A l’occasion de l’E3 2019, Microsoft annonçait une nouvelle manette de jeu pour les plus exigeants, l’Elite Series 2. Digne héritier de la première mouture sortie fin 2015, ce contrôleur à la fois filaire (USB Type-C), Xbox Wireless et – enfin ! – Bluetooth s’inspire clairement de son aîné. A tel point qu’il en reprend tous les ingrédients, tout en promettant de sublimer la recette.
Selon Microsoft, la prise en main serait améliorée, les fonctions de personnalisation toujours plus nombreuses et l’ajout d’un profil de commandes supplémentaire (quatre en tout disponibles) devrait lui offrir encore plus de polyvalence.
Enfin, dorénavant, c’est une batterie intégrée qui se charge d’alimenter la manette et non plus deux piles AA classiques. Une base de recharge vient donc alourdir la housse dans laquelle la Elite 2 repose, semblable à un bijou dans son écrin.
Nous avons comparé, dans un premier temps, les deux générations de manettes Microsoft pour, ensuite, nous concentrer sur le tout nouveau modèle. Précisons que la Elite Series 2 est commercialisée dès à présent à 180 euros environ, soit 30 euros de plus que le premier modèle, sur le site de Microsoft mais aussi dans plusieurs enseignes spécialisées.
N’y allons par quatre chemins. L’Elite Series 2 de Microsoft est une excellente manette de jeu. Tant pour la Xbox One que pour le PC. Elle n’est pas sans défaut mais toutes ses qualités et ses améliorations éclipsent en bonne partie la plupart des reproches que nous allons lui faire.
Commençons par la prise en main. La Series 2 est plus lourde que le premier modèle, intégration de la batterie oblige (à la place des piles). Toutefois, le poids est mieux réparti sur l’ensemble du boîtier en plastique, l’équilibre est plus harmonieux. Le contrôleur a moins tendance à piquer du nez lorsqu’on ne le tient pas assez fermement ou qu’on joue, penché vers l’avant, les coudes reposant sur les cuisses, la manette devant soi.
Entre les deux versions (comme le montre le cliché ci-dessus), Microsoft a su faire évoluer le revêtement. Ainsi, le grip caoutchouteux de qualité un peu moyenne que l’on trouvait uniquement sous les cornes du premier modèle est maintenant de bien meilleure qualité et présent dessus, dessous et sur les côtés. Le revêtement au toucher peau de pêche s’avère de son côté plus épais (mais marque toujours un peu) et recouvre le reste de la manette. On notera que la prise jack 3,5 mm est toujours présente sur la tranche de manette, tout comme la prise propriétaire Microsoft qui permet de connecter le casque Xbox Stéréo et sa télécommande, par exemple.
Concernant le nombre de boutons, pas de changement non plus. On retrouve les deux joysticks frontaux, dont la tête aimantée continue d’être amovible et peut être troquée contre l’une des 6 fournies dans la sacoche. On aurait à ce propos apprécié que Microsoft pousse la personnalisation plus loin en proposant de jouer aussi sur la hauteur du joystick. Voilà une idée pour la future Series 3 !
La croix multi-directionnelle répond toujours à l’appel et continue de se décliner sous deux formes : creuse et à facettes (comme sur la photo ci-dessus) ou sous ses traits classiques. Un troisième modèle aurait été le bienvenu, surtout vu le prix demandé par Microsoft.
Les quatre boutons frontaux, les deux « bumpers » situés sur la tranche arrière et les deux gâchettes répondent aussi présents à l’appel. Tout comme le lot de quatre palets (P1, P2, P3 et P4) situés sous le corps du paddle et accessibles du bout des majeurs et annulaires de chaque main.
Ces éléments sont toujours conçus en métal satiné et leur utilisation reste optionnelle. Ils doivent être inséré dans les emplacements prévus à cet effet. Comme ils sont aimantés, même en secouant vigoureusement le paddle, vous ne les délogerez pas.
