Considéré par de nombreux spécialistes comme une référence des VTTAE haut de gamme, le Spectral : ON de Canyon s’est renouvelé cette année en adoptant le dernier moteur de Shimano, l’EP8. Avec cette dernière modification, le fabricant allemand espère avoir gommé l’une des rares faiblesses de la star de ses VTT. Est-ce le cas ? Pour en avoir le cœur net, nous l’avons testé !
Ce que Canyon fait de mieux (et de plus cher)
Certes, la version 2021 du Spectral : ON n’apporte pas autant de changement que la précédente. En effet, sa véritable révolution, Canyon l’a faite en 2020 en intégrant complètement la batterie dans son cadre et en changeant le triangle avant par une version en carbone, ce qui s’est traduit par un gain total d’un kilo sur la balance. En apparence, le Spectral : ON 2021 est donc le même, avec sa suspension intégrale, ses tubes profilés avec précision aux soudures polies et ses passages de câbles impeccables. Disons-le sans encombre, ce vélo est magnifique et la parfaite intégration de son moteur central lui donne une impression de finesse qui ferait presque oublier qu’il s’agit d’une modèle électrifié. Sans aucun doute, le Spectral est un VTT haut de gamme, surtout dans sa version CF9, la plus chère du catalogue.
En effet, les tarifs du Spectral : ON varient en fonction de ses quatre niveaux de finition. Concrètement, la base du vélo, c’est-à-dire le cadre et le bloc batterie/moteur, ne change pas. Ce sont tous les accessoires autour (transmission, suspension, roues ) qui font osciller le tarif entre 4 699 euros et 7 599 euros. Ce sera là l’autre point clé de notre test, à savoir : est-ce vraiment utile d’opter pour la version premium du vélo ?
EP8 : un changement si important
Jusque là, Canyon équipait son Spectral : ON du Shimano E8000, la précédente génération de moteur du japonais. Vieux de 4 ans et souffrant de la comparaison avec les dernières productions de Bosch, le moteur était considéré à juste titre comme la principale faiblesse du VTT de l’Allemand. Avec l’EP8, l’évolution est pour le moins notable. Disposant d’un couple de 80 Nm, le dernier moteur de Shimano permet au Spectral de gommer son principal défaut et le dote de l’une des assistances les plus intéressantes du moment. En effet, la particularité du moteur japonais, c’est d’être particulièrement progressif dans son assistance électrique. Ainsi, il ne suffit pas de poser son pied sur la pédale pour s’envoler, la réponse du moteur est proportionnelle à l’intensité de l’effort. Le résultat est très intéressant puisque le comportement du vélo est très proche de celui d’une version musculaire. Bien que présent et actif, le moteur a tendance à se faire oublier ce qui permet de se concentrer sur les sensations perçues par ailleurs.
Quant aux trois modes d’assistance, ils sont configurés de manière assez basique mais diablement efficace. Le mode éco offre une assistance limitée, mais préserve l’autonomie au-delà de 100 km. Le mode boost, quant à lui, offre la pleine puissance du moteur quasi immédiatement. Il est idéal pour les passages les plus raides ou pour la montagne. Mais de manière générale, c’est le mode intermédiaire, le trail, qui sera le plus utilisé. Il offre un excellent compromis entre niveau d’assistance et autonomie.
Le seul aspect sur lequel Shimano a encore du mal à rivaliser est celui de l’afficheur. Celui du Spectral a l’avantage d’être bien intégré au guidon, de ne pas gêner la conduite, mais ce que Bosch propose depuis quelques années avec le Kiox ou plus récemment le Nyon.
Finalement, le changement de moteur et la transition vers l’EP8 fait un bien fou au Spectral. Canyon dispose à coup sûr de l’un des meilleurs moteurs du moment et celui-ci met en exergue un cadre particulièrement réussi.
L’art de se faire oublier
Excellent dans sa réalisation et dans le choix de son équipement, le Spectral : ON excelle aussi du point de vue de son comportement. En effet, c’est sur ce point que Canyon fait la différence avec ses concurrents. Le savoir-faire du constructeur allemand en matière de cadre et d’intégration est indéniable. Son VTT électrique est non seulement dynamique, joueur et facile à contrôler mais il donne surtout l’impression d’être très léger. Ce qui nous a sans doute le plus étonné, c’est à quel point les sensations, en conduite, sur ce VTTAE sont proches d’un vélo musculaire. Malgré un surpoids évident (23 kg sur la balance), le Spectral se joue du terrain avec une facilité déconcertante. Sur ce point, c’est bien sûr la qualité d’intégration de la batterie et du moteur, mais aussi l’expertise en matière de répartition des masses du fabricant qu’il faut saluer.
Bien que les sentiers soient ses terrains de jeu préférés, nous n’avons pu résister à la tentation de tester le Spectral : ON en ville. Bien sûr ses gros pneus et son énorme cintre ne sont pas les plus indiqués pour briller sur les pistes cyclables. Et pourtant : grâce à sa suspension exemplaire et sa motorisation, le VTT de Canyon s’en sort plus que convenablement. Concrètement, ce qu’on perd en vitesse (environ 2 mn de moins sur notre trajet test de 20 km) est compensé par le gain en confort et en plaisir de conduite.
Attention grosse batterie
Comme pour tous les vélos à assistance électrique que nous testons, le score d’autonomie a une valeur indicative. En effet, celle-ci varie en fonction du niveau d’assistance, du gabarit du cycliste, du type de terrain ou encore de la pression des pneus et de la température extérieure. Néanmoins, avec son bloc intégré de 630 Wh, le Canyon Spectral : ON est doté d’une batterie de grande capacité, ce qui permet à son propriétaire d’envisager de longues sorties ou d’opter plus facilement pour le mode d’assistance le plus gourmand. Dans notre cas, nous avons essentiellement roulé en mode trail, le niveau intermédiaire et dans une forêt relativement vallonnée. Dans ces conditions, nous sommes parvenus à dépasser les 80 km en une charge plusieurs fois. Bien évidemment, en mode éco la barre des 100 km devrait être franchie sans soucis.
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