Amazon Kindle Voyage Wi-Fi : la promesse
Dévoilée il y a quelques mois aux Etats-Unis, la nouvelle liseuse d’Amazon, baptisée Kindle Voyage, traverse enfin l’Atlantique pour rejoindre l’hexagone. Alors que les derniers modèles du géant de l’internet n’ont bénéficié que d’améliorations souvent mineures, la Voyage apporte de véritables nouveautés. Suffisant pour passer enfin au tout numérique ou jeter sa vieille liseuse aux oubliettes ? Réponse dans ce test.
Amazon Kindle Voyage Wi-Fi : la réalité
Avec la Kindle Voyage, Amazon livre enfin une liseuse plus compacte et plus légère, qui s’inspire du design de la Kobo Aura. Sans atteindre les dimensions et le poids extrêmement réduits de cette dernière, la Voyage s’en approche et se paie même le luxe d’être plus fine (7,6 mm d’épaisseur contre 8,1 mm).
Pour cela, Amazon a adopté le design de son concurrent Kobo : une façade avant en verre entièrement plane où les bordures (plus fines qu’auparavant, surtout dans la partie inférieure) viennent se fondre dans l’écran.
Amazon abandonne également pour sa liseuse le boîtier tout plastique au profit d’un boîtier en magnésium, pour les facultés de légèreté et de résistance de ce matériau. Le dos aux lignes biseautées de cette nouvelle Kindle rappelle indubitablement celui de la dernière tablette Fire HDX 8.9.
D’ailleurs, l’unique bouton marche/arrêt/mise en veille présent sur la Voyage est, comme sur la Fire, situé au dos de la liseuse.
Pagepress, une nouvelle façon de tourner la page
L’une des principales innovations présentes sur la Voyage et visible à l’œil nu, c’est le nouveau mode de navigation imaginé par Amazon et baptisé Pagepress. Avec cette nouvelle fonction pour tourner la page de son livre, tous ceux qui n’adhèrent pas pleinement à une interface 100 % tactile (avec un changement de page qui passe forcément par une pression sur l’écran) pourraient bien se laisser tenter. Sur les deux côtés de la voyage, on découvre un point et un trait positionnés de façon parfaitement symétrique. Ces élément cachent en fait des capteurs de pression.
En appuyant sur le trait, on avance dans sa lecture. D’une pression sur le point, on revient d’une page en arrière. L’ensemble s’accompagne d’une légère vibration, ce qu’on appelle un retour haptique, à l’intensité réglable par l’utilisateur. L’avantage de ce système : on peut utiliser sa liseuse d’une seule main en tout confort. Original et surtout redoutablement efficace à l’usage. Rien ne vient perturber la lecture, l’écran restant parfaitement dégagé et on s’habitue très vite à la petite vibration qui ponctue la lecture d’une page.
Voyage, la liseuse qui répond au quart de tour
Que l’on utilise Pagepress ou l’interface tactile de la liseuse pour la fonction tourne-pages, une chose est sûre, le confort d’usage est intimement lié, selon nous, à la bonne réactivité de ladite liseuse. S’il faut s’y prendre à plusieurs reprises pour feuilleter le passionnant bouquin dans lequel on est plongé ou patienter trop longtemps entre deux pages, c’est extrêmement agaçant. De ce point de vue, les modèles haut de gamme d’Amazon comptent parmi les plus rapides du marché et Voyage ne déroge pas à la règle. Et pas seulement pour ouvrir un livre ou tourner la page (respectivement moins d’une seconde et d’une demie seconde). Qu’il s’agisse de sortir de veille la liseuse, d’accéder à la librairie en ligne ou à toute autre fonction, on apprécie la réactivité sans faille de cette Kindle tout comme la stabilité du logiciel qui ne connait aucun plantage.
Un écran 6 pouces haute résolution
Les autres grandes nouveautés portent sur la qualité d’affichage, déjà excellente sur les précédents modèles. L’écran passe en très haute définition, à savoir 1072 par 1440 points pour une résolution de 300 points par pouces contre 233 auparavant. Pour la simple lecture d’un texte, à ne rien cacher, c’est presque superflu. Il faut vraiment coller son nez sur l’écran et étudier attentivement chaque lettre pour percevoir une différence entre, par exemple une Kindle Paperwhite de 2014 (233 ppp) et la Voyage (300 ppp). Sur la première, les yeux les plus perçants repèreront un léger effet d’escalier sur la courbure des lettres. C’est certainement un peu plus perceptible sur des graphismes plus élaborés.
