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Test : Apple MacBook Pro 15 pouces 2018, six cœurs pour une avalanche de puissance

Inchangé extérieurement et embarquant un processeur ultra-puissant de dernière génération, le portable pro d’Apple tient toutes ses promesses. Mieux, il évite finalement les affres du throttling. Impressionnant.

L'avis de 01net.com

Apple MacBook Pro 15 pouces Core i9 2,9 GHz

Les plus

  • + L’écran incroyable
  • + Le clavier toujours aussi confortable (et plus durable ?)
  • + Le Core i9 et la gestion du throttling
  • + Le stockage confortable et ultrapide
  • + La finition générale

Les moins

  • - La carte graphique
  • - L’impossibilité de le faire évoluer
  • - L'autonomie polyvalente en légère baisse
  • - Le prix

Mobilité

4.5 / 5

Affichage

4 / 5

Appréciation générale

4.5 / 5

Autonomie & charge

4 / 5

Performances

2.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 22/08/2018

Voir le verdict

Fiche technique

Apple MacBook Pro 15 pouces Core i9 2,9 GHz

Processeur Intel Core i9-8950HK
Mémoire vive 32 Go
Capacité de stockage principal 2000 Go
Taille d'écran 15.4 "
Puce graphique AMD Radeon Pro 560X
Voir la fiche complète

Un loft new-yorkais gigantesque, avec plus d’étages qu’on n’en peut compter et sur une table, venue tout droit d’un Apple Store, un écran externe, un MacBook Pro et un boîtier eGPU. C’est à quelques détails près la première chose qu’on a entraperçue en sortant de l’ascenseur en ce 11 juillet 2018. Le boîtier eGPU était inconnu, mais le MacBook Pro lui était tel que dans nos souvenirs, comme celui qu’on portait dans notre sac à dos. Et pour cause, la mouture 2018 est une copie conforme de ses deux aînées. Même boîtier, même connectique, même difficulté voire impossibilité de la faire évoluer a posteriori, et, enfin, même impression de qualité et finition impeccable. On ne change rien !

01net.com – Lionel Morillon – Nouveau MacBook Pro… même boîtier.

Constance…

Pourtant, un représentant d’Apple nous indiquait en guise de préliminaire à une présentation que sa société avait entendu les remarques, regrets et plaintes de ses utilisateurs. Ne cherchez pas pour autant de lecteur de carte SD ou de ports USB-A. De toute évidence, cela fait partie du passé et si la société de Cupertino veut bien entendre les revendications, elles doivent entrer dans sa vision d’un futur, faite d’un minimum de concessions et de choix technologiques. C’est comme ça qu’on mécontente parfois ses fans. C’est aussi comme ça qu’on fait avancer les choses, en forçant la marche d’un certain progrès.

Puisque Apple écoute, glissons donc un mot sur l’écran. Il est toujours aussi lumineux (486 cd/m2) et contrasté (1500:1). Ses couleurs sont toujours aussi glorieuses et détaillées et l’ajout de la technologie True Tone rend l’affichage encore plus confortable. Sans les ajustements de cette technologie, la dalle offre un gamut particulièrement large et surtout une fidélité colorimétrique de haut niveau. Le delta E mesuré par nos soins est de 0.91. Pour aller au plus vite, tout ce qui est en dessous de 1 est exceptionnel.

01net.com – Lionel Morillon

On ne dira jamais assez de bien de la dalle Retina, dont on peut ajuster la définition afin de gagner en espace de travail ou en confort. Néanmoins, il nous semble qu’avoir d’aussi grosses bordures, en 2018, sur un portable haut, voire très haut de gamme, commence à frôler le mauvais goût. Il n’est pas question de supprimer ce repère visuel, on en a besoin pour asseoir et encadrer le regard, mais la tendance est au bord à bord, que diable ! Et Apple l’a compris pour l’iPhone X. Alors l’année prochaine, on s’en débarrasse, d’accord ?

