Le tout-en-un d’Apple, surtout dans sa déclinaison 27 pouces, est toujours impressionnant à déballer et utiliser. Au fil du temps, son rôle a évolué dans la gamme, tour à tour machine grand public, puis professionnelle, hésitant, oscillant, cherchant à séduire des utilisateurs aussi divers que variés. Puis, fin décembre 2017, l’iMac Pro a été lancé et a permis de recadrer un peu les choses, fixant un horizon, permettant à la gamme d’iMac de se repositionner. Du moins, en théorie, car il a fallu attendre deux ans pour qu’Apple mette à jour ses iMac, qui semblaient un peu délaissés depuis juin 2017.
Une configuration plancher…
Pour connaître le plancher de performances offert par les tout-en-un grands formats d’Apple, cuvée 2019, nous avons testé son premier modèle 27 pouces. Une entrée de gamme qui n’a pas droit, comme les MacBook Pro et les iMac haut de gamme, à des processeurs Intel Core de neuvième génération. Il faut se contenter de processeurs de huitième génération. Il ne faut pas non plus compter sur la Pro Vega 48 d’AMD, même en option, et se contenter de la Radeon Pro 570X d’AMD, équipée de 4 Go. Côté stockage on constate que le SSD n’est pas là, mais qu’on a affaire à un disque Fusion. C’est mieux que les disques mécaniques qu’Apple nous servait il n’y a pas si longtemps… Voyons voir maintenant ce que cet iMac 27 pouces « premier prix », à 2099 euros, vaut.
Un design inchangé, un écran toujours au top
Depuis les origines, les iMac ont pour objectif de mettre en avant l’affichage en escamotant tout le reste. Avec les dalles Retina 5K, le credo tacite des tout-en-un d’Apple a pris une toute autre ampleur.
La dalle est au centre de l’attention plus que jamais depuis les six dernières années. C’est beaucoup pour un design, d’autant qu’Apple est désormais coutumier des écrans quasi sans bordure. Les iPhone, iPad et même d’une certaine manière les MacBook Pro empruntent cette voie. Imaginez ce que pourrait donner une dalle de 30 pouces dans un boîtier de la même taille, en bord à bord. Ce n’est visiblement pas à l’ordre du jour, mais on veut bien croire que les designers d’Apple soient à leur planche à dessin pour y remédier prochainement.
Pour l’heure, on conserve les larges bordures noires, qui tiennent le rôle de cadre, mettant en valeur une dalle 5K toujours aussi exceptionnelle. Elle est lumineuse à 501 cd/m² et plutôt bien contrastée, même si on a déjà vu mieux, avec ses 1053:1. Néanmoins, la technologie P3 assure toujours des couleurs éclatantes et riches, qu’on apprécie aussi bien pour travailler sur des images que pour monter un film ou regarder une série. Et puis, avec sa définition de 5120 x 2880 pixels, l’écran 5K (donc) offre un espace de travail vaste, net et toujours plaisant à retrouver.
Il faudrait être difficile pour rechigner et ergoter, Apple offre ici une dalle exceptionnelle dans une machine à tout juste un peu plus de 2000 euros.
Une configuration solide avec quelques limites
Après presque deux ans sans mise à jour des iMac, faisons un petit point sur le noyau dur de la configuration testée : le processeur pour desktop Intel Core i5 de huitième génération. Pour les plus attentifs, vous aurez remarquez que cette puce est disponible, par défaut, sur le modèle de Mac mini à 1249 euros. Détail plus important, cette puce, comme le processeur de l’iMac 2017 d’entrée de gamme, ne bénéficie pas de l’Hyper Threading, le nombre de cœurs physiques est donc égal au nombre de cœurs logiques, en l’occurrence, six cœurs pour six threads.
Quoi qu’il en soit, ce Core i5 est cadencé à 3 GHz, avec un Turbo Boost plafonné à 4,1 GHz. Pour l’aider dans sa tâche, Apple lui a alloué 8 Go de DDR4 à 2666 MHz – vous pouvez aller jusqu’à 32 Go si vous le souhaitez. La bonne nouvelle est que – iMac 27 pouces oblige – vous pouvez accéder à la mémoire vive grâce à la petite trappe située dans son dos au niveau du pied. Il sera donc possible dans un futur plus ou moins proche de faire évoluer facilement cet élément de la configuration.
Rentrons maintenant dans le vif du sujet. Logiquement, cette configuration d’entrée de gamme fait mieux que son homologue sortie en 2017. C’est ce qu’affirme d’emblée un outil de tests comme Geekbench 4.
La différence de score pour un seul cœur éprouvé n’est pas énorme – 9% environ –, en revanche, quand on considère le score multicoeur, on prend davantage la mesure du gain de performances offert. L’iMac 5K 2019 est environ 48% plus puissant que son aîné.
