Passé maître dans l’art de proposer des téléviseurs d’entrée de gamme et malgré tout performants, Hisense revient cette année avec un modèle QLED à prix cassé. Comme souvent avec le fabricant chinois, la fiche technique est ambitieuse (trop ?), surtout compte tenu du prix. Mais qu’en est-il vraiment de ce 55A7GQ et de ses performances réelles ?
Design : une finition soignée pour de l’entrée de gamme
Ce n’est pas Hisense qui révolutionnera le design de téléviseurs. Même si cette tâche paraît ardue, elle est laissée volontiers aux fabricants de modèles haut de gamme. Le constructeur chinois, lui, opte pour un classicisme sérieux, mais pas dénué d’intérêt à l’image de ce pied qui rappelle certains modèles de LG et qui permet de surélever le téléviseur de 6 cm. En théorie, cette hauteur est suffisante pour y loger une barre de son, mais, dans les faits, la forme très avancée du pied demandera de disposer d’un meuble assez large.
Pas de révolution esthétique donc, mais quelques bonnes surprises notamment au regard du prix. En effet, l’A7GQ bénéficie d’un système de passage de câbles dans les pieds du téléviseur, plutôt ingénieux et assez rare sur des modèles aussi accessibles.
Le centre du pied est creusé pour pouvoir y loger les câbles et ainsi les faire « disparaître ». Quant au reste, c’est du classique avec notamment une télécommande assez massive et peu gracieuse. La faute sans doute aux nombreux raccourcis vers les différentes plates-formes de streaming. La télécommande du A7GQ en compte quatre, aux logos bien imposants.
Il faudra un jour se pencher sur le nombre d’utilisateurs français qui appuient plus d’une fois dans leur vie, volontairement, sur la touche « Rakuten TV » et mettre ce chiffre en comparaison de la présence du service sur les télécommandes de la quasi-intégralité des acteurs du secteur.
Qualité d’image : un manque cruel de lumière
Fort d’une fiche technique plutôt alléchante, le 55AG7Q se sait particulièrement attendu sur la qualité d’image. En effet, le cœur même de ce test est de voir ce que peut donner un téléviseur doté d’une dalle QLED aussi accessible.
Premier constat : avec une dalle IPS 8 bits limitée à 60 Hz, et malgré son panneau de Quantum Dots, Hisense ne peut prétendre rivaliser avec les produits de Samsung ou de TCL sur le strict point de la qualité d’image.
En effet, les résultats de notre labo ne sont pas tendres avec le modèle d’entrée de gamme. On pourra lui reprocher pêle-mêle une colorimétrie approximative (malgré l’utilisation d’une dalle IPS), des niveaux de gris/noirs assez faibles, et surtout un manque criant de luminosité. Bien évidemment, ce défaut de lumière génère une faiblesse importante sur le contraste et par conséquent un rendu assez fade.
En conséquence, malgré sa compatibilité avec les différents formats HDR (HDR10+, Dolby Atmos et même HLG), l’A7GQ peine à mettre en valeur ces contenus et se trouve pris en défaut, notamment sur les zones les plus sombres de l’image où les détails tendent à disparaître.
Enfin, il nous paraît évident de souligner le manque de maîtrise du téléviseur en matière de reflets et d’angles de vision. Nous ne nous attendions pas à y trouver un filtre aussi performant que chez Samsung ou Sony, mais tout de même, proposer un tarif agressif ne devrait pas épargner d’un minimum d’effort en la matière.
Néanmoins, malgré ces défauts, le téléviseur de Hisense bénéficie d’un avantage important lorsque vient le moment de le juger face à la concurrence. Il n’en a presque pas. En effet, il est bien difficile de trouver d’autres dalles QLED à ce niveau de prix, et ceux qui se sont aventurés sur ce terrain-là, même en exagérant la taille de la diagonale, à l’image d’un Xiaomi, s’y sont cassés le nez.
Vidaa en progrès, mais toujours frustré
Sur le 55A7GQ comme sur ses autres téléviseurs, Hisense opte pour son propre système d’exploitation, Vidaa. Celui-ci présente plusieurs améliorations notables dans sa dernière version, que ce soit dans sa navigation, plus fluide ou dans sa présentation, plus riche. Mais le souci de Vidaa est ailleurs, il s’agit de la pauvreté de son offre applicative.
En effet, face à un Android ou même un Tizen, l’OS propriétaire de Hisense dispose d’une offre très réduite. En revanche, il est relativement à jour des applications les plus prisées avec la présence de Molotov, Prime Vidéo, Netflix et même Salto.
Ajoutons à celà que l’OS est compatible avec Alexa, l’assistant vocal d’Amazon, ou Google Assistant, et qu’il profite du micro intégré à la télécommande pour exécuter les commandes vocales les plus courantes. Au niveau des menus, l’interface se veut assez claire et permet de retrouver les principaux réglages en deux étapes.
Quoi qu’il en soit et malgré ses progrès et ses qualités intrinsèques, Vidaa n’en demeure pas moins un OS moins performant qu’Android, WebOS ou encore Tizen. De ce fait, il invitera le plus souvent son utilisateur à s’en remettre à l’interface de sa box ou à investir dans une box TV, comme la Shield ou l’Apple TV.
Jeux vidéo : honnête pour le prix
La partie gaming n’est pas nécessairement celle où l’on attend le plus un téléviseur d’entrée de gamme. Et pourtant, Hisense s’évertue à la considérer avec attention. De fait, elle devient un argument assez intéressant dans l’utilisation qui peut être faite du téléviseur.
Cette bonne impression débute par les bonnes performances du modèle d’Hisense en retard à l’affichage. L’input lag mesuré par notre labo est de 14 ms, soit un excellent score au regard de son prix. En effet, la valeur référence ici, c’est 16 ms, soit le délai correspondant exactement à une image de retard entre le moment ou le joueur appuie sur sa manette et celui ou son action se répercute à l’écran.
L’A7GQ est également doté de trois ports HDMI 2.1. Ceux-ci sont compatibles avec les technologies ALLN et VRR, en revanche la dalle étant limitée à 60 Hz. Il sera fort logiquement impossible de profiter d’une fréquence de 120 Hz.
Autrement dit, même si le modèle de Hisense dispose de solides arguments, il n’est pas pour autant un compagnon idéal pour tirer profit au maximum des capacités d’une PlayStation 5 ou d’une Xbox Series X. Il faudra se contenter d’un affichage 4K à 60 Hz, ce qui conviendra à une partie des joueurs, mais pas aux plus exigeants. Néanmoins, ce genre de limitation n’est pas rare à ce niveau de prix, et il n’y a à notre connaissance aucun modèle compatible 4K 120 Hz à moins de 600 euros sur le marché.
Qualité audio et consommation : les absents
La partie audio du Hisense 55A7GQ ne mérite pas nécessairement que l’on s’y attarde. En effet, celle-ci est d’assez peu d’intérêt, fournissant un son très orienté sur les médiums et manquant cruellement de relief. Rien d’étonnant sur un modèle d’entrée de gamme nous direz-vous ? Certes, mais avec deux haut-parleurs de 10 W, il était difficile d’espérer plus. En revanche, il aurait été bienvenu de rendre le téléviseur compatible DTS, plutôt que de faire miroiter une capacité Dolby Atmos au mieux anecdotique.
Si la partie audio est sans surprise pour un téléviseur à ce niveau de prix, sa consommation est, elle, beaucoup plus surprenante. Malheureusement, pas dans le bon sens. En effet, notre labo a mesuré une consommation de 0,7 W en veille, soit bien au-dessus de la moyenne.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.