… ajustement…

Laissons maintenant dériver notre regard vers le bas, pour embrasser la Touch Bar et le clavier. Ces derniers mois, Apple a reconnu un problème sur la génération précédente de son clavier à touches papillon. Avant de partir à l’assaut du monde, ce MacBook Pro 15 pouces a donc eu droit à une troisième itération, donnée pour être plus silencieuse et pour mieux résister à la poussière, aux miettes et autres tranches de salami qu’on retrouve souvent dans ce genre d’endroit.
Pour ce qui est la résistance aux intempéries de la vie, il faudra évidemment attendre que le temps fasse son office. On ne pourra donc juger de l’efficacité du nouveau clavier que dans quelques semaines, mois… années ? En revanche, pour l’autre nouveauté, le silence, il est possible de trancher dès maintenant.

Si vous tapez doucement sur les touches – et pas comme un sonneur, comme c’est notre cas, vous noterez sans doute une diminution de quelques micro-décibels. Mais pas assez pour pouvoir travailler de nuit à côté de quelqu’un qui essaie de s’endormir – nous avons essayé. Dans les faits, il nous semble que davantage que le bruit émis, c’est la sonorité un peu dure, métallique, qui est réduite. La fine couche de silicone, étendue sous les touches, amortit leur course. Le toucher paraît ainsi plus souple et le bruit plus assourdi. Le confort de saisie lui demeure incroyable. Difficile de faire machine arrière une fois qu’on y a goûté.

…et continuité sous contrôle

Intéressons-nous pour finir sur ce point à la Touch Bar. La concernant, nous sommes toujours dans l’expectative et une certaine incertitude. Il y a là évidemment une bonne idée ou en tout cas une bonne intention, mais la pertinence de l’offre fluctue énormément en fonction des cas d’utilisation. Parfaite à un instant T parce qu’elle fluidifie une action en affichant les bons raccourcis, elle agacera cinq minutes plus tard car elle obligera à réaliser deux petites actions plutôt qu’une. Difficile de s’enthousiasmer ou de la dénigrer totalement. Puisqu’elle est a priori là pour rester – et bénéficie, elle aussi, de la technologie True Tone –, on devrait avoir le temps d’arrêter cet avis tidal.

01net.com – Lionel Morillon – La Touch Bar… révolution en attente de sens ?

Mais la Touch Bar, c’est aussi le bouton Touch ID. Il est toujours là pour nous identifier du bout du doigt. Il fonctionne toujours aussi bien et est désormais supervisé par une nouvelle puce, l’Apple T2. Introduite avec l’iMac Pro en décembre dernier, elle endosse un nombre de rôles très variés. Elle ouvre la porte du fameux Dis Siri aux Mac, plus besoin de raccourcis clavier pour interpeller l’assistant et lui demander de l’aide. Si vous êtes un aficionado, vous devriez apprécier.
Mais la T2 va bien plus loin. Elle sécurise ainsi le lecteur d’empreintes digitales mais aussi les deux modules SSD embarqués. Elle contrôle aussi le boot et l’intégrité du système, chiffre les données à la volée (sans ralentir la machine) et s’assure également que le stockage tienne les meilleurs débits possibles. Une sacrée responsabilité pour un résultat… épatant.

01net.com – Lionel Morillon – La puce T2, discrète mais essentielle.

Un stockage ultra-rapide

Nous avons déjà abordé ce point très en détails, contentons-nous de faire un rapide résumé. Le MacBook Pro 15 pouces est clairement une machine tournée vers la manipulation de gros fichiers (vidéos 4K, gros ensembles de données scientifiques, projets de développement ambitieux, etc.). Les modules SSD retenus et l’adoption du système de fichiers APFS jouent dans ce sens. C’est donc assez logiquement que son stockage (2 To en l’occurrence, fournis par Toshiba, pour un maximum de 4 To) offre ses meilleurs débits quand on s’attaque à de la 4K ou des éléments de belle taille. Le cap des 3 Go/s est franchi avec une régularité et une stabilité assez impressionnante. En l’espèce, le MacBook Pro 15’’ 2018 fait mieux que son prédécesseur, qui était déjà au-dessus de la mêlée.

