Relativement inconnue dans le monde du cyclisme, la marque Cowboy avait déjà fait parler d’elle l’an dernier avec une première version, en série très limitée, de son vélo à assistance électrique. La société belge fondée par deux amis, sur les cendres de la start up de livraison de repas « Take Eat Easy », fin 2016, réussissait à proposer, un VAE s’appuyant sur une technologie de transmission logicielle et sur un design ultra-léché. Un an et une levée de fond plus tard, Cowboy revient avec la version 2019 de son vélo et des ambitions nettement plus élevées.
Sobre, élégant mais légèrement sous-équipé
Dans la droite lignée des fixies, Cowboy présente un vélo au cadre rigide dans une robe noire tirant sur le gris du plus bel effet. Le cadre semble conçu d’une seule pièce, sans soudures et renvoie une impression de qualité remarquable. La peinture noire mate le distingue assurément de la concurrence. Seul regret la concernant : elle a tendance à marquer au moindre choc. Seuls les réflecteurs sur les roues (essentiels à la sécurité) et l’indicateur d’autonomie composé de cinq LED viennent rompre l’homogénéité esthétique de ce Cowboy.
On apprécie tout particulièrement le soin apporté aux détails, à commencer par la batterie semi-intégrée qui se fond parfaitement dans le cadre, ou encore l’intégration des phares LED avant et arrière, là aussi très réussie. Dans sa volonté de présenter un vélo le plus épuré possible, Cowboy a sans doute oublié de le doter de quelques accessoires. Ne cherchez pas la béquille, les garde-boue ou le porte-bagage, il n’en est tout simplement pas pourvu. Plutôt étonnant pour un vélo de ville…
En revanche, côté équipement, la marque belge n’a pas fait les choses à moitié : de grandes roues de 27,5 pouces, une courroie (très pratique) à la place de la chaîne traditionnelle et même des freins à disques hydrauliques. En comparaison d’un VanMoof auquel il est souvent opposé, Cowboy ne peut prétendre au même niveau d’équipement. Les propriétaires de ce dernier devront au minimum investir dans des garde-boue (indispensables). En revanche le vélo belge se distingue par sa technologie de freinage plus sûre et plus agréable à utiliser.
Une application omnipotente
Vélo connecté oblige, l’application sur smartphone fait partie intégrante de l’expérience Cowboy. En réalité elle est même absolument indispensable, d’une part pour enregistrer son vélo (via la création d’un compte), d’autre part pour l’utiliser au quotidien. En effet, impossible de déverrouiller le vélo, ou d’activer l’assistance sans sortir son téléphone. Idem pour l’allumage des phares, indispensable lors de virées nocturnes. Seul souci, si vous n’avez plus assez de batterie sur votre smartphone, toutes ces actions seront impossibles. À l’inverse de l’Electrified S2 de VanMoof, il n’y a pas d’alternative à l’application, le VAE en est totalement dépendant pour le meilleur et pour le pire.
C’est également l’application qui sert de compteur de vitesse ou qui permet de localiser son vélo. Cette fonction est doublement utile, pour les étourdis qui oublient régulièrement l’endroit où ils garent leur vélo mais surtout en cas de vol puisque la puce GPS dissimulée dans le VAE permet de le traquer facilement. Enfin, l’application cache l’une des armes secrètes du Cowboy 2019, son mode « off road ». Comme chez Van Moof, il est possible de changer les paramètres de limitation d’assistance du vélo électrique pour les passer au standard nord-américain. En effet, au Canada et aux Etats-Unis, l’assistance est autorisée jusqu’à 30 km/h. Cette astuce vous mettra évidemment hors la loi, et nous ne vous encourageons pas à y recourir, mais il serait naïf de penser que les possesseurs de Cowboy ne l’utilisent pas.
Aussi prépondérante soit-elle, l’application souffre malgré tout de quelques bugs. C’est notamment le cas sur l’historique des trajets. Sur les deux vélos Cowboy que nous avons testés, avec deux comptes différents, le problème s’est répété faisant disparaître régulièrement des trajets réalisés.