Si on se tourne vers Cinebench pour éprouver les capacités de calcul du processeur, on remarque que le Core i5-8500 à 3 GHz est quasi 62% plus performant que le Core i5-7500 à 3,4 GHz. En embarquant six cœurs contre quatre pour le modèle précédent, chacun offrant un Turbo Boost supérieur (4,1 GHz contre 3,8 GHz), l’iMac 5K 2019 assure donc davantage de confort pour les usages du quotidien, pour la bureautique, le montage vidéo en amateur et même un peu plus.
Nos tests d’usage réalisés avec des applications professionnelles pointent vers des performances bien meilleures, le pompon revenant à After Effects, qui s’est révélé 25% plus rapide avec l’iMac 5K 2019.
Ce gain de puissance du processeur est d’autant plus appréciable que l’enveloppe thermique est identique (65 W), ce qui veut dire que le sursaut de performances n’entraîne pas d’échauffement supplémentaire. De fait, l’iMac s’est montré particulièrement silencieux. Il a fallu le chahuter fortement et assez longuement pour qu’il daigne ventiler de manière audible.
Passons maintenant rapidement à la partie graphique. Comme nous le disions plus haut, l’iMac 5K d’entrée de gamme n’a pas droit aux meilleures cartes AMD disponibles dans l’offre d’Apple. Il faut se contenter de la Radeon Pro 570X et ses 4 Go de GDDR5 – qu’on trouvait déjà dans la génération précédente. Cela évitera au moins qu’on se livre au petit jeu des comparaisons.
La carte ne fera pas tourner les derniers jeux avec toutes les réglettes poussées au maximum et les rendus 3D prendront un peu de temps, mais les résultats assurés sont honnêtes.
En 2560×1440 pixels, la Radeon Pro 570X affiche 42,4 images par seconde dans Rise of the Tomb Raider, avec les réglages quasiment au maximum. En 1920×1080, on arrive à 56,83 fps, largement de quoi jouer donc sans ralentissement. Notons malgré tout que la configuration 2017 obtenait des résultats légèrement supérieurs.
Si la carte graphique est identique, on constate toutefois que le poids du processeur est non négligeable dans les performances d’ensemble, y compris graphiques. En effet, avec Geekbench 4, on constate que l’API Metal est largement en faveur de l’iMac 2019. Il est 72% plus puissant que son aîné.
Entre les performances de la carte graphique qui sont correctes et le sursaut important offert avec Metal, l’iMac a donc de quoi assurer l’essentiel des usages grands publics.
Les limites du bon compromis
Enfin, terminons avec un petit état des lieux du stockage. Le disque hybride selon Apple est en théorie le meilleur compromis en termes de stockage et de performances, d’autant qu’on se réjouira d’éviter les disques durs « classiques » toujours proposés sur les deux iMac 21,5 pouces d’entrée de gamme.
Par défaut, on a à sa disposition un disque Fusion Drive de 1 To. Par le jeu des options à l’achat, sur ce modèle, il est possible de monter jusqu’à 2 To (+ 240 euros) en Fusion Drive et 1 To en SSD (+ 600 euros).
Un petit conseil en passant, si vous avez les 240 euros, optez pour le modèle avec 2 To pour deux bonnes raisons. La première, vous avez un stockage deux fois plus gros, ce qui n’est pas sans intérêt. Mais la deuxième raison est encore meilleure. Le modèle 1 To embarque seulement 32 Go de SSD NVMe dans cette version – ce qui n’a pas toujours été le cas –, alors que le modèle 2 To en compte lui 128 Go… Une différence qui est loin d’être un détail et qui vous permettra surtout de bénéficier du SSD pour bien plus d’applications ou de fichiers. En effet, le disque Fusion fonctionne de telle sorte que le système évidemment, mais également les applications et fichiers les plus souvent utilisés, sont stockés sur l’espace SSD. Plus le stockage flash est gros, plus vous pourrez en profiter et éviter les déconvenues de voir un gros projet basculer vers le disque mécanique bien moins performant.
C’est ce qui est arrivé à l’occasion de nos différents tests. Lors de la lecture de petits ou moyens fichiers, jusqu’à 1 Go, nous avons enregistré des débits pouvant atteindre jusqu’à 1 483 Mo/s et quasiment 900 Mo/s en écriture. En revanche, dès que le fichier excède cette taille ou en tout cas la capacité de la partie flash du disque hybride, les débits s’effondrent à environ 250 Mo/s. C’est en l’occurrence, la partie mécanique qui s’exprime et montre ce dont elle est capable.
Vous l’aurez compris 32 Go de mémoire flash dans le Fusion Drive s’avèrent un peu justes, d’où notre petit conseil.
Si on compare les performances du disque de l’iMac 2019 à celles du support du modèle 2017, on note une très légère progression, notamment sur la gestion des gros fichiers, où les débits sont bien meilleurs. On passe ainsi en écriture de 179 à 242 Mo/s, tandis qu’on passe de 170 à 240 Mo/s en lecture, avec Aja System Test Lite (pour un fichier de 16 Go).
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