Depuis quelques semaines un nouveau type de vélo sillonne les rues de Paris et de ses environs. Couleur bleu ciel et noir, sa taille imposante lui donne des allures de Vélib’. Fort heureusement pour ses utilisateurs, son aspect et le système de location sont les rares points communs que le Véligo a en commun avec les cycles parisiens en Free floating.
La spécificité de Véligo c’est de pouvoir être loué pendant 6 mois (extensibles à 9) et d’offrir une expérience similaire à celle qui consiste à posséder son propre vélo électrique. Avec les avantages et les contraintes que cela suppose. Plus besoin de vérifier la disponibilité, la proximité des bornes de VAE ou l’état de son compte en banque, mais en contrepartie l’abonné hérite de l’obligation de prendre davantage soin de son cycle et de gérer sa recharge, entre autres.
En proposant Véligo, le but de la région Ile-de-France n’est pas vraiment de remplacer votre vieux vélo, c’est davantage un moyen de faire découvrir une alternative aux transports en commun pour potentiellement aboutir à un acte d’achat et aider à la transition écologique.
Conception : solide avant d’être plaisant
Les allures de Vélib’ du Véligo trahissent une volonté de la région Ile-de-France de proposer un vélo solide, qui pourra surtout être reloué après le bail du premier usager. Ainsi, l’ensemble est plutôt bourru, imposant et d’un bleu un peu curieux qui ne rend pas honneur aux qualités intrinsèques du cycle. Les soudures sont épaisses, bien apparentes, les câbles nombreux et pas spécialement bien dissimulés… Bref, c’est un vélo qui ne donne pas envie d’être volé.
Le moindre détail de l’équipement et des accessoires traduit une recherche constante de solidité. L’épaisseur des parties métalliques du panier ou du porte bagage en atteste. Tout comme la sonnette, imposante, peu pratique mais qui a vocation a durer dans le temps. L’abonné au service Véligo peut être assuré d’une chose : tout est rigoureusement intégré et tient bien en place. La contrepartie de ce leitmotiv de solidité, c’est malheureusement le poids. Le vélo pèse très lourd et pour peu qu’on lui adjoigne quelques accessoires, il dépasse allègrement les 25 kg.
Au rayon des bonnes idées, il faut souligner la présence de ce boîtier dédié au smartphone. Non seulement il protège le téléphone contre la pluie mais il permet en plus de le recharger grâce à un port USB intégré. Ainsi, le smartphone peut être utilisé en GPS sans risque de casse et de manière sécurisée. Le système antivol du vélo mérite également d’être considéré. Il est composé d’une chaîne et d’un antivol de cadre assez classique. Celui-ci se verrouille et se déverrouille à l’aide d’une clé qu’il faut laisser en place lorsqu’on roule. Cette même clé qui subit donc les affres de la météo sert également à retirer la batterie. Et c’est l’autre bon point de Véligo, sa batterie est amovible. Il est donc possible de laisser son (lourd) vélo dans la rue et de le charger au domicile comme au travail.
Enfin, un bémol concernant les freins. Pour des raisons évidentes de coût (et d’entretien) Véligo opte pour des freins à patins hydrauliques. Ces derniers feront l’affaire dans la plupart des cas mais sur sol humide, et plus généralement les jours d’intempéries, le conducteur pleure l’absence de freins à disques.
Ultra équipé et personnalisable
Le propre du Véligo, c’est qu’il est possible de l’équiper selon ses besoins. Bien évidemment, rien n’empêche l’abonné d’utiliser ses propres accessoires mais l’offre comprend également la possibilité de prendre plusieurs équipements en option. Ainsi, lorsqu’on parle d’accessoires pour le Véligo, il faut faire la distinction entre ceux qui sont compris dans l’offre et ceux pour lesquels il faudra payer un supplément de location.
Equipement de base :
Un boîtier étanche pour le téléphone
Un panier
La sonnette
La béquille
Le porte bagage
L’éclairage avant/arrière
Equipement en option :
Casque : 3 euros/mois
Siège et casque enfant : 6 euros/mois
Sacoche latérale : 5 euros/mois
Chargeur supplémentaire : 3 euros/mois
Comme pour la partie mécanique du vélo, la caractéristique principale des accessoires Véligo, c’est leur robustesse. En revanche, leur prix à la location nous parait bien élevé et nous vous conseillerons davantage d’investir, particulièrement pour le casque.
Pour le reste, il convient de saluer la proposition de Véligo qui consiste à fournir un maximum d’accessoires pour faciliter l’expérience du VAE.
Une application dispensable
Il y a bien une application Véligo, mais elle est franchement dispensable puisqu’elle n’apporte aucune information foncièrement utile au conducteur. Celle-ci se contente de reprendre le contrat de location et de localiser le vélo. Elle regroupe également quelques aides et conseils sur la façon d’entretenir son vélo ou de se comporter sur route. S’il ne fallait qu’un exemple de l’inutilité de l’application Véligo, sachez qu’au moment ou le vélo nous a été prêté nous avions posé la question de l’existence d’une application. Bien évidemment la réponse a été « non ».
A l’aise en ville mais non sans reproche
La conception et la géométrie du Véligo limitent forcément son utilisation. Il est inutile d’espérer faire des prouesses en forêt avec le vélo de location, celui-ci est purement orienté ville. C’est dans un environnement urbain qu’il exprime le mieux ses capacités et qu’il parvient à assumer son surpoids. Nous avons pu apprécier la souplesse de sa conduite, confortablement installés à son bord. Il n’offre pas celle d’un VanMoof Electrified S2, mais permet tout de même de profiter de la route sans mauvaise surprise. Il faudra tout de même se faire à une transmission légèrement capricieuse dont les passages ne sont pas suffisamment marqués et à une assistance électrique relativement linéaire. Difficile en effet de constater une réelle différence entre le premier et le troisième niveau d’assistance.
Fort heureusement, le moteur de 250W placé sur la roue avant suffit largement à la grande majorité des efforts. À moins d’avoir une pente à 15% sur votre trajet, il saura vous amener progressivement à 25 km/h. Au-delà, c’est aux jambes de faire le travail.
L’absence de suspension ne se fait pas vraiment ressentir en dehors des passages vraiment accidentés. Dans l’idéal, il est judicieux de ne pas trop gonfler ses pneus (saluons au passage le choix de Schwalbe pour les pneumatiques) afin que ceux-ci absorbent une partie des chocs.
Autonomie : promesse tenue
Véligo annonce 70 km d’autonomie. C’est exactement la valeur à laquelle nous sommes arrivés et c’est plutôt surprenant compte tenu du poids du vélo. En revanche, il ne faut absolument pas se fier à l’indicateur de batterie restante tant son calcul semble approximatif. Il faut rouler une trentaine de kilomètres pour que celui-ci descende sous les 70% d’autonomie. Mais une fois ce cap franchi c’est la dégringolade… et la peur de se retrouver à plat plus vite que prévu. Or, personne ne souhaite se retrouver à quelques kilomètres du point d’arrivée avec un Véligo à court de batterie. Le surpoids et la transmission relativement sommaire rendent ces instants plus que pénibles. Il y a probablement une place en enfer, où les cyclistes coupables d’avoir grillé des feux, se voient contraints de rouler des heures entières sur des Véligo déchargés.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.