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On a testé le Nokia 9 PureView, le surprenant smartphone aux cinq appareils photo

Véritable ovni du monde la téléphonie, le Nokia 9 PureView mise sur un quintuple module caméra pour devenir une référence en photo. Réussit-il à détrôner le Huawei P30 Pro et le Pixel 3 ?

L'avis de 01net.com

Nokia 9 PureView

Les plus

  • + Excellent écran
  • + Très bonne qualité photo

Les moins

  • - Capteur d'empreintes peu fiable et mal placé
  • - Appareil photo trop lent
  • - Mauvaise autonomie
  • - Processeur daté

Autonomie & charge

0 / 5

Photo & vidéo

4 / 5

Appréciation générale

3 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 10/06/2019

Voir le verdict

Fiche technique

Nokia 9 PureView

Mémoire vive 6 Go
Capacité 128 Go
Taille 5.99 "
Voir la fiche complète

Ces dernières années, la tendance est à la multiplication des capteurs photo dans les smartphones. Double, triple voire quadruple module caméra… les constructeurs rivalisent d’inventivité pour rendre encore plus polyvalents leurs smartphones dans le domaine de la photo et leur offrir un zoom optique, un objectif ultra grand angle ou bien un capteur de profondeur.

Avec son Nokia 9 PureView, le finlandais HMD semble aller dans cette même direction mais propose en réalité une approche bien différente. Au dos du smartphone, on découvre pas moins de cinq appareils photo qui tous offrent des caractéristiques identiques ou presque. C’est l’association de ces cinq modules qui est supposée assurer une qualité photo exceptionnelle. Pari réussi pour la marque ? c’est ce que nous allons voir ensemble. 

Malgré son grand format, un smartphone qui séduit

À première vue, le Nokia 9 PureView ne fait pas très « 2019 ». Ce smartphone doit composer avec un écran de 5,99 pouces encadré d’épaisses bordures (format 18:9), plus vraiment dans l’air du temps si on le compare aux écrans poinçonnés, vraiment bord à bord, lancés ces derniers mois. C’est d’autant plus regrettable que le Nokia 9 PureView avec sa dalle de 6 pouces est aussi grand et volumineux que certains modèles 6,5 pouces. La prise en main, moins agréable qu’avec un smartphone compact s’en ressent. 

Lionel Morillon / 01net.com – Le Nokia 9 PureView semble bien grand au creux de la main. Pourtant, son écran est d’à peine 6 pouces.

Heureusement, l’écran du Nokia 9 PureView assure une excellente qualité d’affichage. Notre laboratoire a mesuré une très bonne luminosité de 626 cd/m2 quand on le pousse manuellement au maximum. Le smartphone dispose aussi d’un mode boost, assez capricieux il est vrai, qui permet, en plein soleil, de monter à 761 cd/m, ce qui est véritablement exceptionnel surtout sur une dalle de type OLED. Il se paye même le luxe de dépasser le Galaxy S10 de Samsung. Du fait de cette technologie, il dispose d’un taux de contraste infini. Son seul défaut ? Une fidélité des couleurs assez moyenne. En témoigne son Delta E mesuré de 6,88, franchement moins bon que ce que propose la concurrence. Même en optant pour un affichage « basique » dans les réglages, le blanc continue de tirer vers le bleu (Delta E de 5,31). On est loin de la justesse des couleurs offerte par un P30 Pro (Delta E de 1,48 en mode normal par défaut). 

Reconnaissons tout de même que l’écran du Nokia 9 est agréable à regarder, surtout pour visionner des vidéos ou jouer. Sa définition maximale atteint le Quad HD+ (2880 x 1440 points) pour une très haute résolution (538 ppp), assurant une image précise. Bref, il compte malgré ses couleurs peu fidèles parmi les meilleurs du marché. 

Lionel Morillon / 01net.com – Le dos en verre du Nokia 9 PureView arbore cinq appareils photo et deux capteurs.

