L’iPad Air revient ! Longtemps placé au firmament de la gamme de tablettes d’Apple, il paraissait condamné à l’oubli depuis qu’Apple l’avait déchu de son titre en créant des tablettes Pro et en constituant une gamme grand public, composée d’un iPad mini de quatrième génération vieillissant et d’un iPad à prix cassé.
Avec l’iPad Air 2019, Apple donne au grand public son haut de gamme. Comment ? En se livrant à une pratique à laquelle il a déjà eu recours par le passé avec succès – l’iPhone SE vous rappelle quelque chose ? La société de Cupertino reprend donc un design connu et éprouvé, y agrège des composants récents, afin de faire d’une pierre deux coups : accorder une seconde vie à un design apprécié et enrichir son offre de manière pertinente. Ici, c’est l’iPad Pro 10,5 pouces qui prête son corps. Pour le meilleur… et le reste.
Bon comme du vieux pain… un peu rassis
Sorti en juin 2017, l’iPad Pro 10,5 pouces n’a pas eu droit au nouveau design plus affirmé, aux tranches, à la fois plus marquées et arrondies. Pas de bordures réduites, où le bouton Touch ID fait place à la caméra Face ID, à se mettre sous l’œil avec cet iPad Air. C’est d’autant plus dommage que la technologie de reconnaissance faciale d’Apple est bien plus pertinente sur une tablette.
Quoi qu’il en soit, cela nous confirme que la firme de Cupertino entend faire le distinguo entre ses gammes grand public et Pro également par le design. On entend l’argument mais ne peut s’empêcher de regretter cette absence d’évolution. Tant pis pour nous.
Vous ne trouverez pas non plus de port USB-C pour connecter, par exemple, un appareil photo directement à cette tablette. En revanche, les Smart Connectors, qui permettent de brancher et alimenter un clavier sans configuration, sont bien là. Ce qui fait de cet iPad Air bien plus qu’une simple tablette, bien plus qu’un iPad 2018.
Évidemment, comme son petit frère, l’Air 2019 est compatible avec le stylet de la marque. Encore qu’il s’agisse du modèle de première génération. Si le premier Apple Pencil est réactif, précis et plutôt agréable à utiliser, on aurait préféré avoir affaire à celui de deuxième génération même si le design de la tablette rend cet amour impossible. Le nouveau stylet d’Apple a en effet besoin de la nouvelle connectique latérale et magnétique pour se synchroniser et se recharger. Elle est absente, il faudra donc utiliser le port Lightning pour ces deux actions. Ce qui passait au départ pour une idée ingénieuse s’avère en définitive toujours aussi peu pratique à l’usage. N’ayant pas un aperçu régulier de son niveau de batterie, on oublie souvent de recharger le Pencil et ne peut donc pas l’utiliser comme et quand on le souhaiterait. Dommage.
Une dalle quasiment au top…
Parlons de l’écran maintenant. La diagonale de 10,5 pouces nous avait séduit en juin 2017. Elle s’avère toujours aussi agréable – on ne reviendra pas sur l’effet produit par les larges bordures.
Lumineuse et très joliment contrastée, la dalle assure un confort d’utilisation indéniable. La technologie P3 fait en sorte que les couleurs soient fidèles, et le Delta E 2000 obtenu est excellent. Notons à ce sujet que c’est l’iPad 2018 qui détient la palme parmi les tablettes Apple sorties récemment.
La technologie TrueTone, qui adapte la « chaleur » du rendu des couleurs et de l’éclairage de l’écran en fonction de la lumière ambiante, est également présente et renforce le confort d’utilisation. Surtout si on utilise l’iPad Air le soir venu, les yeux un peu fatigués ou dans la pénombre.
La définition et la résolution sont celles de l’iPad Pro 10,5 pouces. Voilà qui assure assez d’espace d’affichage et de travail pour profiter en plein écran d’un film ou d’un jeu vidéo. On notera alors que le son stéréo est bien là, présent et agréable, même si on peut regretter qu’il n’y ait que deux haut-parleurs et pas quatre, comme sur les modèles Pro. Pour ceux qui doivent travailler, il est également possible de scinder l’écran en deux, pour afficher autant d’applications, sans que la lisibilité soit mise en question.
