Il y a quelque temps, nous vous parlions du YDX Moro 07, le premier VTT électrique de Yamaha lancé en Europe. Le modèle le plus ambitieux du constructeur japonais n’arrive pas seul. Il est accompagné de deux autres représentants qui s’attaquent à des segments différents. Lors de notre essai du VTTAE (VTT à assistance électrique), nous avons également pu prendre en main le vélo urbain et le gravel électrique de Yamaha. Notre temps de roulage réduit avec ces deux-là ne nous permet pas de vous proposer un test complet digne de ce nom. En revanche, il nous permet de vous livrer nos premières impressions au guidon de ces deux nouveaux-venus.
Crosscore RC : très solide, trop rigide ?
Le Crosscore RC est le VAE le plus grand public de Yamaha, celui qui est censé convaincre la clientèle de la marque de se mettre au vélo électrique. En effet, même si les vélos du Japonais sont vendus en ligne, les concessions Yamaha seront également mises à contribution pour (re)lancer la marque sur le marché du vélo.
Le Crosscore se présente plutôt bien et fait preuve d’une très bonne qualité de conception. Les finitions sont soignées et comme pour les deux autres VAE du motoriste, il s’en dégage une forte impression de solidité. Mention spéciale pour les nombreux points de fixation sur le cadre qui autorisent le propriétaire à truffer son vélo d’accessoires. L’afficheur, de bonne facture (c’est un modèle Display 1), trouve place sur la gauche du cintre et tombe facilement sous la main. En revanche, nous aurions pu imaginer une bien meilleure intégration des optiques que celle que propose Yamaha sur son Crosscore. Pour le reste, lors de notre test, notre vélo n’était pas équipé des accessoires indispensables pour la ville (porte-bagages, garde-boue), mais Yamaha nous a confirmé que les versions qui seront distribuées en France le seront.
Qu’en est-il des sensations de conduite ? Elles sont plutôt mitigées nous concernant. Pour deux raisons principalement : la première, c’est le choix du moteur, un PW-ST… de Yamaha. Celui-ci est non seulement particulièrement bruyant, mais son assistance commence également à dater. Son mode auto, par exemple, n’offre pas le niveau de fluidité de ses plus grands concurrents (Bosch, Shimano et même Bafang) et l’assistance électrique manque de naturel et de progressivité. C’est d’autant plus regrettable que son mode d’assistance le plus élevé est particulièrement saignant et que son couple (70 Nm) le place dans le haut du panier pour un VAE urbain. L’autre grief concerne les sensations de conduite. La géométrie est plutôt bonne et invite à adopter une position certes droite, mais tout de même naturelle. C’est davantage le comportement du vélo qui est en cause. En effet, le Crosscore RC, peut-être du fait de son châssis, manque cruellement de souplesse et de confort.
Quant à sa batterie, le bloc de 500 Wh devrait suffire à couvrir la majorité des trajets, y compris pour du « vélotaf », mais semble quelque peu en retrait par rapport aux batteries des dernières générations de VAE qui sont plus imposantes. En définitive, même si le Crosscore RC bénéficie d’une bonne réalisation, certains choix peuvent surprendre (moteur ancien, petite batterie) et Yamaha aura bien du mal à justifier un tarif qui frise les 3 000 euros.
Wabash RT : l’hybride à la sauce Yamaha
Le Wabash est plutôt une bonne surprise. Même si la mode est au gravel, nous n’attendions pas nécessairement Yamaha sur ce marché de niche. Or, avec plus ou moins les mêmes ingrédients que le Crosscore, le Japonais parvient à réaliser un gravel électrique plus intéressant que son VAE. Comment ?
Comme pour le Moro 07 ou le Crosscore RC, la qualité de fabrication est impeccable. Le Wabash se permet même, par la forme de ses tubes, de faire quelques clins d’œil, plutôt discrets et bien sentis à l’univers de la moto. Au final, son design est certes typique des gravel actuels, mais l’ensemble a fière allure et inspire la confiance.
Côté équipement, Yamaha n’a pas pris de risque en confiant les clés à une autre entreprise japonaise, Shimano. Et dans le catalogue de cette dernière, c’est vers la gamme GRX, spécialement conçue pour le gravel qu’il a jeté son dévolu. Ainsi, sur les freins, nous retrouvons le système RX600. Quant à la transmission, c’est du GRX RX812, une référence en la matière. Le fabricant du Wabash RT a fait preuve du même sérieux au moment de choisir les pneus, des Maxxis Rambler (700x45C).
C’est sur la partie purement « électrique » en revanche que la fiche technique se gâte quelque peu. En effet, Yamaha a choisi de reconduire le même équipement que sur son Crosscore RC. Pour l’afficheur, passe encore, le Display A peut faire l’affaire, mais pour le moteur et la batterie, c’est nettement plus risqué. En effet, si le choix de l’ancien moteur, le PW-ST, peut s’entendre sur un VAE très grand public, il est bien plus curieux sur un gravel qui vise la performance. Or, et c’est bien là le plus étonnant, Yamaha dispose d’un moteur plus récent (le PW-S2) et d’un autre plus puissant (le PW-S3), qu’il utilise sur son VTTAE. Idem sur la partie batterie. Le bloc de 500 Wh n’a rien de honteux en matière de capacité, mais l’objectif d’un gravel est d’avaler les kilomètres et pour y parvenir, il vaut mieux s’équiper d’une plus grosse batterie comme le font les références actuelles du gravel électrique.
C’est d’autant plus dommage, qu’en dehors des limitations liées à son choix de motorisation, le comportement du Wabash sur la route est vraiment intéressant. Certes, ce n’est pas le plus confortable des vélos (notamment sur les sentiers), mais il s’avère plutôt dynamique en conduite et efficace sur l’asphalte. En revanche, comme pour le reste du catalogue, son prix, 4 490 euros, paraît élevé.
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