Dell Alienware Area-51 : la promesse
L’Area-51 est de retour et fait un détour par le labo de 01net.com ! Cet Alienware est le plus puissant PC de bureau qu’un constructeur ait eu l’occasion de concevoir. Dell l’avait fait disparaître des gammes peu de temps après le rachat d’Alienware et l’avait remplacé par l’Aurora. Une belle bête également, mais qui ne proposait pas autant de démesure que feu l’Area-51. C’est aujourd’hui à l’Aurora de laisser sa place au nouvel Area-51 « new gen’ ». Nous avions pu l’apercevoir lors de la Paris Games Week 2014 et avions hâte de mettre les mains dessus. Alors, autant vous prévenir, ici, nous sommes clairement dans l’ostentatoire, le déraisonnable, l’ultra puissant… et l’ultra cher. Le ticket d’entrée est à 1600 euros et, suivant les ajustements de composants, la facture monte très vite. Déraisonnable, on vous a dit !
Dell Alienware Area-51 : la réalité
L’Alienware Area-51 a été créé dans un seul but : ne pas passer inaperçu et incarner la puissance informatique à l’état pur. Impossible de louper son boîtier hexagonal mêlant plastique épais de qualité et acier, vêtu de noir et d’argenté et qui, en plus, est serti de quelques bandes de LEDs de couleur. Pas de doute, il s’agit bien d’un PC gamer.
Massif (57 x 63,9 x 27,2 cm), non transportable (28 kilos), c’est le PC pour joueur de la démesure. Par l’intermédiaire du configurateur Dell, vous avez accès à une panoplie de composants incarnant la crème de la crème. Des Radeon R9 au SLI de Titan Z, en passant par du 3-Way SLI de GTX 980, il y a de quoi faire le plein de 3D. Côté processeur, ce sont les gros Intel Core i7 six ou huit cœurs fonctionnant avec de la DDR4, sans oublier les combinaisons de SSD et disques durs, il y a possibilité de mettre quelques chevaux dans le boîtier. Voire un haras au grand complet.
Huit coeurs, deux cartes graphiques…et pas de SSD !
Vous cherchiez un appareil pour faire tourner Tetris et vos émulateurs d’Amiga ou Commodore 64 ? C’est l’Area-51 qu’il vous faut. Assurément. Plus sérieusement, impossible de faire tousser ce monstre. Nous avons bien essayé de le mettre en échec avec nos logiciels de test usuels (3D Mark, PC Mark 8, etc.) voire de saturer les composants avec des occurrences à répétition d’OCCT et Furmark mais ils ont tenu bon.
Le processeur Intel Core i7-5960X (huit cœurs hyperthreadés, soit 16 unités d’exécution) est refroidi à l’eau. C’est assez rare pour être souligné et, force est de constater que ce dispositif mêle silence et efficacité. Et fait monter la facture également. Le Core i7 est accompagné de 16 Go de mémoire pour donner de la voix, sans entrave. Pour les graphismes des jeux vidéo, un SLI de GeForce GTX 780 de Nvidia répond présent. Ce trio (ou orchestre) de choc ne fait pas dans la demi-mesure ! À noter, les cartes 3D sont insérées dans un système ingénieux qu’on aimerait bien voir dans plus de boîtiers concurrents. En effet, à l’arrière de chaque GeForce est vissé une extension en plastique très rigide, venant se glisser dans un emplacement en acier avec loquet. Ainsi, les cartes sont maintenues à l’avant par les vis du boîtier, au milieu par le port PCI-Express et à l’arrière par les pièces en plastique. Aucune vibration, le poids est bien réparti donc aucun risque d’endommager la carte mère ou l’emplacement PCI-E et, cerise sur l’alien, le positionnement est idéal puisque pile devant l’un des ventilateurs du boîtier. Ainsi, le duo est donc très bien refroidi et peut donner le meilleur de lui-même.
Seul le « simple » disque dur de 4 To fait un peu tâche dans ce tableau idyllique. Pas de SSD dans cette configuration ! Nous espérons toutefois recevoir prochainement une machine qui en soit équipée afin de refaire une panoplie de test complète et constater (encore une fois) les bienfaits d’une solution SSD dans un PC gaming.
