Canon PowerShot N2 : la promesse
Qu’est-ce qui est (presque) carré, (presque) blanc, est dépourvu d’un bouton de déclenchement et s’apparente (presque) à un appareil photo ? Le PowerShot N2, un drôle de machin photographique dont le but avoué est d’être l’arme de choix des fans de selfies. Une bonne idée ?
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Canon PowerShot N2 : la réalité
Une fois la batterie chargée et la carte mémoire insérée, votre serviteur s’est retrouvé comme un imbécile lorsqu’il a fallu prendre la première photo : impossible de trouver instinctivement le déclencheur. Avec des centaines d’appareils en test au compteur, la remise en causede votre serviteur a été rude. Mais après un traitement express contre l’Alzheimer précoce et un petit détour vers la documentation papier, la solution est apparue sous la forme de la bague cliquable autour de l’optique. Une fois l’astuce connue et les prises de vue enchaînées le constat est clair : ça n’apporte pas grand-chose.
Ergonomie spéciale « selfies », ou pas
L’atout de ce N2 c’est bien sûr son écran orientable, une dalle tactile de 461 000 points, soit une définition passable. Un peu pingre compte tenu du prix de l’appareil (lire plus loin). La technologie tactile est bien gérée et l’engin est suffisamment réactif pour les prises de vue classiques. Le petit format carré du N2 le rend pratique à jeter dans un sac à main. Mais en dépit des efforts de Canon, nous n’avons pas trouvé que le N2 soit plus adapté aux selfies qu’un smartphone ou qu’un appareil classique à écran orientable.
Pas folichon
Zoom x8 et capteur CMOS petit format : non seulement le N2 n’est pas aussi polyvalent qu’un compact ultra-zoom a prix équivalent, mais il est aussi moins performant. La qualité des clichés est tout à fait correcte en plein jour, mais ils se drapent d’un voile blanc dès 400 ISO, voile auquel s’ajoute un fort lissage dès 800 ISO. Pas une bête des hautes lumières, donc. Son zoom x8 est plus polyvalent que la focale fixe d’un smartphone mais l’optique n’est ni lumineuse, ni très piquée et ne saurait faire concurrence à un compact de voyage classique.
Les smartphones ? Plus pratiques
Pas bien encombrant, le N2 ne peut rivaliser avec les smartphones qui sont, de facto, dans nos poches. Or certains modèles commencent à intégrer des capteurs photo de qualité en façade pour réussir (là encore…) de beaux autoportraits. Moins performant qu’un compact ultrazoom classique au même prix et doté d’un bien moins bel écran qu’un smartphone milieu de gamme, le N2 prend du plomb dans l’aile…
Trop cher
300 euros : c’est le prix de ce petit compact. Cher, bien trop cher par rapport aux prestations (définition d’écran…), et au potentiel de l’appareil. Sur le net, on dégote un Sony Alpha A5000, c’est à dire un hybride à capteur de reflex, avec écran orientable en mode selfie et des performances largement supérieures en tout point pour seulement 50 € de plus. À 200 € le N2 aurait été un gadget un peu trop cher, à 300 euros c’est une perte d’argent nette.
Canon se recherche
A l’image du Bordeaux de Stendahl à la fin du XIXe s, Canon est, avec Nikon, une « belle endormie ». Un peu (trop) sûr de leur puissance, les deux marques nippones se sont récemment découvertes en perte de vitesse dans les hybrides (où les deux géants sont loin d’exceller) comme dans les ventes de reflex, un marché en baisse de pratiquement -30% en 2014. Du coup, Canon essaie et tente, et ce PowerShot N2 fait partie de cette nouvelle fournée « exploratoire ». Or quand on essaie, il est normal de se tromper…
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