Assistance électrique : un algorithme dans le coup… de pédale
Le Cowboy 2019 est dépourvu de levier de vitesse et pour cause, il dispose d’une transmission automatique qui fait la fierté de la marque. Les deux fondateurs insistent sur le fait qu’ils viennent de l’univers du software et non du cycle, ce qui leur permettrait d’avoir une approche plus « techno » du VAE. Le secret de Cowboy réside dans l’algorithme qui gère le couple. Le moteur de 250W, placé sur la roue arrière dans le prolongement du pignon. Ce dernier est relié à un énorme plateau par l’intermédiaire d’une courroie. Entre les deux… c’est le secret le plus total, puisque Cowboy protège sa technologie de transmission.
Ce qu’il faut en déduire, c’est que celle-ci est gérée de manière logicielle. L’algorithme utilisé serait capable d’analyser le niveau d’effort appliqué sur la pédale, de le mettre en rapport avec la vitesse du vélo, actualisée en permanence, et de délivrer ainsi un certain niveau d’assistance.
Résultat ? En Cowboy, on roule vite, voire très vite et ceci sans s’en rendre compte. En termes d’accélération, le vélo belge n’a pas vraiment de rival et sur la route, le charme opère aussi très rapidement.
Comportement sur la route : le roi de la ville, c’est bien lui
C’est le grand point fort du Cowboy. Nerveux, hyper maniable, il est aussi joueur et procure très vite une sensation de vitesse, surtout en mode « off road » (30 km/h). Avec sa position plutôt sportive et son petit guidon, il invite à une conduite engagée. En cas de frayeur, les freins à disques hydrauliques sont aussi fermes qu’efficaces et permettent de repartir de plus belle.
L’assistance électrique est un modèle du genre, surtout une fois le vélo lancé. La gestion du couple par l’algorithme est vraiment impressionnante. Même si le premier coup de pédale nécessite un bon coup de patte, l’assistance réagit très vite et répond parfaitement à l’effort proposé par le cycliste. La montée en vitesse est très progressive, sans à-coup et une fois atteints les 25 km/h, la transition en mode « manuel » se fait naturellement. C’est là que l’énorme plateau du Cowboy entre en jeu. Contrairement à un Electrified S2 de Van Moof ou même un Moustache Friday 28.3, la plage de développement est suffisamment longue pour ne jamais donner l’impression de mouliner. Résultat ? Même sans assistance, on se retrouve facilement à 30 km/h voire plus sur du plat. Un régal. Testé une dizaine de fois sur notre trajet de « vélotaf » (20,3 km et environ 130 m de dénivelé) le Cowboy s’est montré très à l’aise. Mais, plus intéressant, il nous a fait gagner du temps. Ce parcours réalisé habituellement en 55mn avec notre VTT électrique, a été bouclé avec 7 mn de moins en moyenne sur le VAE belge.
Bien qu’il s’agisse principalement d’un vélo de ville, nous avons également poussé notre Cowboy jusqu’en forêt pour voir s’il pouvait pouvait s’accommoder d’un autre type de sentier, à savoir la terre en lieu et place du bitume. Malgré des pneus lisses au possible, son comportement s’est avéré plutôt honnête. Inutile d’attendre du VAE belge des performances de VTT de descente mais disons que si votre trajet domicile-travail comporte quelques routes non goudronnées, il saura les dompter. En revanche, dans ce cas précis l’absence de garde-boue s’avère encore plus problématique que d’ordinaire.
Autonomie : promesse tenue
La batterie 360 Wh semi-intégrée du Cowboy promet 70 km d’autonomie. Elle dépend également du gabarit du cycliste ainsi que du profil du parcours. Dans notre cas, la pratique s’est révélée assez proche de la théorie, puisque nous avons réussi à dépasser les 60 km parcourus sur une charge, en mode « off road ». En configuration d’assistance traditionnelle (limitée à 25 km/h) la batterie nous a porté pendant près de 75 km.
Quant à la recharge, elle nécessite environ 3h et se fait uniquement une fois le module de batterie séparé du vélo. Il y a en effet aucun prise accessible sur le cadre ce qui est regrettable.
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