On notera juste que lors de nos tests le MacBook Pro 2017 offrait de meilleurs débits avec de petits fichiers. Un détail qui peut avoir son importance si vous transférez ou dupliquez beaucoup de documents légers.

Quoi qu’il en soit, dans ce domaine, le MacBook Pro 15’’ fait quasiment jeu égal avec l’impressionnant iMac Pro, qui est désormais le sommet de référence dans le monde Apple.

Six cœurs pour le meilleur… et pour le cuire ?

Pour accompagner ce stockage de haut vol, Apple a choisi la dernière génération de processeur Intel, des Core i7 et i9 de huitième génération. Ce que le fondeur de Santa Clara a de meilleur en quelque sorte. Le modèle que nous avons reçu pour test est le haut de gamme, avec ces 32 Go de RAM (DDR4, une première réservée aux modèles 15’’) et son Core i9 à 2,9 GHz.

En juillet dernier, nous avions publié le détail de nos tests de performances, au cours duquel nous n’avions pu que regretter que ce MacBook Pro soit lui aussi victime d’un mal endémique : le throttling. Autrement dit, quand le processeur est très sollicité, il chauffe et réduit donc la voilure, n’apportant plus les performances promises. Depuis Apple a travaillé à un patch et l’a publié. Nous l’avons donc appliqué sur notre machine et relancé tous nos tests. Pour quel résultat ?

01net.com – En enchaînant deux ou trois tests avec Cinebench, avant le patch, on remarquait un échauffement rapide du processeur, qui bridait alors sa fréquence de fonctionnement.
01net.com – Après application de la mise à jour, le même exercice aboutit à une fréquence constante. Les effondrements correspondent à la fin du test avant qu’il ne soit relancé…

Nous y reviendrons en détails dans les lignes qui suivent mais trois constats peuvent être faits d’emblée. Le premier est qu’il n’y a plus d’effondrement de la fréquence de fonctionnement du processeur quand la charge est lourde et l’effort demandé long.
La seconde est qu’en fonction des cas de figure, le throttling, la réduction de la fréquence du processeur, peut être utilisée pour éviter un échauffement trop important. Néanmoins, il est alors encadré. D’emblée le processeur se cale à une fréquence un peu moindre, 2,4 GHz, par exemple, au lieu de 2,9 GHz et plus. Elle sera ensuite maintenue tout au long de la tâche demandée.
Enfin, nous n’avons pas relevé de modification gênante dans le comportement des ventilateurs. Ils se mettent peut-être en branle un peu plus tôt et soufflent un peu plus mais rien de dramatique ou de rédhibitoire.

Ces précisions liminaires apportées, avançons. Equipé de ce processeur, le MacBook Pro 15’’ gagne en puissance, c’est une évidence. Si le fait de savoir qu’il est capable de jongler avec neuf flux vidéo 4K ProRes simultanément contre cinq précédemment ne vous suffit pas, un outil de bench comme Geekbench le démontre en quelques minutes. Le potentiel est monstrueux.

Quand on se lance dans de l’usage lourd, quotidien et professionnel, on observe effectivement ce gain indiscutable. Le Turbo Boost permet au processeur de monter à plus de 4 GHz quand on le sollicite vraiment. Même si ce surcroît de vitesse ne peut être tenu longtemps.

Quoi qu’il en soit, lors de nos tests avec After Effects, nous avons ainsi constaté que le nouveau MacBook Pro est quatre fois plus rapide que son aîné. Un bond en avant gigantesque qui mérite qu’on s’y arrête à plus d’un titre. Ainsi, lorsque nous avions effectué ce même test avant l’application du patch, nous avions enregistré des performances 2,5 fois plus rapides. Cela veut dire que le MacBook Pro 15 pouces 2018 sans son patch tapait déjà très haut, mais qu’il est désormais encore plus impressionnant. Tout ça parce que son processeur tient mieux la charge.