C’est toutefois l’arrière du smartphone qui attire le plus l’attention. Tout en verre (ce qui est malheureusement très glissant), le dos du Nokia 9 PureView semble dessiner une fleur composée de six pétales et d’un pistil. Il s’agit en réalité d’un quintuple module caméra, d’un flash LED et d’un télémètre laser. Ce choix esthétique s’avère plutôt réussi et nous prouve que la multiplication des capteurs ne rime pas forcément avec un design laid ou chaotique. Il faut dire que les capteurs, parfaitement intégrés au châssis de l’appareil, ne créent aucune protubérance en surface. C’est suffisamment rare pour le souligner.

De belles performances… pour l’année dernière

À l’intérieur du Nokia 9 PureView, on trouve le processeur Snapdragon 845 de Qualcomm. Non, ce n’est pas une erreur, le smartphone utilise bien le processeur haut de gamme de 2018 plutôt que le Snapdragon 855 de 2019. Si cela n’enlève rien à la fluidité de navigation mais on ne peut que déplorer le choix de Nokia. Il est difficile de recommander l’achat d’un smartphone haut de gamme neuf équipé d’un processeur daté.

Pour le reste, le Nokia 9 PureView est techniquement bien équipé. 6 Go de RAM, 128 Go de stockage interne… Seule l’absence de la prise jack et du lecteur de Micro SD peut être critiquée. À l’utilisation, tout fonctionne convenablement. Jouer sur le Nokia 9 PureView ne pose aucun problème.

Lionel Morillon / 01net.com – Le Nokia 9 PureView se contente d’un port USB-C. Il n’a pas de prise jack.

Précisons que le Nokia 9 PureView tourne sous Android One (9). Sa surcouche, extrêmement limitée ne dénature donc en rien l’expérience Android « pure ». Et l’appreil recevra deux mises à jour majeures d’Android. Voila de quoi réjouir les utilisateurs.

Capteur d’empreintes à éviter

Attaquons maintenant la partie moins glorieuse de ce test. Officiellement, Nokia vante la présence d’un capteur d’empreintes optique sous l’écran de l’appareil, ce qui devrait permettre de le déverrouiller plus efficacement.

Cela ne vous aura peut-être pas échappé, des internautes ont publié des vidéos de déverrouillage du Nokia 9 PureView… avec une boîte de chewing-gum. Si nous n’avons pas réussi à reproduire ce bug, le smartphone nous a réservé une drôle de surprise. Alors que seul notre pouce gauche était enregistré, nous avons réussi à le déverrouiller avec notre index droit… une unique fois, c’est vrai mais tout de même. Nous sortons toutefois immédiatement le carton rouge. Ce capteur d’empreintes manque de fiabilité et ne doit absolument pas être utilisé ! C’est honteux d’embarquer une telle technologie sur un smartphone haut de gamme. 

Précisons d’ailleurs qu’en plus d’être mal placé (au niveau du chiffre 5 sur le clavier de numérotation, qu’on déclenche donc par erreur à chaque tentative d’authentification), ce capteur est horriblement lent. Il faut parfois attendre 6 ou 7 tentatives avant d’avoir un résultat positif. Bref, passez votre chemin ou configurez la reconnaissance faciale ou un schéma.

Une des pires autonomies du haut de gamme

Autre point sur lequel le Nokia 9 PureView nous déçoit, son endurance. Soyons clairs, c’est même assez mauvais comparé à ses rivaux haut de gamme. Notre laboratoire a mesuré une autonomie polyvalente de 10h05, bien inférieure à celle des principaux smartphones haut de gamme. C’est pire en streaming vidéo où le smartphone ne peut enchaîner que 8h19 de vidéo. Seul le temps mesuré en communication sauve la mise avec 19h31.