Malheureusement, la BD sur liseuse n’a toujours pas décollé faute entre autres choses d’un fonds consistant…
Un éclairage intégré intelligent
Chez Amazon, l’excellent rendu de l’écran n’est pas seulement lié à la haute résolution ou à la dernière techno E-ink utilisée, à savoir Carta (histoire de pouvoir rivaliser avec la nouvelle Kobo Glo HD équipée à l’identique). Le contraste des Kindle est remarquable et le choix des polices (avec des caractères bien noirs et gras) contribue à rendre les écrans de la marque particulièrement séduisants à l’œil. Côté éclairage intégré, une fonction devenue incontournable pour les grands amateurs de lecture, la Kindle Voyage est le premier modèle à bénéficier d’un mode automatique qui ajuste l’intensité en fonction de la luminosité ambiante.
Plutôt intéressant pour ménager ses yeux mais aussi l’endurance de la liseuse. On apprécie, par ailleurs, le caractère bien homogène de cet éclairage à la surface l’écran.
Un logiciel toujours aussi efficace
Pour le reste, la Voyage offre peu ou prou les mêmes possibilités qu’une Paperwhite, qu’elle soit récente ou plus ancienne (mise à jour). Pas de jeux ou d’outils divers et variés proposés par le logiciel Kindle comme sur les Pocketbook, ni même de statistiques de lecture comme sur Kobo. Amazon fait dans l’efficace et l’indispensable. On trouve ainsi des dictionnaires (classiques et de langues) et d’une façon générale tout ce qui permet d’étudier un texte (surlignage, prise de notes, etc) ou de l’afficher de la façon la plus plaisante qui soit (polices, interlignage, etc).
En matière d’efficacité, on apprécie notamment que les notes de bas de pagent s’affichent au sein même de la page en cours, d’une simple pression du doigt sur l’écran (ce qui n’est pas le cas sur Kobo qui renvoie à la fin du chapitre). On trouve également sur Kindle quelques incontournables comme le contrôle parental, Kindle Unlimited (pour accéder en illimité à une bibliothèque de 20000 titres français contre 10 euros par mois) ou un service de Cloud pour stocker à vie tous ses achats de livres numériques. Concernant l’autonomie de la liseuse, on reste sur des bases identiques aux précédents modèles. La technologie e-Ink livre non seulement l’apparence du papier mais assure également une autonomie de plusieurs jours, voire plusieurs semaines de lecture. L’idéal consiste toutefois à désactiver le Wi-Fi (ou la 3G, selon la version dont on dispose) quand on n’en a pas l’utilité et qu’on a envie de prolonger cette autonomie (en vacances, par exemple).
AZW, le format propriétaire qui fâche
Le seul bémol des Kindle, c’est finalement le format de fichier propriétaire imposé par Amazon pour les livres numériques. Ce choix n’est pas gênant en soi, il faut tout simplement être conscient qu’on ne pourra pas lire des ebooks au format ePub (le format standard en vigueur en France) sur une Kindle. Sur des ouvrages libres de droit, ce n’est pas insurmontable. Il existe des logiciels comme Calibre ou des outils en ligne qui permettent de la conversion à la volée en quelques instants. En revanche, il sera impossible de transférer des ePub verrouillés par DRM (achetés donc) vers une liseuse Amazon. Cela dit, l’inverse est également vrai. A méditer lorsqu’on décide de changer de liseuse. Quoi qu’il en soit, le fonds Amazon contient tout autant d’ouvrages numérisés que les autres librairies en ligne, et même plus encore puisqu’il faut ajouter aux ouvrages d’éditeurs tous les contenus auto-publiés, exclusifs à Amazon. Côté tarifs, le livre numérique répond, lui aussi comme sa version papier, à la politique du prix unique. Acheter sur Amazon, Kobo ou toute autre librairie en ligne revient donc au même pour le porte-monnaie du consommateur.
Crédits photo : Lionel Morillon
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