolument increvables… Nous enrageons !
La revanche du PC Windows
Et bien laissez-nous vous dire, la revanche arrive ! Enfin, enfin un PC Windows propose la même expérience qu’un Mac au niveau de l’autonomie.
Mais comment ça se fait ? Pour vous expliquer simplement : dans ce PC, la puce est radicalement différente de d’habitude. Habituellement, sur PC portable, il faut choisir entre Intel et AMD, avec une architecture X86, l’architecture traditionnelle du monde du PC. Là vous avez un Snapdragon X Elite, et ce dernier se base sur l’architecture ARM. Une architecture qu’on connaît très bien avec les smartphones, mais quasi absente des PC jusqu’à ce qu’Apple sorte les M1.
Et ce qui est particulièrement bien avec ARM, c’est que ce sont des puces beaucoup plus économes en énergie. Ça veut dire qu’à puissance égale, elles vont consommer beaucoup moins d’électricité. Ce n’est pas juste notre impression : sur nos benchmarks, absolument tous les PC Windows que nous avons testés. L’Asus Vivobook S15 est même devant les MacBook Air M3. Les seuls à le battre sont les MacBook Pro, souvent plus épais et dotés d’une plus grosse batterie.
Puce | Autonomie polyvalente | |
---|---|---|
Asus VivoBook S15 | Snapdragon X Elite X1E-78-100 | 16 h 31 |
Asus Zenbook S13 OLED | AMD Ryzen 7 6800U | 14 h 07 |
Apple Macbook Air 15 pouces M3 | M3 | 14 h 14 |
Apple MacBook Pro 16 pouces M2 | M2 | 22 h 08 |
Apple MacBook Pro 13 Pouces M1 | M1 | 16 h 57 |
Apple MacBook Pro 13 Pouces M2 | M2 | 17 h 11 |
Bref, c’est un pur bonheur. N’ayons pas peur des mots, nous sommes sans doute face à la révolution que le PC attend depuis des années.
Performances : poids léger
Une puce plus économe, ça veut aussi dire une puce qui va beaucoup mieux fonctionner lorsque le PC est débranché. Exemple sur le benchmark intégré au jeu Rise of the Tomb Raider. Branché, nous obtenons 43 FPS et débranché 41 FPS, pas mal !
Car oui, on peut jouer sur ce PC, mais n’attendez pas non plus des performances qui crèvent l’écran. Et justement, où se situent les performances ?
Le GPU Adreno qui profite des années d’expérience de Snapdragon sur mobile est plutôt impressionnant en ceci que pour une première génération, le résultat s’avère juste correct. Vous serez à l’aise pour du jeu un peu light en FHD à des framerates assez peu élevés, autour des 30 ou 45 FPS, voire 55 FPS en jouant sur l’échelle de rendu, mais c’est stable et le PC souffle assez peu.
N’attendez donc pas une puissance phénoménale. Sur la partie CPU, le PC s’en sort relativement bien en ceci que mis face à un Mac M3 par exemple, il le dépasse en multicœurs. Mais il faut relativiser cela, car il ne s’agit pas vraiment d’une prouesse. En effet, l’Asus profite de 12 cœurs face à 8 cœurs côté M3, parvenir à le dépasser en poussant tous les potards à fond n’est pas vraiment difficile. Pire encore, en cœur solo, le Snapdragon X Elite se fait largement dépasser.
Puce | Geekbench 6 Single-Core Score | Geekbench 6 Multi-Core Score | |
---|---|---|---|
Asus VivoBook S15 | Snapdragon X Elite X1E-78-100 | 2400 | 14559 |
Alienware M18 R2 | Intel Core i9-14900HX | 2763 | 16934 |
Apple Macbook Air 15 pouces M3 | M3 | 3106 | 12041 |
C’est donc un résultat mi-figue mi-raisin. Les performances ne crèvent pas le plafond, mais elles se situent à des années-lumière de ce que ARM était jusqu’ici capable de proposer sur PC. En outre, si elles se situent légèrement derrière la concurrence, elles sont largement suffisantes pour un usage bureautique et permettent de jouer de façon légère. En revanche, si vous avez des usages lourds comme l’utilisation de logiciels de montage, cela parait encore un peu juste. Surtout que la compatibilité n’est pas toujours garantie. Nous allons revenir là-dessus dans la partie suivante.
