Toucher du doigt le futur. La tentation est forte de voir dans l’iPhone 7 une petite porte vers l’avenir. Une dernière répétition d’un futur glorieux espéré pour les dix ans du smartphone d’Apple l’année prochaine. Comme si les équipes de Tim Cook préparaient le terrain avec ce nouvel appareil. Chaque nouveauté ou modification se lit alors à l’aune de ce qu’on attend de l’iPhone de 2017 : l’abandon de la prise jack, le bouton Home haptique, etc. La faute à des rumeurs folles et déjà bruissantes, plus d’un an en avance. La faute aussi à Apple qui a cassé le rythme bien régulier qui voyait les iPhone changer de design après avoir complété un cycle de deux ans.
Prendre l’eau et larguer les amarres
Car, désolé pour ceux qui voulaient un nouveau design, l’iPhone 7 peut très facilement passer pour un iPhone 6 ou 6s tant les modifications extérieures sont discrètes. Un petit bout d’antenne par-ci, une façade arrière qui forme comme un petit volcan autour de l’objectif par-là, et puis un bouton Home tactile.
Il s’adopte en quelques secondes, d’autant qu’Apple a prévu trois intensités de retour, selon qu’une vibration légère ou forte vous donne le plus l’impression de presser ce bouton.
En contemplant ce nouveau bouton Home, il est difficile de ne pas penser aux rumeurs de longue date, qui annoncent sa disparition au profit d’un bas d’écran totalement haptique et équipé d’un lecteur d’empreintes. La tentation de voir le futur est là. Mais ce serait oublier que la fin du bouton Home mécanique a des intérêts immédiats. Au fil des prochains mois, il réduira sans doute beaucoup le nombre de pannes d’iPhone. Mieux, il contribue déjà au fait que l’iPhone 7 peut s’ébattre dans l’eau sans passer l’arme à gauche. Attention, le nouveau venu n’est qu’IP67, le séjour ne devra donc en théorie pas excéder les 30 minutes et pas à plus d’un mètre de profondeur. Autrement dit, il tolérera une chute dans une cuvette d’eau, une piscine ou un lavabo mais ne vous accompagnera pas pendant vos plongées en mer…
Cette tolérance à l’eau est aussi rendue possible par la disparition du port Jack (3,5mm). Même si cette connectique mono-usage semble surtout avoir été condamnée parce qu’elle prenait beaucoup trop de place par rapport au service rendu. Apple a toujours su trancher – à tort ou à raison – quand il l’estimait nécessaire.
Mais qu’en penser ? Qu’Apple prépare bel et bien le futur en l’occurrence. Celui de ses produits tout au moins. Et il vous faudra choisir une des trois voies proposées.
- Vous contenter des EarPods Lightning fournis par défaut. Comment faire alors pour écouter sa musique et recharger son iPhone en même temps ?
- Vous rabattre sur l’adaptateur (Lightning vers Jack) pour brancher votre « vieux » casques – sachant que ce petit accessoire (fourni également) paraît fragile. S’il casse, il vous faudra débourser 9 euros pour en acheter un nouveau.
- Ou, dernière option, passer au sans fil, si ce n’est pas déjà fait.
Si le Bluetooth a déjà pris la main pour bons nombres de casques de sport, il n’en reste pas moins que la solution transitoire, celle de l’adaptateur, va poser au moins un problème. Il n’y a qu’un port Lightning pour au moins deux usages. C’est gênant, avouons-le, même si le besoin de recharger son iPhone tout en écoutant de la musique reste occasionnel.
Il n’est, en tout cas, pas surprenant qu’Apple veuille couper les amarres et dessiner un monde sans fil. Après tout, il s’y attelle avec ses Mac de bureau depuis quelques années maintenant. Et, le fait qu’il soit propriétaire de Beats, un des gros vendeurs de casques Bluetooth, n’est sans doute pas qu’une coïncidence…
Les noirs, les doigts et les coques
Quoi qu’il en soit, pour satisfaire votre soif de nouveautés extérieures, il faudra vous tourner vers les deux nouvelles couleurs : noir et noir de jais. A franchement parler le second est splendide. Il offre en plus l’impression que l’iPhone a eu droit à un nouveau design plus rond et fin, inspiré du fameux 3G S… Malheureusement, vous risquez de ne pas en profiter longtemps. C’est un piège à traces de doigts et il semble aussi très sujet aux micro-rayures. Autrement dit, le plus sage sera de lui offrir une coque.
Bonne nouvelle, Apple a repensé ses protections en cuir, dont les boutons de réglages ne sont plus à la fois désagréablement mous et terriblement durs, donc inopérants. Mais c’est dommage de choisir un appareil pour son design et de ne pas en profiter. Un conseil donc, sauf si le voir se rayer ne vous gêne pas, optez plutôt pour le noir (mat)…
Toujours pas d’OLED, mais du mieux malgré tout
En revanche, avec ou sans coque, vous devriez constater que, tout en proposant toujours la même définition de 1334×750 pixels pour une résolution de 326 ppp, l’écran de l’iPhone 7 s’est amélioré. On a toujours affaire à une dalle Retina HD, en revanche, elle bénéficie d’un gamut de couleurs plus large et s’avère également à la fois plus lumineuse : 665 cd/m2 contre 582 cd/m2 pour celle de l’iPhone 6s, et mieux contrastée (1797:1 contre 1532:1 sur l’iPhone de l’année dernière).
