Nouvel arrivant sur le marché français du vélo électrique, VanMoof a déjà fait ses preuves aux Pays-Bas, son pays d’origine. Disposant d’une gamme de VAE limitée (deux modèles uniquement, le S2 et le X2), le hollandais a choisi de miser sur deux aspects pour s’imposer : le design et la technologie. Les deux vélos sont d’ailleurs identiques en tout point si ce n’est sur l’esthétique. VanMoof annonce que le S2 correspond davantage aux « grands » (comprenez entre 1,70m et 2m10) tandis que le X2 est plus adapté aux petites tailles (dès 1,55m). C’est le S2 que nous avons choisi d’essayer, pendant une semaine et quelques 300 km.
Visible, reconnaissable, unique en son genre
C’est peu dire que les vélos VanMoof se distinguent de la masse. Leur esthétique vraiment originale attire les yeux… et les commentaires des passants. L’Electrified S2, est certes moins original que le X2, il n’en reste pas moins clivant. Mais que l’on adore ou que l’on déteste ce design droit et ses gros tubes, force est de reconnaître que la qualité des finitions est tout simplement remarquable.
Les soudures ont été polies pour donner l’impression d’un cadre fait d’une seule pièce, les câbles ont été soigneusement dissimulés et la batterie s’est dérobée dans les tubes épais du vélo électrique. Epuré au maximum, le S2 emprunte ses codes au fixie et arbore un look vraiment urbain. Autre signe distinctif de cet Electrified S2 : son affichage matriciel à base de LED cachées dans le cadre. Il remplace le compteur habituel et indique les informations essentielles à la conduite (vitesse, autonomie et niveau d’assistance).
Enfin, nous avons particulièrement apprécié le soin tout particulier accordé aux plus petits détails. Les bouchons des valves sont en plastique transparent et VanMoof a opté pour des caches en silicone pour recouvrir la vis de réglage de la selle ou encore la trappe de recharge du vélo. Le bouton de verrouillage du VAE est orné d’un discret liseré jaune. Le feu arrière est agrémenté de stries… Ces petites attentions, c’est de l’orfèvrerie pour vélo, mais leur but n’est pas uniquement cosmétique. Le cache de protection de la chaîne, par exemple, permet certes de masquer un aspect basique et pas spécialement joli du cadre mais il évite surtout d’arriver au travail avec une belle trace de graisse sur le pantalon.
Le S2 côté vélo : de bonnes idées et quelques aberrations
La géométrie du VanMoof ne peut renier ses origines bataves. Sur le S2, le cycliste garde le dos droit comme un « i » et profite d’un guidon qui arrive presque au niveau des genoux (lorsqu’ils sont en position haute). Le cintre est par ailleurs très courbé et dépourvu de tout accessoire autre que les freins et deux boutons très discrets (l’un pour la sonnette, l’autre pour le mode boost). En somme, l’esthétique du S2 privilégie le confort à la performance.
En revanche, le choix du minimalisme ne justifie pas le recours, parfois, à un équipement indigne d’un vélo dont le tarif dépasse les 3000 euros. C’est précisément le cas des pédales, un modèle d’entrée de gamme, ou de la béquille, vraiment fragile. Et que dire des freins à disques mécaniques ? Ils sont certes plus faciles à entretenir mais ils sont surtout nettement moins efficaces que les freins hydrauliques. À l’évidence, VanMoof a voulu faire des économies sur ces aspects de son VAE, mais à ce niveau de tarification, la pilule a du mal à passer.
Conduite et comportement routier : pour la ville, vraiment ?
Le parti pris esthétique de VanMoof a-t-il une conséquence sur les sensations de conduite ? À l’évidence la réponse est positive. La position très droite du cycliste sur le VAE incite, par exemple, à une conduite douce et à une recherche quasi permanente de fluidité. On préférera toujours une courbe très large à un virage serré. Le cadre très haut et le guidon proche du corps n’aident pas lorsqu’il faut manoeuvrer au plus serré, d’autant plus que le vélo est plutôt rigide. Mais ils sont un plaisir lorsqu’il y a suffisamment de place pour rouler. Sur les grands sentiers et les larges pistes cyclables, le S2 est un régal, mais dès que la circulation se fait dense et qu’il faut négocier quelques épingles, c’est une autre paire de manches. Dès lors, on s’interroge sur le positionnement marketing de VanMoof qui fait de son S2 un vélo taillé pour la ville. Dans les faits, il est bien sûr possible de se limiter à un parcours urbain en Electrified S2 mais il ne s’agit pas du vélo le mieux adapté à ce type de route. Sur ce point, un Moustache Friday 28.3, nous paraît plus pertinent. À moins de tout miser sur la puissance et l’assistance, auquel cas VanMoof a plus que son mot à dire…
Et pour cause, le VAE a un atout caché pour être quasi inégalable en matière d’assistance. Dans les réglages de l’application, il est possible de changer le seuil d’assistance en fonction du pays. En Europe, la législation impose une limitation à 25 km/h. Bien sûr, il est possible de rouler à plus de 25 km/h mais sans assistance. Aux Etats-Unis et au Canada, cette limite est de 30 km/h. Un rapide passage dans les réglages de l’application VanMoof permet de changer ce réglage très rapidement. C’est évidemment interdit, et nous vous le déconseillons, mais pour les besoins de ce test, nous nous sommes essayés à cette assistance débridée.