Prism : impressionnant techniquement, mais ça ne tourne pas encore à 100%
Car toutes performances mises de côté, il faut tout de même souligner un petit tour de force. Un des prérequis pour qu’un PC Windows intéresse le grand public, c’est que les milliers d’applications qui tournent sur Windows depuis près de 30 ans soient compatibles. Or avec ARM, jusqu’ici, cela était loin d’être garanti.
Pour bien comprendre, lorsque vous lancez une application sur ce PC, deux cas s’offrent à vous :
- Soit elle a été portée sur ARM, elle tourne donc en native.
- Soit elle n’a pas été portée sur ARM.
Dans ce cas là, en théorie, elle ne devrait pas tourner, car le code n’est pas compatible. Mais Windows a ajouté un élément qui s’appelle Prism. Il s’agit d’un traducteur qui va utiliser la puissance en plus de la puce et transformer à la volée les apps X86 pour qu’elles tournent sur ARM.
Cela est surtout impressionnant, car dans la première heure d’utilisation de ce PC, nous avons pu installer Steam et hop, la plupart des jeux de notre bibliothèque étaient compatibles. L’installation se passe comme une installation classique : rien de compliqué, nous avons juste eu à appuyer sur installer et Windows se charge de la traduction tout seul. Magique !
Bien sûr, une partie des applications ne fonctionneront pas très bien et les premiers mois, vous devriez tout de même tomber sur des soucis de compatibilité. Dans notre cas, l’application discord fonctionnait fort mal par exemple, avec un énorme lag à l’écriture de texte.
Cela explique aussi que les performances soient OK sans être incroyables. Ceci étant dit, ça reste difficile de lui en vouloir, ce n’est pas un PC gaming. Nous dirions même l’inverse : pour un PC non gaming, il s’en sort plutôt bien et cela permet d’acheter une machine pour le boulot et de jouer un peu avec, sans pousser trop les détails graphiques.
Dernière précision sur les performances pures : en benchmark, on a vu qu’il chauffait pas mal et se montrait vraiment très bruyant. Mais rappelons que les benchmarks poussent les puces dans leurs retranchements, ce que vous ne ferez que très rarement. En usage normal, nous n’avons eu aucun souci de chauffe ou de soufflerie intempestive.
Fluide comme jamais
Au quotidien, d’ailleurs, là c’est un peu plus subjectif, mais nous avons eu l’impression d’avoir un PC vraiment beaucoup plus fluide que ce à quoi nous sommes habitués. Nous voulons dire par là : si un PC Windows classique fonctionne (encore heureux), il y a toujours des petits lags, des petits ralentissements ici ou là. Sur ce PC, nous devons dire que l’impression de fluidité était vraiment au-dessus de l’expérience classique sur Windows.
Copilot+ : davantage un effet marketing qu’autre chose pour le moment
Si nous nous arrêtions à l’autonomie géniale et aux performances correctes, cela suffirait à en faire un PC intéressant, mais il y a encore un élément à évoquer. Ce PC appartient à la première génération de machines à intégrer Copilot+. Pour rappel, il s’agit du nom qui regroupe les nouvelles fonctionnalités intégrées à Windows qui utilisent l’IA pour fonctionner. Plus précisément, il faut que le processeur intègre un NPU, une puce spécialisée dans l’IA suffisamment puissante, avec 40 TOPS minimum. Pour le moment, seuls les PC sous Snapdragon X y ont le droit, ce sont donc les premiers à en profiter.
Concrètement, qu’est-ce qu’on peut faire avec Copilot+ ?
Copilot+ permet diverses choses que nous vous résumerons rapidement ici :
- Créer des sous-titres en direct d’une conversation ou à partir d’une source audio. Cela fonctionne plutôt bien, y compris en français ;
- La création de filtres et de flou d’arrière-plan pour la webcam en local. Utile, mais le résultat n’est pas toujours très propre ;
- Cocreator sur Paint qui permet de créer des images à partir d’un dessin et d’un prompt. Amusant 5 minutes, mais pas très utile. En outre une connexion internet est obligatoire ;
- La nouvelle touche Copilot qui permet d’appeler l’assistant de Microsoft basé sur GPT. Là encore, une connexion internet est obligatoire.
Bon, avouons-le, ce n’est pas ce que nous avons préféré sur ce PC. Déjà, nous avons trouvé ça un peu gadget. Toutes ces nouveautés semblent surtout être du réchauffé par rapport à ce que proposent les smartphones depuis le début de l’année avec Galaxy AI ou encore les fonctionnalités ajoutées aux Pixel. Et la réalité de ces usages natifs, c’est que généralement, au bout de deux semaines, on ne s’en sert plus. Parions que ce sera certainement la même chose ici.
