Fer de lance du renouveau d’Olympus, les OM-D reçoivent avec cet E-M10 Mark III leur nouveau modèle d’entrée de gamme. Au menu, toujours le même look de reflex argentique dans un format mignon et compact. Si avec cet appareil, Olympus cible souvent les femmes – cela se remarque dans les campagnes de communication – son petit format a de quoi séduire tous les photographes à la recherche d’un hybride Micro 4/3 compact et léger.
En dépit du sigle « Mark III », sur le plan technique, ce nouveau modèle ressemble beaucoup au Mark II testé en 2015 : si le processeur évolue un peu (plus de collimateurs à gérer, quelques effets en plus, etc.), le capteur reste un bon vieux 16 Mpix, « la base » du Micro 4/3. Une micro évolution technologique que l’on aurait aimé un peu plus franche. Heureusement, le processeur apporte la vidéo 4K qui faisait cruellement défaut au modèle précédent, surtout face à un Panasonic grand promoteur de la vidéo en très haute définition.
Qualité photo : Mark III = Mark II
La qualité d’image évolue donc peu : on a toujours la même plage de sensibilités qui va de 200 ISO à 25600 ISO (on peut descendre à 100 ISO, mais c’est une valeur simulée, le capteur est natif 200 ISO) et peu ou prou les mêmes résultats en basses lumières. L’OM-D E-M10 Mark III travaille bien jusqu’à 1600-3200 ISO, peut aller titiller 6400 ISO en acceptant un lissage et un bruit numérique plus fort. Rien de neuf sous le soleil.
Quand on le compare à la compétition directe, la partition reste bonne, même si elle est un cran en-dessous de son concurrent le plus proche, le Panasonic GX80, un petit boîtier dont le capteur 16 Mpix dépourvu de filtre passe-bas offre un meilleur niveau de piqué, à optique constante. Parlons optiques tant que nous y sommes : le zoom kit livré a une force et deux faiblesses.
Sa force, c’est sa compacité, puisque ce M.ZUIKO DIGITAL ED 14‑42mm 1:3.5‑5.6 EZ PANCAKE est, comme son suffixe «pancake» le laisse entrevoir, très fin – il ne mesure que 2,2 cm appareil éteint. Ses faiblesses sont sa motorisation qui rend le zoom/dezoom lent et une qualité optique médiocre. Il existe de nombreuses petites focales fixes au format Micro 4/3 signées Olympus, Panasonic ou Sigma qui rendront un bien meilleur hommage au capteur de l’appareil. On pense aussi au 45 mm f/1.8 d’Olympus, qui devient un superbe 90 mm pour les portraits, au 30 mm f/1.4 de Sigma qui devient un 60 mm de reportage ou à l’excellent Panasonic Leica 15 mm f/1.7, un 30 mm idéal pour la vie de tous les jours.
Ecran et viseur
Ce qui distingue les OM-D des Pen, c’est bien sûr le viseur électronique intégré. S’il est similaire à celui de l’OM-D Mark II (2,36 millions de points, soit une définition de 1024 x 768 pixels), il reste d’actualité dans cette gamme, seuls les appareils plus chers profitant de meilleures dalles. Avec un grossissement de x0,62 (en équivalent reflex plein format), il propose une image suffisamment précise pour un usage de tous les jours et permet de se concentrer sur son sujet ou de cadrer sereinement en plein jour.
L’écran est bien évidemment tactile. Enfin, en mode shooting uniquement puisque les menus ne sont toujours pas manipulables au travers de l’écran, à notre grand regret. Si c’est important pour vous, les boîtiers Panasonic le font depuis belle lurette. La dalle LCD de cet Olympus est de très bonne qualité, plutôt lumineuse et la réactivité du shooting tactile (je touche, il déclenche) est impeccable.
AF efficace
L’une des forces d’Olympus est la qualité de son autofocus. La révolution a eu lieu depuis le Pen E-P3 et la marque n’a cessé depuis d’améliorer sa gestion de la mise au point pour atteindre un excellent niveau même sur des modèles d’entrée de gamme comme cet E-M10 – pour rappel, les EM1 sont les modèles haut de gamme, les E-M5 constituent le milieu de gamme et l’entrée de gamme est représentée par les E-M10. Donc E-M1 > E-M5 > E-M10.
Le déclenchement est quasi instantané et s’avère toujours très bon en moyennes lumières – en très basses lumières, tout le monde galère, modèles très haut de gamme compris, comme un A7R Mark III de Sony par exemple. La rafale ne progresse pas par rapport au modèle précédent, ni en débit (on passe de 8,5 images par seconde à 8,6 i/s), ni en endurance (toujours 22 images consécutives) mais cela suffit pour un usage familial.
Vidéo 4K, le minimum
C’est avec l’excellent OM-D E-M1 Mark II, fleuron de la gamme, qu’Olympus a pris la peine d’intégrer la vidéo 4K. L’OM-D E-M10 Mark III testé ici est bien moins cher et dispose de moins d’options que son grand frère, mais il reçoit enfin la vidéo 4K. En mode service minimal avec un mode à 30 images par seconde non paramétrable, mais c’est toujours mieux que de la simple Full HD pour ceux qui en ont besoin. Il va sans dire que les passionnés de vidéo auront intérêt à regarder du côté de Panasonic ou Sony pour assouvir leurs besoins les plus fous – compression, options vidéo spécifiques, etc.
Ergonomie surchargée
La prise en main de cet OM-D est globalement agréable et son faible encombrement est un vrai plus – en parti dû à une optique très compacte et un peu médiocre comme on l’a vu. Le toucher des matériaux ne fait pas cheap et les interactions mécaniques (déclencheurs, « clics » de molette, charnière de l’écran) sont agréables. Olympus a ajouté un nouveau bouton d’accès rapide aux fonctionnalités créatives, une bonne initiative mais noyée dans la foule de commandes.
Car Olympus a des travers récurrents et l’ergonomie en est une. Côté logiciel, les menus sont peu explicites, confus et trop profonds pour un usage grand public – sans compter que cela fait des années que nous disons à Olympus qu’on ne dit pas « configurer la carte SD » mais « formater », rien n’y fait. Si les OM-D plus haut de gamme offre une excellente préhension, la série M10 (Mark I, Mark II et ce Mark III) qui est volontairement plus petite, ne dispose pas du même confort. La faute à Olympus qui entasse boutons et molettes sur ses petits modèles, les faisant ressembler à des consoles de vaisseaux spatiaux façon Star Trek.
Si cela correspond très bien à un usage « Auto », les manipulations expertes sont peu agréables. En clair : si vous êtes débutant et que vous ne touchez pas à grand-chose, c’est très bien. Si la présence de toutes ces commandes vous donne envie d’aller plus loin, tapez plus haut dans la gamme, vous serez plus à l’aise.
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