Légère évolution de l’excellent C2 de l’an dernier, le C3 ne dispose pas de l’atout majeur des dalles OLED haut de gamme de cette année, la technologie MLA (Micro Lens Array). Le seul modèle à en être pourvu chez LG sera l’incontournable G3, ce qui devrait porter sa qualité d’image à un niveau supérieur. Pour autant, le C3, mérite-t-il d’être snobé ? Son prix, nettement plus accessible que la version premium et ses qualités intrinsèques, n’en feraient-ils pas le modèle à privilégier cette année, en attendant une baisse de prix des OLED Meta ?
Notre modèle de test : le LG OLED65C35LA
Pour notre test, nous avons utilisé un LG 65C5, doté d’une dalle Ultra HD 10 bits. La dalle embarquée sur l’OLED « grand public » de la marque n’est autre que l’OLED EVO EX, la technologie phare de l’an dernier, qui serait légèrement améliorée en 2023. Pour tirer parti de cet affichage, LG a opté pour un processeur Alpha 9 de 6ᵉ génération. C’est d’ailleurs l’utilisation du dernier-né des processeurs maison qui serait à l’origine des gains de performances de la dalle, notamment en matière de luminosité, nous y reviendrons.
C’est beau, surtout accroché au mur
LG est désormais reconnu pour la qualité de fabrication de ses téléviseurs et le c3 ne fait pas exception à la règle. Son apparence, relativement classique, n’empêche pas son fabricant d’avoir soigné les détails avec une excellente qualité dans les finitions, et surtout une impression de finesse qu’on retrouve surtout sur les bordures. En la matière, le modèle de cette année ne propose pas d’amélioration sur ce point. C’est l’arrivée de la dalle OLED EX l’an dernier qui avait surtout permis de réduire les bords de 10 mm à 6 mm. En 2023, nous sommes sur le même niveau de finesse. Quant au pied, il ne change pas lui non plus. Il s’agit d’un modèle central, joliment travaillé, mais dont le rendu ne peut rivaliser avec celui du même C3 fixé au mur.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu’en matière de passages de câbles (également appelé « cable management »), LG n’est pas au niveau des meilleurs de ses concurrents. Son système de fixation des câbles est très simple à utiliser, mais pas le plus efficace pour les cacher. C’est dommage pour un téléviseur qui frise les 3 000 euros.
Quant à la télécommande, elle est absolument identique aux modèles des précédentes années. Le système avec pointeur fonctionne toujours aussi bien avec WebOS, pour peu qu’on prenne le temps de s’y habiter. Pour le reste, LG estime être toujours au niveau en matière d’ergonomie, avec un accessoire léger et facile à utiliser. Il n’a sans doute pas tort.
Qualité d’image : des progrès, même légers
La recette pour un OLED performant à un prix « décent » semble claire pour LG en 2023. Utiliser la dalle de l’an dernier, avec le processeur de cette année. Concrètement, une bonne partie des espoirs du Coréen repose sur la capacité de l’A9 Gen6 et surtout de sa technologie Dynamic Tone Mapping Pro, pour magnifier les contenus, HDR notamment.
En passant de 5 000 à 20 000 zones de contrôle de l’image, LG espère afficher une qualité d’image en progrès par rapport à ses OLED de l’an dernier, notamment sur le rendu des contenus les plus complexes, HDR en tête. En réalité, les progrès sont sensibles, peu importe les contenus et c’est sur la fidélité des couleurs que le travail des ingénieurs de LG a le plus de pertinence. Ainsi, le rendu colorimétrique en Rec709 affiche parmi les meilleures valeurs mesurées par le 01Lab. Le Delta E moyen a été mesuré à 1.54, en mode Filmmaker, ce qui est tout simplement excellent. Sur ce point, le C3 est même légèrement supérieur au G2 de l’an dernier (1.58). Il en va de même avec les contenus taillés pour le cinéma. Le rapport DCI-P3 indique une excellente couverture du spectre colorimétrique, avec là encore un Delta E moyen inférieur à 2.
Luminosité et contenus HDR
Avec le C3, la promesse de LG se situe surtout du côté de la luminosité. C’est la quête perpétuelle des modèles OLED, et le critère qui donne encore l’avantage aux dalles LCD sur certains types de contenus. Ainsi, malgré un pic lumineux en hausse à 861 cd/m2, le C3 montrera toujours des limites d’affichage dans une pièce baignée de soleil. En l’espèce, il doit également composer avec une dalle extrêmement brillante, qui malgré la présence d’un bon filtre anti-reflet, ne fait pas de miracles. Bien entendu, c’est dans le noir que l’OLED de LG donne la pleine mesure de ses capacités.
C’est en se mettant dans de bonnes conditions de visionnage qu’on se rend compte des performances réelles du C3 en mode cinéma. Le rendu des contenus HDR est bluffant avec une image très dynamique qui profite à plein du contraste « infini » de l’OLED. En définitive, ce que nous avons constaté en matière de qualité d’image sur ce C3 est très plaisant, mais ne nous permet pas d’affirmer avec autorité que l’OLED « grand public » de cette année est bien meilleur que celui de l’an dernier.
webOS se fait-il vieux ?