Bien évidemment, le résultat est au rendez-vous. L’accélération ne bouge pas d’un pouce et la barrière des 20 km/h atteinte toujours aussi rapidement. Quelques coups de pédales supplémentaires et on se retrouve en quelques secondes à 28 ou 30 km/h sans effort. Bien évidemment sur un trajet quotidien de type « vélotaf » ce genre d’option est une bénédiction. Sur notre parcours test de 21 km réalisé habituellement en 55 mn, nous avons gagné plus de 5 mn par trajet en moyenne. Une option intéressante donc, mais qui mettra le cycliste hors la loi. À vos risques et périls.
Mode boost : un gouffre pour l’autonomie, très grisant à l’usage
VanMoof annonce entre 50 et 120 km d’autonomie en une seule charge sur son S2. Cette fourchette, volontairement très large, s’explique non seulement par le niveau d’assistance, le poids du cycliste et le dénivelé du parcours (les facteurs habituels) mais aussi par une fonction propre aux VAE de la marque hollandaise : le boost. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un régime moteur qui permet d’envoyer un maximum de couple sur un temps donné. Il s’active à la demande par un simple appui sur le bouton droit du guidon. Dans les faits, ce boost s’avère aussi jouissif à utiliser que gourmand. Pour autant, le chiffre annoncé par VanMoof est respecté. Au niveau d’assistance 4, le maximum, et en utilisant le boost très régulièrement, nous avons quand même atteint les 50 km promis.
En revanche, c’est en recharge que le VanMoof touche du doigt sa principale limite. Avoir intégré la batterie dans le cadre du vélo est un plus au niveau esthétique et n’aura pas de conséquence fâcheuse si vous habitez en maison ou que vous avez un garage. Mais qu’en est-il lorsqu’il faut monter six étages avec un VAE de 19 kg pour pouvoir le recharger ?
Le système anti-vol intégré : la très bonne idée
C’est l’un des atouts les plus appréciables des vélos électriques VanMoof : leur système antivol intégré permet réellement de dissuader les personnes mal intentionnées. Il ne vous épargnera pas l’achat d’un antivol digne de ce nom, mais il constitue une protection supplémentaire pour le propriétaire. En effet, le système intégré à la roue arrière est en mesure de détecter lorsque quelqu’un essaie de subtiliser le vélo. Dès lors, la roue se bloque et une alarme se met à sonner vigoureusement pendant 5 minutes.
Pour activer le système antivol, rien de plus simple. Il suffit d’aligner la roue arrière avec le module de verrouillage (à l’aide de repères placés sur le moyeu) et d’appuyer sur un bouton. Un signal sonore confirme le blocage de l’Electrified S2.
Pour débloquer l’antivol, trois solutions existent : un bouton dans l’application, un code à 3 chiffres à rentrer via les commandes du vélo ou, si votre vélo est connecté à votre smartphone, un appui sur la touche sonnette lorsque l’on est à proximité du VAE. Seul inconvénient : pour confirmer le déblocage du système anti-vol, le S2 demande à rouler sur quelques centimètres. On aurait évidemment préféré que la confirmation via l’application suffise.
L’application mobile, compagnon indispensable
Le S2 se définit comme un vélo connecté et pour cause, l’application mobile (iOS ou Android) est absolument indispensable pour pouvoir l’utiliser. Il faut tout d’abord commencer par enregistrer son vélo et le lier à un compte VanMoof. C’est à cette seule condition que le S2 acceptera de démarrer. En réalité, ce point n’est pas aussi contraignant qu’il en a l’air et permet surtout au constructeur d’activer la localisation du vélo et tout le système antivol.
Mais là où le Hollandais va plus loin c’est en déportant une partie des fonctionnalités du vélo sur l’application. Si tout est réalisable à la main sur le S2, le smartphone représente souvent un gain de temps et une meilleure vue d’ensemble sur les actions entreprises. Ainsi, c’est l’application qu’il convient de privilégier pour déverrouiller son vélo, régler le niveau d’assistance ou encore la limitation de vitesse.
Surtout, l’application garde en mémoire la localisation du vélo, c’est à dire l’endroit où il a été garé que ce soit par vous ou par ses ravisseurs. C’est là l’autre avantage de ce vélo connecté. C’est une véritable plaie à voler. En plus du système anti-vol plutôt dissuasif, son tracking GPS lui permet d’être retrouvé par les équipes de VanMoof, les « bike hunters » ou par les autorités compétentes…
Cette fonction devrait également aider VanMoof à lancer son système d’abonnement. Le Néerlandais propose déjà une formule de location des versions non électriques des S2 et X2 (à 25 euros ou 29 euros par mois) et prévoit de proposer une formule équivalente pour les versions « Electrified » de ses vélos. Celle-ci sera lancée d’ici la fin de l’année.
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