En définitive, on continue de regarder une dalle LCD alors que la concurrence offre de l’OLED, mais l’impression générale est bien meilleure qu’avec les iPhone 6s. Apple a réussi à corriger le tir suffisamment pour qu’on ne rechigne pas à l’utiliser pour lire, surfer, jouer ou travailler, cette année encore.
iOS 10 : un atout de premier ordre
Bien évidemment, la technologie 3D Touch, introduite l’année dernière, est toujours présente et l’est même bien plus. Avec iOS 10, les utilisations possibles se multiplient. Dans les applications d’Apple bien sûr, dans certaines appli tierces également mais aussi et surtout au cœur du système d’exploitation. Répondre à un SMS depuis les notifications se fait encore plus vite grâce à la technologie tactile qui gère les niveaux de pression.
L’an dernier, nous espérions voir les petits raccourcis et les fonctions de prévisualisation de contenus se généraliser. C’est chose faite, ou tout comme. De plus, iOS 10 se montre d’une stabilité et d’une réactivité impressionnante. Il regorge par ailleurs de nouveautés, petites ou grandes, notamment dans Messages, qui donnent tout leur potentiel avec l’iPhone 7.
Puissance et autonomie en hausse
Mais avec ce nouvel iPhone, Apple a également opté, et c’est la première fois, pour une puce à quatre cœurs, là où jusqu’à présent ses processeurs maison, Apple Ax, se contentaient de deux unités de calculs. Attention toutefois, la firme américaine a retenu une solution, qui fait beaucoup penser au big.LITTLE d’ARM. Sauf que les ingénieurs de Cupertino ont tout repensé et conçu en interne. Deux cœurs de faible puissance et de faible consommation assument l’essentiel du travail. En revanche, quand vous lancez un jeu 3D ou éditez une vidéo HD ou 4K, deux cœurs plus musclés et plus gourmands se mettent en branle. Selon toute vraisemblance, les concepteurs de la puce ont fait en sorte que la transition (notamment au niveau du partage du cache) d’un type de cœur à l’autre se fasse sans heurt et rapidement. Le résultat est en tout cas notable.
Côté puissance, des outils de tests nous aident à quantifier le bond en avant, cette année, effectué par la nouvelle architecture – qu’on ne ressent par ailleurs par forcément au quotidien pour l’instant tant l’expérience iOS est optimisée.
Quoi qu’il en soit, selon le nombre de cœurs sollicités, Geekbench affiche un gain de 20 à plus de 30% en faveur de l’iPhone 7. Un autre outil comme Basemark, qui sollicite davantage l’ensemble de la configuration, lui attribue un gain de l’ordre de 56%. On passe même à 167% si on compare les performances de l’iPhone 7 et celles de l’iPhone 6 – désormais vendu en entrée de gamme.
La progression est donc réelle. Mais il faut lancer certains jeux optimisés pour Metal, l’API graphique d’Apple, pour voir à quel point, l’iPhone 7 affiche des graphismes proches de ceux que nos consoles nous proposent ou nous proposaient il y a peu. Oz : Broken Kingdom, qui a été présenté lors de la keynote, affiche un nombre de personnages importants à l’arrière plan sans que le jeu ne ralentisse. Et c’est sans parler des petits effets de fumée et de particules. L’iPhone mérite son titre de plate-forme de jeux la plus populaire du moment.
Mais le mieux est que ce surcroît de puissance n’empêche pas l’iPhone 7 d’être également plus endurant. Lors de notre test d’autonomie polyvalent, très exigeant puisqu’il simule plusieurs usages, le smartphone a atteint 7h46, soit l’autonomie obtenue par l’iPhone 6s Plus l’année dernière, alors que ce dernier embarque une plus grosse batterie. C’est également plus d’une demi-heure supplémentaire que ce que proposait l’iPhone 6s.
En communication, l’écart est encore plus important – même s’il faut bien admettre que les iPhone 6 et 6s avaient réalisé des contre-performances lors de ces tests. L’iPhone 7 a ainsi tenu 14h10 quand son aîné rendait les armes au bout de 9h21.
Bien entendu, on est encore loin des autonomies des ténors du secteur sous Android. Mais ces chiffres démontrent une tendance à l’amélioration et ils signifient surtout que vous pourrez tenir une journée sans avoir besoin de recharger votre appareil. Sauf à le solliciter beaucoup, en jouant ou en filmant, par exemple.
Un coup d’œil… photographique
Et justement, parlons brièvement de la photographie et de la vidéo. L’iPhone 7 bénéficie désormais d’une optique stabilisée qui ouvre à f/1,8, ce qui aide un peu, voire beaucoup, en basse lumière. L’arrivée d’un flash True Tone à quatre couleurs, deux chaudes et deux froides, facilite également la réalisation de portraits fidèles quand la lumière manque.
Dans l’ensemble, le rendu des clichés est plutôt plaisant, sauf quand on s’obstine à ne pas utiliser le flash et que l’environnement est trop sombre. Il nous a toutefois semblé que les verts étaient plus ternes qu’avec l’iPhone 6s. Un équilibre des couleurs qui semble remis en question par un renforcement apparent des rouges et bleus. Côté vidéo, la stabilisation optique évite les images trop tremblées et fonctionne plutôt bien. On peut toujours filmer sans problème en 4K, au ralenti ou encore en accéléré.
Enfin, les amoureux des selfies salueront l’arrivée du capteur 7 Mpixel (et Full HD). Dans les faits, on note un clair progrès par rapport à la caméra avant de l’iPhone 6s. Les appels vidéos en tirent le meilleur et tant que la connexion ne joue pas des tours, c’est un vrai petit plus.
Pour autant, à l’heure du bilan photo, il faut se rendre à l’évidence, des deux nouveaux iPhone, le 7 n’est pas celui qui retiendra l’attention des plus motivés. Pour ceux-là, c’est l’iPhone 7 Plus et ses deux blocs photos qui séduiront… Indéniablement.
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