Ils font l’objet de nombreuses campagnes et recommandations, auprès de sportifs devenus de véritables influenceurs sur les réseaux sociaux. Depuis le mois d’août, les OpenRun Pro 2 font leur promotion partout, et continuent de faire connaître la marque Shokz auprès des sportifs, et notamment de ceux qui pratiquent la course à pied, le vélo et la natation. Pour se faire une place face aux géants de la tech, Shokz s’est construit un nom en misant sur la conduction osseuse, un moyen de délivrer le son non pas par les tympans, mais par l’os zygomatique, en plaçant les oreillettes entre les pommettes, les oreilles et les tempes. Un moyen d’étendre l’écoute y compris aux malentendants, et de mettre en avant la sécurité et le confort, en laissant les oreilles libres.
Les OpenRun Pro 2 se sont lancés en se focalisant sur les sportifs pratiquant la marche, la course à pied et le vélo. Pour la nage, Shokz a lancé les OpenSwim Pro, capable d’être totalement immergés et de continuer à jouer des titres grâce à un système de stockage de musique intégré. En dehors de l’eau, les OpenRun Pro 2 se sont améliorés en termes de qualité audio, en prenant un peu de distance avec la conduction osseuse pure et dure. Désormais, les écouteurs sont équipés de haut-parleurs, pour ajouter des fréquences difficilement conductibles autrement : les graves. Le système hybride, appelé DualPitch, a permis d’éviter les pertes audio, mais aussi d’en finir avec la sensation de vibrations sur le crâne.
En parallèle de nos tests de montres de sport comme la Coros Pace 3 ou de systèmes de coach virtuel comme Athlete Intelligence de Strava, 01net.com a voulu se pencher sur les OpenRun Pro 2 pour se faire un avis et juger de la pertinence de l’offre, face à toute cette promotion visible sur les réseaux sociaux et les vidéos YouTube. Révolutionnent-ils vraiment l’écoute lors d’une sortie running ? Sont-ils vraiment meilleurs en termes d’audio pour ceux qui auraient déjà franchi le pas des casques à conduction osseuse ? Que vous soyez novice sur le sujet ou que vous soyez déjà client, voici quelques retours utiles, avant d’investir. En vue de leur prix (199 euros), il vaudra mieux connaître les avantages et inconvénients des OpenRun Pro 2 avant de s’en équiper.
Les OpenRun Pro 2, c’est quoi ? Un aperçu du casque et ses nouveautés
D’une conduction osseuse à « DualPitch » : quelles améliorations ?
Avant de vous livrer notre expérience au quotidien avec ces OpenRun Pro 2, parlons des nouveautés apportées à la nouvelle itération sortie en août 2024. Comparé au modèle lancé en 2022, Shokz s’est un peu éloigné du 100 % conduction osseuse, qui limitait la qualité sonore, et laissait quelques sensations de vibration désagréables. Désormais, il est question de DualPitch, une technologie qui délivre d’un côté les médiums et les aigus par la conduction osseuse, et les graves par la conduction « aérienne », comprenez par là des haut-parleurs en direction des tympans. Les oreilles restent libres, mais le son s’améliore par la présence de ce double transducteur pour chaque oreille. Une dualité qui sonne la fin du 100 % conduction osseuse chez Shokz (mis à par sur les OpenSwim Pro), alors que les nouveaux OpenFit et OpenFit Air passent exclusivement à la conduction aérienne.
Une autonomie en hausse et un port USB-C
Sinon, le format du casque ne change pas. Difficile de voir une différence entre l’ancien et le nouveau modèle. Shokz reprend l’idée d’un système à tour de cou grâce à un cadre monocoque (en alliage nickel-titane, plastique et silicone), et des crochets d’oreille pour un maintien sécuritaire. En termes de poids, le casque pèse 30 grammes, et son autonomie atteint 12 heures (au lieu de 10h précédemment). Pour les recharger, Shokz a eu l’excellente idée de quitter son port de charge propriétaire, pour un port USB-C. Sans utiliser le casque, leur autonomie en vieille atteint 10 jours. Enfin, le temps de charge de 0 à 100 % est d’une heure. En cas d’urgence, il est possible de récupérer 2 heures et demie d’autonomie en 5 minutes de charge. Enfin, la connectivité se fait par Bluetooth 5.3 et en cas d’utilisation sous la pluie, les OpenRun Pro 2 sont garantis IP55, soit résistants à la poussière et aux jets d’eau.
