Le Transformer 3 Pro est l’une des nouvelles machines Asus lancées lors du Computex 2016 et qui n’arrive que maintenant en France. Les plus observateurs ne manqueront pas de remarquer que cet hybride Windows 10 ressemble étrangement à… la Surface Pro 4 de Microsoft. Le principe est le même : une tablette d’un côté, un clavier de l’autre, on assemble les deux morceaux et le tout se transforme en PC portable. Positionné sur le haut de gamme, le Transformer 3 Pro T303UA se décline en plusieurs versions.
Pour nos tests, Asus nous a envoyé un modèle qui n’est pas le plus puissant de la gamme… et qui ne sera pas vendu en l’état. Les premiers T303UA en approche sont annoncés à partir de 1000 euros. La version la plus proche de celle que nous avons testée, avec 16 Go de mémoire au lieu de 8 Go, sera commercialisée 1800 euros et est déjà en précommande sur Amazon par exemple.
Moitié tablette moitié PC portable à écran 12,6 pouces (au format 3:2), le Transformer 3 Pro est un hybride sous Windows 10 qui a pour mission de proposer le meilleur des deux mondes : une grande tablette tactile pour profiter de contenus divers et, une fois associée à son clavier, passer dans une position PC, plus conventionnelle.
Comme sur l’ardoise de Microsoft, en position PC, l’ardoise se stabilise par l’intermédiaire du pied intégré au dos de la tablette qui se déploie à volonté et dont les charnières permettent d’incliner la dalle quasiment à l’horizontale.
Asus Transformer 3 Pro vs Microsoft Surface Pro 4
Comparé à la Surface Pro 4 de Microsoft, le Transformer 3 Pro peut se targuer d’offrir un écran plus grand : 12,6 contre 12,3 pouces. Il est aussi de meilleure définition : 2880×1920 pixels contre 2736×1824 pixels pour la SP4. Tels sont les premiers bons points en faveur du Transformer.
Ajoutons-y que la connectique du T303UA est relativement plus étoffée. En effet, si les deux machines sont équipées d’une prise USB 3.0 plein format, d’un lecteur de carte microSD et d’une prise casque combinant l’entrée micro et la sortie stéréo, la Transformer 3 Pro intègre une sortie HDMI plein format (au lieu d’un mini DisplayPort sur la Surface) et embarque une prise USB Type-C compatible Thunderbolt 3. Celle-ci sert également à recharger la batterie de la machine. Le Transformer intègre aussi un module Wi-Fi n/ac qui est par ailleurs compatible Bluetooth 4.0. Un autre très bon point pour Asus.
Sur la balance et accolés à la toise, le Transformer 3 Pro et la tablette Microsoft tiennent dans un mouchoir de poche : tous deux pèsent le même poids (1,1 kg) sont presque aussi épais (1,3 cm contre 1,2 cm), clavier compris. L’avantage reste toutefois à Asus et son adaptateur secteur au format prise qui ne prend pas de place dans le sac.
Enfin, terminons par le stylo et le clavier, fourni – contrairement à la Surface Pro 4. La prise en main du premier est assez proche de celle d’un modèle fait pour le papier, constitué dans le même alliage métallique brossé que celui de la Surface. En revanche, il ne s’aimante sur aucun des côtés de la tablette, ce qui n’est pas pratique pour le transport et le condamne à rester dans une trousse ou une sacoche. Dommage !
Pouvant se positionner à plat ou légèrement inclinée, la partie clavier propose des touches séparées et rétroéclairées (à intensité variable) vraiment très agréables à la frappe. Juste en dessous de la barre d’espace, la surface du touchpad livre une bonne surface de glisse, multipoint et entièrement cliquable.
Couleurs correctes, luminosité un peu faible
Un bon hybride se doit de posséder un écran techniquement à la hauteur. A l’œil nu, les couleurs sont très fidèles et nos différentes photos et vidéos de test ressortent vraiment bien, sans teinte artificielle ou exagérée. Ca commence donc bien.
Soumis à la sonde, la dalle IPS offre une luminosité maximale moyenne de 320 cd/m2 (on a vu mieux) et un taux de contraste de 879:1. Cela lui permet de décrocher la mention Assez Bien. Toutefois, c’est objectivement un peu moins bien que l’écran du tout récent Acer Switch Alpha 12 et, bien en dessous des prestations de celui de la Surface Pro 4.
En outre, le revêtement de la dalle est vraiment très brillant et il capte tous les reflets lumineux. Malgré le fait qu’il soit possibilité d’incliner plus ou moins l’écran grâce à son pied, le problème n’est jamais réellement corrigé.