Le petit point PC…
Ces usages font se poser la traditionnelle question : l’iPad est-il prêt à remplacer votre PC portable ? La réponse est toujours non, en général. Même l’iPad Pro 12,9 pouces n’y arrive pas, pour l’instant. Néanmoins, pour certains usages simples, de consultation ou de production mono-tâche ou assez linéaires, l’iPad Air et iOS 12 pourront faire office de remplaçant à un ordinateur portable. Les transitions d’un usage à un autre ne seront pas aussi rapides et agréables, certains réflexes acquis sur macOS ou Windows se verront contrarier, ce qui impliquera d’évidentes pertes de temps, mais il n’est pas désagréable d’utiliser l’Air 2019 en à-côté, le temps d’une journée ou deux, notamment quand on a pris le pli du Cloud pour tout stocker.`
L’iPad Air a de beaux atouts pour lui. Si on regrette qu’il ne soit pas compatible avec le Wi-Fi 6, dont la montée en puissance devrait se faire au cours de l’année, on peut néanmoins constater qu’Apple a bien fait les choses en offrant à cet iPad la compatibilité avec la technologie eSIM, qui permet à son utilisateur de souscrire à un forfait 4G (à l’étranger notamment) sans avoir à se rendre dans l’agence d’un opérateur. On peut ainsi imaginer activer un forfait à peine posé sur le tarmac d’un aéroport étranger. C’est plus pratique que de devoir partager la connexion de son smartphone… Mais au-delà de ce bonus de connexion, la tablette à un autre atout majeur : ses performances.
La puissance ne manquera pas de sitôt
Les performances assurées par la puce A12 Bionic ne font que renforcer cette impression que l’iPad Air 2019 est en équilibre sur cette ligne médiane qui sépare le grand public du pro.
Introduite avec les iPhone XS, XS Max et XR et accompagnée de 3 Go de RAM, l’Apple A12 apporte ses muscles et plus encore. Elle est si performante que l’iPad Air fait presque aussi bien que les iPad Pro 2018. Evidemment, tout est dans le presque.
Dans les faits, si on prend un peu de recul et observe la gamme des tablettes d’Apple, l’iPad Air 2019 domine très largement l’iPad (2018). Placée en entrée de gamme, la tablette au format classique de 9,7 pouces se contente d’une puce A10 Fusion, introduite en septembre 2016. Voilà qui explique beaucoup de choses.
L’iPad Air est ainsi quasiment deux fois plus performant que l’iPad, à en croire les résultats obtenus avec Geekbench 4. AnTuTu 7 souligne un écart légèrement supérieur avec un différentiel de x2,13.
C’est pour la partie graphique que la différence est la plus importante entre les deux tablettes. L’Air 2019 affiche des performances 2,5 fois plus hautes. La preuve qu’Apple a bien fait de développer ses propres GPU, ce qui n’était en pas encore le cas dans les A10 Fusion.
Si on se tourne vers les modèles « professionnels », l’Air nouveau réussit à éclipser l’iPad Pro 10,5, dont il adopte le design et qui, lui, tournait grâce à 4 Go de RAM et une puce A10X Fusion. La puce embarquait plus de cœurs graphiques mais elle est cependant dépassée par l’Apple A12. Le nouvel iPad Air est 1,7 fois plus puissant que le Pro 10,5 pouces, si on en croit AnTuTu.
En définitive, seul l’iPad Pro 11 pouces réussit, logiquement, à contenir la puissance de l’iPad Air 2019. Logique, car Apple finalise ici la constitution d’une gamme qui s’étend de l’iPad mini (7,9 pouces) à l’iPad Pro 12,9 pouces.
Une autonomie « traditionnelle »
L’autonomie assurée par l’iPad Air 2019 s’inscrit également parfaitement dans la ligne de cette nouvelle gamme. La nouvelle tablette s’affirme ainsi meilleure en endurance que l’iPad 2018 mais elle est moins bonne que les iPad Pro.
Nos tests d’autonomie polyvalente, qui simulent une multitude d’usages quotidiens de manière intensive, lui accordent ainsi 9h57, contre 9h19 pour l’iPad (2018) et 11h24 pour l’iPad Pro 11 pouces actuel. On est donc très proche des dix heures d’autonomie que les iPad promettent tous depuis leur origine en 2010.
Si on se tourne vers l’autonomie vidéo, là encore chaque tablette reste à sa place. L’iPad Air fait mieux que l’iPad, mais moins bien que l’iPad Pro. On note ainsi respectivement 10h07, 9h53 et 12h42.
Non seulement la logique est respectée mais les promesses faites également. Au quotidien, l’iPad Air ne devrait donc pas vous lâcher au mauvais moment.
Un curieux petit raté
Et puisqu’on parle de « lâcher », terminons sur un petit raté, voire une mauvaise surprise, qui ne concerne pas l’autonomie mais la réalité augmentée, usage largement mis en avant par Apple. Nous avons eu la mauvaise surprise de ne pas pouvoir installer certaines applications de réalité augmentée – mise en avant par Apple et que nous utilisons par ailleurs sur d’autres modèles plus anciens. Il semblerait que notre iPad Air de test ne soit pas le seul à souffrir de ce problème. La raison est assez mystérieuse. L’App Store s’entête à nous dire que l’application n’est pas compatible avec notre appareil. Ce qui paraît évidemment impossible. Nous attendons un retour d’Apple sur ce point.
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