Trois boutons de contrôle et une application mobile
Quels sont les autres changements, à côté du système audio, du nouveau port UBS-C et d’une meilleure autonomie ? Selon Shokz, le système de serrage possède une pression sur le crâne moins forte, sans perdre en confort et en maintien. En parlant de pression, l’utilisation du casque est assez simple avec seulement trois boutons : deux pour le volume, sachant que le bouton + permet aussi d’allumer et d’éteindre le casque. Le troisième bouton se trouve sur l’oreillette gauche, et permet de passer d’un titre au suivant, de mettre en pause, ou de susciter les services de l’assistant vocal du téléphone comme Siri sur iPhone. Si tout passe par le casque directement, il faudra tout de même télécharger une application pour débloquer des fonctionnalités cachées, comme l’aperçu du niveau de batterie du casque, le réglage de la balance, les mises à jour à distance ou encore la connexion Bluetooth de plusieurs appareils en même temps.
Un casque en deux tailles à ranger dans sa boîte
À mi-chemin entre des écouteurs et un casque audio, les OpenRun Pro 2 ne pourront pas être rangés n’importe où, en vue de la finesse de leur cadre, et du risque de les abimer. Pour les déplacer sans les porter, il faudra les ranger dans leur boîte livrée d’office, qui comprend aussi un emplacement pour ranger un câble USB. La boîte n’est pas très grande, mais reste tout de même plus volumineuse qu’un étui de recharge d’écouteurs. On ne l’emportera donc pas dans une poche, mais dans un sac. En emportant le casque sur soi, il sera tout à fait possible de le porter au tour du cou lorsque l’on ne l’utilise pas, mais aussi de le garder porté sur la tête, l’avantage d’un produit qui ne vient pas obstruer les oreilles. Pour un confort parfait, il faudra choisir entre la version mini ou la version standard, deux tailles disponibles tout comme trois coloris : noir, orange ou blanche (édition spéciale Eliud Kipchoge).
Notre expérience avec les OpenRun Pro 2 : le test
Attention à ne pas tomber de haut
Le problème, quand les attentes sont grandes, est qu’il est plus facile d’être frustré. Avec les OpenRun Pro 2 et leur promotion, on pourrait être séduit par leur design, leur version orange flashy, ou simplement se faire avoir par l’impact de nos sportifs préférés sur nous. Mais gare à ne pas les acheter trop vite sans les avoir essayés ou avoir jeté un œil à notre retour d’expérience sur les OpenRun Pro 2. En effet, sur les premières heures d’utilisation, nous sommes tombés de haut. En habitant dans une capitale européenne, nous nous ne retrouvons pas comme Mathieu Blanchard, athlète ultra-traileur, sur les sentiers du Mont-Blanc. Si bien que le bruit de fond de la ville et de la circulation nous font vite oublier l’idée d’une expérience d’écoute optimale. Tout devient… parfaitement inaudible.
La frustration ne s’est pas arrêtée là. En nous rendant dans une salle de sport, le lendemain, l’expérience d’écoute s’est cette fois-ci coupée dès lors que l’établissement relançait sa playlist dans les enceintes situées aux quatre coins de l’espace. Plutôt que de jouer de la musique dans les OpenRun Pro 2, nous préférons nous focaliser sur un podcast. Mais là encore, le bruit de fond parfaitement perceptible (car pour rappel, les oreilles sont à l’air libre), rend l’écoute difficile, pour ne pas dire impossible. L’heure déjà, d’abandonner les OpenRun Pro 2 et retourner à des écouteurs plus traditionnels, si possible avec la réduction de bruit active ? Pour ce qui est de la salle de sport, oui. Mais paradoxalement à notre niveau de frustration, notre utilisation du casque ne s’est pas arrêtée là, et notre expérience s’est petit à petit améliorée. On vous explique comment.