Le SLI pour une averse d’images 3D
Avec un tel arsenal de gigahertz, autant dire qu’Assassin’s Creed Unity, FarCry 4, Call of Duty : Avanced Warfare ou Battlefield 4 tournent sans le moindre souci, toutes les options graphiques et de filtres à fond, peu importe la définition de l’écran (4K exceptés). Avec nos jeux de test, nous dépassons les 250 images par seconde constamment. Avec les titres mentionnés ci-avant, « patchés » de frais, les scores oscillent entre 125 et 200 ips.
Cependant, même après autant d’années d’existence, le SLI demeure une bête qui ne se dompte pas aisément. L’instabilité chronique d’antan de la technologie n’est certes plus d’actualité mais connait encore quelques rares ratés. Pour les éviter, assurez-vous qu’elle soit toujours activée dans les pilotes. Et contrôlez fréquemment qu’elle ne se désactive pas seule. Oui, ça arrive. En prime, prenez soin d’installer GeForce Experience et d’utiliser les optimisations conseillées par Nvidia, un passage obligé pour que le SLI soit bien utilisé. Rappelons que certains jeux en tirent parti, d’autres non. Dans le meilleur des cas, vous constaterez jusqu’à 80% des performances en sus dans les jeux très bien optimisés. Plus généralement, les gains sont de l’ordre de 50 à 60%. Deux GPU ne riment pas avec deux fois plus de puissance.
Consommation presque raisonnable, ventilation audible
Quitte à faire les choses en grand, autant ne pas faire semblant. Ainsi le bloc d’alimentation de l’Area-51 peut délivrer jusqu’à 1500 watts. Une véritable petite centrale logée dans un PC. C’est en plus complétement surdimensionné puisque d’après nos tests, notre configuration consomme 83 à 90 watts en usage basique (navigation web, bureautique, lecture Blu-ray) contre « seulement » 672 watts lorsqu’elle fait tourner le SLI à plein, en saturant le processeur d’opérations complexes à effectuer. Dans ces conditions, les deux ventilateurs de 120 mm, très impressionnants, situés sur les faces avant supérieures et inférieures du boîtier commencent à donner de la voix : plus de 40 dB relevés au plus fort de la tempête.
Bon point, il est facile de les changer si l’on souhaite retrouver un peu de calme (prise au format PWM).
Area-51 : un OVNI évolutif
Compte tenu de la capacité de l’alimentation (1500W), l’Area-51 peut largement supporter l’ajout de nouveaux composants, y compris plus gourmands que ceux installés par Dell (oui, c’est possible). Et pour le prix, nous n’en attendions pas moins ! Tout est accessible et pour ajouter un peu de mémoire DDR4, changer ou ajouter une carte graphique ou étendre le stockage, tout est prévu.
Il est même possible de remplacer le kit de watercooling par un ventilateur du processeur pour un modèle plus classique et ainsi récupérer la bouche d’aération en extraction pour y placer un ventilateur 120 mm, etc. Attention cependant, la garantie Dell risque d’être invalidée dès lors que vous touchez au refroidissement processeur. Peut-être sera-t-il même possible de faire évoluer ce dernier si Intel conserve son socket 2011 sur le haut de gamme.
Bémol, en étudiant les entrailles plus en détail, il nous a semblé impossible de changer la carte mère. Interrogé sur ce point, Dell confirme. Le constructeur utiliserait un format un peu spécial, avec des prises faites sur mesure pour alimenter aussi bien les connecteurs en façade, que les lumières ou encore gérer correctement le module Wi-Fi n/ac ou les SSD mSATA directement greffés sur la carte mère.
Au passage, celle-ci porte le nom de code MS-7862, c’est donc une base de carte MSI mais introuvable sur les bases du constructeur pour le moment. Elle propose une connectique plus que correcte : 8 prises USB (4 x USB 2 et 4 x USB 3), une prise réseau, des sorties audio analogiques et optiques S/PDIF, des sorties audio analogiques (5.1) et des sorties vidéos (DVI, HDMI, DisplayPort).
Puissant, démesuré et avec un boîtier complétement atypique mais qui offre de belles perspectives d’évolution, cet Alienware nous a fait craquer. Oui, on est geek ou on ne l’est pas. C’est un super jouet mais notre porte-monnaie n’y survivrait pas. Proposé à partir de 1600 euros, c’est assurément un engin que peu de joueurs pourront s’offrir mais qui en fera rêver plus d’un.
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