Des changements mécaniques importants
Les nouveautés techniques sont à chercher, en premier lieu, du côté des touches. Presque toutes ont fait l’objet d’améliorations, à commencer par les joysticks. Ils sont naturellement un peu plus durs et leur résistance peut encore être augmentée de deux crans. Il suffit pour cela d’ôter la tête et d’attraper le petit outil adapté dans la sacoche. Pour régler la dureté de la course, Il faut enfin tourner la petite vis cachée dans l’axe.
Attention, ne vous attendez pas à sentir une énorme différence. Elle sera surtout perceptible à force d’utilisation. Les amateurs de jeux de course automobile, de simulation, de tir ou de combat apprécieront. Cela permet d’être plus précis, de mieux contrôler l’amplitude des commandes réalisées du bout des pouces.
Passons maintenant aux boutons frontaux A, B, X et Y. Ils n’utilisent pas le même mécanisme que l’Elite Series 1 ou les paddles Xbox traditionnels. Ils ne s’enfoncent pas de la même manière dans le corps de la manette et ont une action plus franche. La réactivité s’en voit donc améliorée.
Là encore, ce n’est perceptible que si vous avez la possibilité d’avoir les deux manettes sous la main et de passer de l’une à l’autre. Mais après quelques heures de jeu, impossible de revenir à un contrôleur qui n’offre pas ce type de sensation.
Les gâchettes arrière peuvent dorénavant offrir trois types de course, contre deux sur l’Elite 1 (et une seule sur un paddle classique). On agit dessus en poussant ou en tirant les petits interrupteurs cachés sous la manette. La course ultra courte est super pour les jeux de type FPS, lorsqu’on souhaite faire du coup par coup avec son arme, ou tirer de courtes rafales. La course intermédiaire est adaptée à tous les jeux et s’avère idéale pour qu’on se soit pas être perdu lorsqu’on empoigne la manette pour la première fois.
Le dernier cran, celui qui offre la course la plus longue, nous le réservons plus aux coureurs automobiles ou motos virtuels. Voire aux amateurs de glisse en tout genre. Dans Forza Horizon 4 ou Motorsport 7, la course longue permet, par exemple, de mieux gérer le niveau d’accélération et de freinage du véhicule. Nous avons aussi trouvé que ce type de réglage était tout à fait adapté aux jeux dans lesquels maintenir plus ou moins longtemps le doigt sur la gâchette permet de remplir une jauge (pouvoir magique, attaque spéciale, etc.).
Une manette aux palets affûtés
Derniers éléments mécaniques ayant évolué, les palets. Les modèles les plus longs le sont moins que ceux du précédent modèle comme on peut le voir sur la photo ci-dessus. Leur courbe diffère aussi très légèrement, il n’y a plus de petite encoche et ce n’est pas un mal. Cela n’améliorait pas la préhension de cet élément dans le feu de l’action. Un changement que l’on constate aussi sur les deux plus petits palets.
Pour rappel, les quatre touches ont comme but premier de servir de relais aux boutons A, B, X et Y. Les joueurs de FPS verront tout de suite le bénéfice. On n’a plus à se servir du pouce droit pour aller chercher les boutons frontaux. On peut le garder sur le joystick et se servir du majeur et/ou de l’annulaire qui repose(nt) sur les palets pour lancer les actions souhaitées (ouvrir un menu, changer d’arme, etc.). Par défaut, B = P1, Y = P2, A = P3 et X = P4.
Il est toutefois possible de changer l’attribution des commandes comme on le désire. Il faut pour cela faire appel à l’application optionnelle qui permet, également, d’exploiter la mémoire interne de la manette.
L’appli est vivement recommandée
Cette appli – Accessoires Xbox – pour Windows 10 (version 1903 minimum) ou Xbox est à télécharger sur le store Microsoft . Ne vous étonnez pas si des mises à jour de la manette sont à faire, cela peut arriver, comme avec les paddles classiques.
L’interface de l’appli est claire, il est donc très facile de s’y retrouver. Vous allez pouvoir tout régler, du bouton à la courbe de réponse des joysticks et même modifier la « zone morte » des gâchettes. Voire faire en sorte que l’un des boutons programmables de la manette agisse comme la touche « Shift » du clavier. Ainsi, en le maintenant appuyé et en en pressant un autre, vous déclencherez une seconde action. Un bouton, deux fonctions… une gymnastique qui peut être compliquée au départ mais qui se révèle terriblement efficace une fois maîtrisée.