La puissance au détriment de l’endurance
Pour la configuration du Transformer 3 Pro, Asus voit les choses en grand. Pas de petits processeurs Core m ou assimilés. Ici, il est uniquement question de puces Intel Core i5 ou i7 d’avant dernière génération pour faire tourner Windows 10 et tous les programmes. En fonction de la configuration choisie, la quantité de mémoire varie entre 4 et 16 Go et, enfin, côté stockage, Asus propose des modèles équipés de 128, 256 ou 512 Go.
Notre unité de test, elle, est équipée d’un Intel Core i7-6500U, de 8 Go de mémoire et de 512 Go de SSD. Avec une telle mécanique, on ne remarque aucun problème de ralentissement lorsqu’on lance plusieurs applications. Il y a même peut-être un peu trop de chevaux pour les usages que l’on sera amené à faire de la machine (surf, bureautique, vidéo, etc.). Cela se ressent d’ailleurs quand vient le moment de faire les tests d’autonomie.
En utilisation polyvalente, écran à faible luminosité et Wi-Fi connecté, le Transformer 3 Pro tient moins de 3 heures 30 ! En lecture vidéo continue, écran au maximum, on gagne une heure. C’est peu. Surtout lorsque l’on compare ces résultats à ceux de la machine Acer ou à la Surface Pro 4 que nous avions eues en test (certes équipées de Core i5). qui, elles, tiennent respectivement plus de 4 heures 30 et 5 heures.
L’affichage de l’interface de Windows et des programmes est bien entendu assuré par le contrôleur graphique Intel Graphics HD 520. Précisons que ce dernier est un « petit joueur », surtout quand il s’agit d’afficher des scènes 3D complexes. En revanche, pour faire tourner titres en 2D actuels ou 3D un peu plus anciens, il y parvient… à condition d’abaisser la définition de l’image et de ne pas trop pousser les options graphiques.
Bon point à souligner, le silence de la tablette est quasi-religieux, tant au repos qu’en pleine phase de stress des composants. A 50 cm de la machine, nous n’avons relevé que 32,7 dB au plus fort de l’activité ! Côté mercure, le dos du Transformer 3 Pro est l’élément de l’ardoise qui chauffe le plus, atteignant parfois presque 39°C.
Transformer un hybride en machine de joueur
La présence d’une prise USB Type-C compatible Thunderbolt 3 nous a permis de connecter la grosse carte graphique externe ROG XG Station 2 d’Asus (actuellement en test) pour voir si nous parvenions à métamorphoser ce petit hybride en une grosse bête de course.
A l’intérieur du boîtier plutôt imposant de la station, une GeForce GTX 1080 en charge d’assurer l’affichage aux deux jeux testés, Tom Clancy’s : The Division et World of Warcraft. A noter, nous aurions aussi pu connecter un écran externe, directement aux sorties vidéos de la carte pour y déporter l’affichage, mais nous avons utilisé l’écran du Transformer.
Une fois les deux matériels connectés, il nous a suffit d’installer les pilotes NVIDIA. Le basculement entre la GTX 1080 et la partie graphique du Transformer se fait de la même façon que sur les PC portables embarquant la technologie Optimus.
Après quelques heures de test, force est de constater que ce couple fonctionne bien. Sur les tests analytiques (comme Heaven Unigine par exemple, profil “Extrême”), on passe de 4,9 images par seconde avec le contrôleur intégré, à plus de 85 ips avec la Station. On notera cependant que les phases de chargement des jeux sont relativement plus longues que sur une configuration “standard”.
Avec les réglages graphiques positionnés sur “Elevé” ou “Ultra”, Division tourne, pour sa part, entre 35 et 50 images par seconde dans la définition native de l’écran. Nous avons réduit le nombre de pixels (1680 par 900 pixels) et les scores remontent : entre 52 et 60 ips. En clair, c’est beau, c’est assez fluide mais, cependant, nous nous attendions à bien mieux !
Sans doute la puissance du processeur basse consommation ne permet-elle pas pas de tirer pleinement parti des aptitudes de la carte externe. Un phénomène qui n’est pas sans nous rappeler nos tests menés sur l’Alienware 13 et le Graphics Amplifier de Dell.
En outre, malgré les très bons débits offerts par le Thunderbolt 3 (5 Go/s), il faut rappeler que ce dernier est câblé – au mieux – en PCI-Express 4x à l’une des parties du processeur. Considérant que la carte graphique, elle, envoie des données via une interface 4 fois plus rapide (PCI-Express 16x), le Thunderbolt 3 peut avoir du mal à tout gérer. Interrogés à ce sujet, certains techniciens d’Intel nous ont affirmé que la déperdition d’informations étaient possibles, mais minimes. Selon eux, notre première explication (celle du processeur qui ne serait pas en harmonie avec la partie graphique) serait techniquement la plus valable.
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