Après la pluie, le beau temps
Sans chercher à nous forcer, les OpenRun Pro 2 ne nous ont jamais quittés. Ils sont même devenus de fidèles acolytes pour nos sorties de course à pied, et nous n’avons jamais repris nos bons vieux AirPods Pro. Comment cela est-il possible ? Pour le comprendre, revenons au principal défaut des écouteurs : leur manque d’isolation. Shokz ne peut le cacher, et ne le cache pas. La marque en a même fait une raison d’être : contrairement à tous nos écouteurs intra-auriculaires, voire avec une réduction de bruit active, les OpenRun Pro 2 sont « sécuritaires ». Et il est vrai que dans les situations où l’expérience d’écoute était impossible, nous nous trouvions dans des zones de danger, avec des voitures et des carrefours à traverser. Avec le casque, nous nous sommes défaits d’une mauvaise habitude : nous fier uniquement à notre vue.
Les OpenRun Pro 2 sont bien plus préventifs. Et l’on apprend à revoir ses itinéraires, et se montrer patient jusqu’à se trouver dans une zone plus tranquille, comme un parc ou le long des quais, pour reprendre ou commencer notre écoute. Les OpenRun Pro 2 ne bougent pas de nos oreilles, ne sont aucunement gênants, et il suffira d’une pression sur le bouton de marche pour lancer notre écoute. Et à condition de se trouver dans un environnement favorable, l’expérience avec les OpenRun Pro 2 devient excellente. En faisant du sport, la sensation de se sentir enfermé dans une bulle augmente, notamment avec les écouteurs intra-auriculaires à réduction de bruit, et la transpiration n’aide en rien. Alors sans rien avoir sur les oreilles, un frein à écouter de la musique ou des podcasts en faisant du sport disparaît.
Le confort du casque passe aussi par sa stabilité sur la tête et autour des oreilles. On oublie vite la présence des OpenRun Pro 2, grâce au peu de pression des oreillettes, la légèreté de l’appareil et son maintien, même en mouvements. Nous avons pu le mesurer sur un entrainement nécessitant de courir à des allures élevées. Le casque se montrait bien plus stable et léger que ne l’étaient nos jambes. Une session réalisée dans un environnement calme, mais sur une route où nous devions, quelques fois, prêter attention au bus urbain, venant dans notre dos. Sans uniquement se fier à notre vue, nous pouvions ainsi courir sans devoir régulièrement nous retourner.
À la maison, pour passer des appels
Notre expérience avec les Shokz OpenRun Pro 2 s’est majoritairement constituée d’écoutes de podcast, car dans notre cas la musique n’est pas toujours propice à réaliser de bons entraînements, notamment en course à pied. Cela dit, en rentrant chez soi après une séance, on se retrouve vite à garder le casque sur soi, lancer une musique ou passer un appel. Et pour la maison, les OpenRun Pro 2 proposent une expérience d’écoute très agréable et rarement mentionnée. Il est vrai qu’en déplacement en ville ou dans les transports en commun ce casque n’a pas sa place, mais cela ne fait pas de lui un casque que l’on utilisera uniquement en faisant du sport.
Pour que l’expérience soit bonne, il a fallu que Shokz propose son nouveau système de diffusion du son, avec DualPitch. Car si par le passé la qualité audio n’était pas au rendez-vous, et oubliait bien trop les tonalités graves, les OpenRun Pro 2 marquent une vraie différence et cela permet d’élargir leur champ d’utilisation à l’écoute de musique dans des endroits calmes, y compris à la maison. Pour passer des appels également, le son est très bon et la captation par les microphones n’a pas semblé poser problème à nos interlocuteurs, même si comme de nombreux appareils sans fil, la captation de la voie doit être un peu exagérée par microphones tant ils ne se trouvent pas à la hauteur de la bouche. Les bruits environnants peuvent donc être perceptibles, mais le travail du logiciel de Shokz fait le travail correctement.
La limite des cheveux longs et des accessoires
Attention toutefois, plusieurs autres limites restent bien présentes sur les OpenRun Pro 2. L’origine de celles-ci concerne le format tour du cou. En effet, avec une tige parcourant le haut de la nuque, les cheveux longs peuvent rapidement devenir un problème. Il faudra préférer se faire une couette avant de porter le casque pour ne pas gêner. Cette même tige deviendra aussi gênante l’hiver, pour ceux qui voudraient porter un bonnet ou un bandeau pour se protéger les oreilles du froid. Autre limite, cette fois-ci à la maison : il ne sera pas possible de s’allonger ou de s’appuyer la tête contre un oreiller. La tige traversante des OpenRun Pro 2 viendra appuyer en premier et poussera les oreillettes et les crochets d’oreille vers l’avant.
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