Il y a de grandes chances que l’écran Quad HD+ de l’appareil, forcément plus énergivore qu’un écran Full HD+ soit à l’origine de cette surconsommation. Quoi qu’il en soit, cela rend le smartphone difficilement utilisable plus d’une journée. Nous avons d’ailleurs souvent eu besoin de le recharger dès le début de soirée. Notons que le temps de charge intégrale est de 2 heures, ce qui n’est pas extraordinaire comparé à un Oppo Find X (33 min) ou même un Mi 9 (1h14), équipé d’une batterie de capacité équivalente ou presque. Heureusement, le smartphone a un avantage de taille, il est compatible avec la recharge sans-fil. Avoir un chargeur Qi sur son bureau est peut-être la solution idéale si vous voulez vraiment profiter de l’appareil toute la soirée. C’est ce que nous avons du faire pour rentrer à la maison le soir avec le smartphone chargé à bloc. 

De belles photos… à condition d’être patient

Comme annoncé plus haut, le Nokia 9 PureView dispose de sept capteurs. En plus d’un télémètre laser et d’un flash, on trouve cinq appareils photo de 12 Mpix à ouverture f/1.8. Deux d’entre eux sont dédiés à la couleur, les trois autres sont monochromes et servent à l’absorption d’un maximum de lumière. Vous l’avez donc compris, le Nokia 9 utilise ses cinq capteurs simultanément, ne proposant pas différents modes comme la plupart de ses concurrents. Cette bonne idée vient de la start-up Light, qui a notamment équipé le L16 (16 capteurs) ou un smartphone avec neufs appareils photo.

Le Nokia 9 PureView est-il un bon appareil photo ? C’est une certitude. De là dire que cette association de cinq capteurs change la donne, pas vraiment ! Comparé à un Pixel 3, le Nokia 9 PureView s’en sort bien mais ne le distance pas vraiment, y compris en basses lumières. Pire, le temps de traitement après chaque prise de vue prend une vingtaine de secondes, ce qui est juste insupportable sur un smartphone haut de gamme. Les cinq capteurs de Nokia ne font pas mieux que l’unique capteur de Google, ce qui nous conforte dans l’opinion selon laquelle l’approche du géant de Mountain View est la bonne. Un bonne optimisation logicielle surpasse souvent la richesse matérielle.

C’est en basses lumières que l’on découvre l’étendue des capacités de ce quintuple module caméra. La photo initiale est sombre, celle traitée est bien plus lumineuse. On remarque aussi que le smartphone gère plutôt bien la lumière même s’il lui arrive de se faire piéger et de laisser des halos lumineux apparaître, comme chez la plupart de ses concurrents. On remarque toutefois souvent que le traitement logiciel de Nokia a voulu aller trop loin et fait perdre à une photo une bonne partie de son naturel. C’est quoi qu’il en soit satisfaisant dans la plupart des cas sans que le quintuple module caméra fasse des miracles. 

Si l’autofocus du Nokia 9 PureView est plutôt rapide, le temps de basculement entre les modes est un enfer. Il faut 5 secondes pour passer en mode vidéo et 5 secondes de plus pour ouvrir le mode pro… Dans ce dernier, on a la possibilité d’enregistrer des photos en RAW afin de pouvoir les éditer dans un logiciel dédié. Le nombre de fonctions est toutefois limité. On ne peut pas, par exemple, changer l’effet de profondeur en RAW. C’est d’autant plus regrettable qu’en JPEG, c’est possible avec Google Photos. 

Finalement, le Nokia 9 PureView est un ovni incompris. Là où les autres smartphones utilisent trois ou quatre capteurs pour gagner en polyvalence, il en utilise cinq pour améliorer le rendu en basses lumières… sans pour autant battre des records. La promesse du RAW de Nokia aura sans doute du mal à convaincre les professionnels, qui préféreront sans doute un vrai appareil photo. Ce n’est pas le smartphone que nous recommanderions à un amateur de belles photos ou à un utilisateur novice. Un Huawei P30 Pro, un Galaxy S10, un Pixel 3 ou même un Pixel 3a font largement aussi bien, voire mieux et offrent plus d’options. 

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