Ensuite, rappelons qu’il faut une connexion web requise pour Cocréator ou encore pour utiliser la touche Copilot. Cela veut dire que ça passe par le cloud et donc qu’on ne calcule pas en local. Mais du coup, à quoi cela sert d’avoir un NPU ? Ce n’est pas clair. Autrement dit : L’aspect marketing est un peu élevé sur Copilot+
Un rapport qualité-prix très concaincant
Passons au prix. L’Asus Vivobook S15 possède deux tarifs : 1299 euros en 16 Go de RAM et 1499 euros en 32 Go de RAM. Le prix se montre donc compétitif face à un MacBook Air M3, qui coûte 1299 euros (en 13 pouces) à 1759 euros. Les premiers PC sous Snapdragon X Elite se devaient de ne pas être largués face aux Mac, et nous y sommes à peu près.
Signalons que la version 16 Go nous semble un peu juste. Notre conseil serait plutôt de prendre la version 32 Go, car nous avons souvent vu le PC en train de pomper 12, 13 ou 14 Go de RAM même lorsqu’il était relativement inactif. Si vous comptez faire ne serait-ce qu’un tout petit peu d’usage intensif, allez-y, ça vaut le coup !
En outre, pour ce prix, Asus l’équipe d’un écran Oled 3K (2880 x 1620), certes non tactile, mais pour comparaison, le MacBook Air n’a qu’un écran LCD. L’écran se montre en outre plutôt lumineux, même débranché. Le fait qu’il s’agisse d’un écran en 16/9 est peut être un tout petit peu plus gênant pour le travail, étant donné qu’un format 16/10 ou 3/2 s’avère plus confortable. Pour regarder du contenu en revanche, cela vous évitera les bordures noires en haut et en bas de l’écran.
Soulignons également la présence de 1 To de stockage, ce qui permet de ne pas se sentir à l’étroit. En comparaison des 256 Go d’un Mac, là encore, la proposition est pertinente.
Bien sûr, à ce prix là, vous n’aurez pas de matériaux très nobles, mais le châssis en aluminium nous parait bien suffisant pour cette gamme de prix. Les finitions sont aussi peut-être un poil critiquables comme l’intégration de la webcam un peu disgracieuse (malgré la présence d’un cache-écran) ou le contour plastique autour de l’écran. Ceci étant, on a un cache pour la webcam intégré, ça reste cool, le clavier est large et agréable avec une touche plutôt douce, et le trackpad est aussi bien large, profitant du format 15 pouces. Signalons la présence d’un rétroéclairage intégré avec trois niveaux de puissance.
Le son a beau être signé Harman Kardon, nous lui avons trouvé un défaut : lorsque le PC est posé sur une couette dans un lit, il semble comme largement étouffé. Posé sur une table, vous n’aurez pas autant de problèmes.
Quelques bugs peu inquiétants
Durant cette semaine passée en sa compagnie, nous avons donc plutôt bien apprécié l’Asus Vivobook S15. Nous avons tout de même identifié quelques soucis plus ou moins gênants.
Premier problème identifié : de temps à autre, la fenêtre que nous utilisions pouvait se mettre à clignoter quelque peu. Difficile de déterminer d’où provenait le problème, nous n’avons pas été en mesure d’identifier sa cause pour le moment. Rassurez-vous, cela devait représenter quelque 2 % de notre temps d’usage.
Autre souci rencontré, sur le WiFi du bureau, qui est réglé en 5 GHz de base, au bout de quelques jours d’utilisation, le PC ne voulait tout simplement plus accéder à internet.
Également, à un moment donné du test, nous avons rencontré un souci un peu frustrant : lorsqu’il fallait décompresser un fichier, le débit de données décompressées par le PC semblait faire les montagnes russes, au point d’attendre des débits complètement ridicules. Là encore, cela ne nous est arrivé qu’une seule fois dans l’intégralité de notre test.
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Cela fait très cher au final pour une technologie pas au point.
Le processeur X86 sur windows a encore de beau jour devant lui, c’est dommage que Microsoft fasse tout pour qu’on passe sur architecture arm et veuille nous forcer avec ses restrictions a la noix sous windows 11 et futures qui n’ont pas du tout lieu d’être dommage.On verra dans l’avenir.