Un exemple ? Imaginons que le bouton A serve à sauter dans votre jeu et que voulez vous en servir aussi pour vous baisser (tout en gardant sa fonction initiale de Saut). Si vous attribuez la fonction Shift au palet P2, il suffit alors d’indiquer au pilote que, lorsque le palet P2 est enfoncé et que vous appuyez sur la touche A, votre personnage doit se baisser. Lorsque vous relâchez le palet, et que vous vous contentez d’appuyer sur A, il saute.
A noter : si vous connectez la manette en Bluetooth à un PC, l’appli ne fonctionnera pas. Il faut pour cela que l’Elite 2 soit branchée au PC avec le câble. Sur console, aucune restriction. En mode sans-fil ou filaire, les programmations fonctionnent. Mieux, des options supplémentaires sont disponibles sur Xbox One. On peut associer un palet à la prise de capture d’écran ou au lancement d’un enregistrement de séquence de jeu.
Précisons aussi que pour personnaliser tous les réglages, créer ou modifier les profils, il faut obligatoirement se connecter à un compte Microsoft valide. C’est à lui que seront associés les réglages. Ils seront importés dans le Cloud automatiquement et pourront ainsi, être modifié depuis n’importe quel PC ou console équipé de l’appli pour peu que vous vous identifiez.
Trois profils dans la mémoire et dans le Cloud
La manette Elite Series 2 voit ses facultés cérébrales augmenter. Le premier modèle offrait deux réglages personnalisés, à activer en faisant glisser un petit bouton entre deux positions. le nouveau en propose 4 ou, plus exactement 3 + 1. Il est en fait possible de stocker trois réglages de touches particuliers et de les appeler en pressant le bouton central.
En fonction du nombre de pressions exercées, les petits voyants s’allument. Ils vous indiquent quel profil est à l’oeuvre. Et, pour retrouver le réglage standard, il suffit soit de presser quatre fois le bouton central ou, tout simplement, de le maintenir enfoncé jusqu’à extinction des petits voyants.
Enfin, précisons qu’il est possible de créer énormément de profils et de les héberger sur votre PC. Vous pourrez ensuite les importer sur la manette, en fonction de vos besoins et de vos éventuels déplacements à l’extérieur, chez des amis.
A recharger mais pas trop souvent
Si vous utilisez la manette en mode sans-fil/Bluetooth, attendez-vous à la recharger toutes les 30 heures environ. Pour ce faire, vous pouvez la connecter directement à la console/PC via le câble USB/USB Type-C fourni (2,7 mètres) soit en la posant sur la base de recharge. Elle se connecte aussi en Type-C.
Lorsque la base repose à l’intérieur de la housse de protection, le fait qu’elle soit aimantée lui permet de ne pas venir heurter la manette pendant le transport.
Laisser la base dans la housse de transport présente un avantage. On peut recharger la manette sans même la sortir de l’étui. Microsoft a eu l’excellente idée de pratiquer une ouverture à l’arrière de celui-ci, protégé par un dispositif en silicone épais qui donne directement accès à la prise USB Type-C (voir photo ci-dessous).
Trop tardive, trop chère
Comme nous le disions en introduction, si nous avons été conquis par la manette Elite Series 2 de Microsoft, nous restons conscients de ses défauts. Le principal étant son arrivée tardive sur le marché. Microsoft a pris son temps, c’est bien, mais la prochaine génération de consoles est presque là. Même si les manettes actuelles de la Xbox One sont supposées être compatibles avec le Project Scarlett, il y a fort à parier que Redmond imagine de nouveaux contrôleurs pour sa prochaine console. Des manettes qui profiteront d’améliorations ou de fonctions qui pourraient manquer à l’Elite 2.
Second reproche que nous pourrions formuler à l’encontre de cette manette, c’est son prix élevé. Microsoft commercialisait la première génération à 150 euros, soit trois fois le prix d’une manette classique. Celle-ci ajoute 30 euros sur l’addition. C’est beaucoup et ça ne devrait pas faciliter son adoption par les gamers alors qu’elle le mérite indéniablement.
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