Avec Final Cut Pro, on observe la même tendance. Avant le patch, le nouveau MacBook Pro 15 pouces était 2,55 fois plus rapide, une fois mis à jour, ses performances sont multipliées par plus de quatre dans le cadre de notre test. Les gains observés dans d’autres applications comme Photoshop sont notables également (environ 20%) mais n’ont pas varié après l’application du patch.

Dans certains usages, le MacBook Pro flirte même avec l’iMac Pro, qui le domine malgré tout systématiquement. Pour donner un référent peut-être plus parlant et connu, le MacBook Pro 15’’ 2018 se situe entre le monstre qu’est l’iMac Pro et l’iMac 5K (Core i5) lancé en juin 2017… Pas mal pour une plate-forme portable.

En juillet dernier, on en arrivait à se demander s’il ne fallait pas recommander aux utilisateurs de se tourner vers la version Core i7 à 2,6 GHz du MacBook Pro. La question n’a désormais plus de raison d’être. Le Core i9 tient bien la route et place la barre très haut. Avec son correctif, Apple a réussi, non pas à supprimer le throttling, qui est autant lié à l’architecture Core qu’à sa volonté de proposer des boîtiers toujours plus compacts, mais il en a endigué les effets néfastes.

La carte graphique, du mieux… sans plus

Du côté des performances graphiques, Apple n’a pas réalisé le même saut en avant. La société de Cupertino a mis à jour en douceur la carte graphique introduite l’année dernière. On trouve ainsi une Radeon Pro 560X, avec 4 Go de mémoire, en lieu et place d’une Radeon Pro 560 (que nous avions également testée avec 4 Go).

Le MacBook Pro qui a tendance à être généralement plutôt discret se met à brasser de l’air dès qu’on fait appel à cette carte qui n’est clairement pas la plus économe en énergie du marché. Il n’y a pas de mystère, elle chauffe elle aussi quand on la sollicite. Comme un Français après les fêtes, tout ce petit monde peine à évacuer ses calories. La carte graphique puissante, mais clairement pas destinée aux joueurs exigeants, apporte un peu plus de performances que le modèle de l’année dernière.

De quoi permettre des rendus 3D, de faciliter des calculs scientifiques, évidemment, mais dans une certaine limite. Celle d’une plate-forme qui reste un ordinateur portable.

Ceux qui veulent beaucoup plus de puissance ont désormais une nouvelle option. Outre les classiques iMac ou Mac Pro, ceux qui veulent vraiment bénéficier de puissance graphique pourront toujours, s’ils en ont les moyens, se tourner vers un boîtier eGPU, qui externalise la carte graphique et sa dissipation de chaleur. Une sacrée promesse rendue possible, en théorie, par la présence des quatre ports Thunderbolt 3, au format USB-C, avec les débits que cela permet : 40 Gbit/s !

Autonomie, assurer les bases…

Lors de l’introduction des nouveaux MacBook Pro, un représentant d’Apple nous lâchait incidemment que pour compenser la consommation électrique accrue de la mémoire vive, de la DDR4 et non plus de la DDR3, la batterie des 15 pouces avait été revue à la hausse.

Pas sûr que, comparée au Core i9, la RAM soit la plus grosse consommatrice d’énergie. Une chose est certaine en tout cas, l’autonomie polyvalente que nous avons mesurée est en légère baisse par rapport à celle enregistrée l’année dernière.

Avec 8h28, le MacBook Pro perd une petite demi-heure par rapport à son équivalent 2017. Rien de catastrophique, on est loin de la mauvaise surprise du modèle 2016 qui étrennait le nouveau design d’Apple. Pour autant, la concurrence propose des portables qui passent le cap des dix heures. C’est notamment le cas du Surface Book 2 15 pouces, de Microsoft, qui inscrivait un très satisfaisant 11h32 à son palmarès dans les mêmes conditions.

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