C’est désormais une tradition, les téléviseurs LG tournent sous l’OS maison, webOS dans sa version numéro 23. L’une de ses caractéristiques reste son mode de navigation. Les habitués de la marque apprécient toujours autant son système de pointeur à l’aide de la télécommande, pour les autres, cette façon d’interagir avec le téléviseur demandera un léger temps d’adaptation.
À première vue, l’interface de cette année évolue assez peu. LG, comme ses concurrents, à opter pour une approche centrée sur le contenu et les recommandations et en profite pour distiller un peu de publicité allègrement. A-t-on vraiment envie d’avoir un bandeau publicitaire comme message d’accueil lorsqu’on a déboursé 3 000 euros pour son téléviseur ? LG estime que c’est un compromis acceptable, nous en sommes moins certains. Cette place prépondérante de la publicité ainsi qu’une interface qui connaît quelques légers ralentissements dans cette nouvelle version, nous poussent à revoir notre jugement sur WebOS. Même s’il est plutôt agréable à utiliser, l’OS de LG est désormais moins complet et moins ergonomique qu’Android TV ou Tizen sur les TV Samsung.
Il y a tout de même une nouveauté sur WebOS cette année, ce sont les « Quick cards ». Ce sont des raccourcis qui emmènent vers des réglages spécifiques du téléviseur et qui les regroupent par domaine. Ainsi, il est possible de commander, via le téléviseur, l’ensemble des systèmes domotiques de la maison en passant par la Quick card dédiée. Idem pour le raccourci musique qui regroupe dans un même espace l’ensemble des applications musicales et les contenus affiliés. Cette nouvelle fonctionnalité ne changera pas radicalement la façon d’utiliser votre téléviseur, mais permettra parfois de gagner du temps. Pour le reste, WebOS commence à montrer quelques signes de fatigue et s’il reçoit régulièrement l’ajout de nouvelles fonctionnalités, il gagnerait à évoluer quelque peu dans son approche globale.
Jeu vidéo : LG toujours au top
Depuis quelques années, LG se fait un point d’honneur à soigner la partie gaming de ses téléviseurs. À ce titre, la série C, qui est bien plus accessible que la G, constitue un choix de tout premier ordre pour les joueurs. Jusqu’à cette année, seul Samsung, parvenait à concurrencer réellement LG sur ce point, ce qui amène une question : le C3 peut-il encore progresser sur le gaming ?
La première donnée importante concernant ce téléviseur est son retard à l’affichage. Le 01Lab a mesuré cet input lag à 13 ms, soit une très bonne valeur (inférieure aux 16 ms, le seuil à partir duquel l’œil humain est capable de percevoir la différence). LG propose également de réduire cette valeur grâce à son mode optimisé pour le jeu, mais dans ce cas, il est possible de constater une légère dégradation de l’image. Le C3 est également le modèle sur lequel LG inaugure la technologie QMS (Quick Media Switching). Cette fonctionnalité rendu possible par le protocole HDMI 2.1 élimine les latences et autres écrans noirs de quelques millisecondes lors d’un passage d’un contenu lambda à une image 120 Hz. Dans les faits, cela fonctionne parfaitement et les transitions entre notre Xbox Series X et notre Apple TV se sont faites sans le moindre accroc.
LG a également fait évoluer sa « Game bar » cette année. Désormais, elle peut être personnalisée selon les habitudes d’utilisation du joueur. Concrètement, la partie supérieure de la barre permet de changer ses raccourcis, et facilite l’accès aux quatre options les plus utiles. Cet ajout ne change pas fondamentalement l’expérience en jeu, mais il est tout de même bienvenu. 
Pour le reste, la partie gaming de ce LG C3 est tout aussi complète que classique (modes de jeu en fonction du genre, réduction de la lumière bleue, mode pièce sombre et même un mode de réduction d’énergie qui fait baisser la consommation du TV en réduisant la qualité d’image). Avec son dernier OLED, LG confirme qu’il est à l’écoute des joueurs et son statut de TV pour jouer n’est absolument pas usurpé.
Audio : les limites habituelles
Les performances audio de l’OLED grand public de LG se distinguent par leur relative médiocrité. Rien de honteux, rassurez-vous, mais disons que ce n’est pas le C3 qui mettra à mal le business des barres de son de la marque. Le système audio du téléviseur manque cruellement de basses (une conséquence de sa finesse ?), mais aussi de puissance sonore. Résultat : l’achat d’une barre de son est presque nécessaire si l’on souhaite un audio à la hauteur de la qualité d’image. C’est le cas sur de nombreux téléviseurs de marques concurrentes, certes, mais LG ne fait même pas semblant d’essayer là où d’autres tentent de maquiller leurs faiblesses, voire y parviennent. Dommage.
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