Elle dure depuis des années, et elle n’est pas près de prendre fin : dès cet automne, la ‘ guerre des consoles ‘, comme il est convenu de l’appeler, connaîtra un nouvel épisode avec la sortie des machines dites ‘ de prochaine génération ‘. Le calendrier est arrêté : Microsoft dégainera le premier cet automne, Sony suivra au printemps, et Nintendo portera le coup final courant 2006. Si ce dernier reste extrêmement discret sur sa prochaine Revolution (même le nom est provisoire), les deux premiers s’affrontent à coups de chiffres. La fréquence des processeurs explose ?” rien en dessous de 3,2 GHz ! ?” et les définitions graphiques atteignent des sommets jamais vus à ce jour sur console, allant jusqu’à 1 920 x 1 080 pixels ! Bref, les jeux promettent d’être plus beaux et plus réalistes que jamais.
Le virage du tout multimédia
Mais, cette fois, la bataille est double. En marge de leur fonction ludique, les nouvelles consoles prennent le virage du tout multimédia afin de s’imposer dans l’ensemble audio-vidéo du salon. Cela commence par l’abandon des câbles : grâce à une liaison radio Bluetooth ou Wi-Fi, la manette peut trôner sur la table basse, entre les télécommandes du téléviseur et de la platine DVD. Ensuite, d’une console à l’autre le reste diffère, mais la philosophie est identique. Ainsi, la Xbox 360 peut lire les DVD-Vidéo de haute définition (DVD-HD) en mode progressif (progressive scan). Grâce à ses trois prises USB 2.0, elle peut afficher les photos d’un appareil numérique ou jouer la musique d’un baladeur MP3. Encoder un CD-Audio sur son disque dur de 20 Go (une option de la version de base) ou commander des films via le service en ligne Xbox Live devient un jeu d’enfant… En clair : la Xbox 360 rend les mêmes services qu’un PC Media Center.
Connexion tous azimuts
Chez Sony aussi, le multimédia, on connaît. Fort de son expérience en électronique grand public, il a doté sa console de nombreux connecteurs (6 prises USB 2.0, lecteur de cartes Memory Stick Pro Duo, CompactFlash et SD Card, connecteur pour disque dur amovible) et d’un lecteur de DVD Blu-Ray. Là aussi, cette console sait lire toute sorte de fichiers multimédias et peut se connecter à Internet.Nintendo, comme à son habitude, n’a presque rien dévoilé de ses projets. Seules certitudes : sa Revolution sera, elle aussi, ouverte au monde du multimédia et du sans-fil, et restera compatible avec l’ensemble de la gamme des jeux Nintendo, depuis la Nes jusqu’au GameCube !
Microsoft dégaine le premier
En mai dernier, de lors l’E3 (l’Electronic Entertainment Expo, le plus gros salon de jeux vidéo au monde), seul Microsoft était en mesure de montrer des versions jouables d’une quinzaine de futurs jeux Xbox 360. Si la console affiche une définition de 1 920 x 1 080 pixels, la plupart des jeux présentés tournaient dans des définitions certes plus modestes (1 080 x 720 points), mais déjà bien au-dessus de ce que l’on peut voir sur les consoles actuelles (640 x 480 dans le meilleur des cas).Et là, le choc visuel est saisissant ! Les jeux sont nettement plus beaux, plus fins et détaillés, mais… pas forcément plus originaux. La grande majorité des premiers titres annoncés, et ce n’est pas une surprise, sont des suites de jeux existant sur Xbox : Ghost Recon Advanced Warfighter, Call of Duty 2, Dead or Alive 4, Fifa 2006, NBA 2K6, Need for Speed Most Wanted, Rumble Roses XX, Halo 3, Tiger Wood PGA Tour 2006, Top Spin 2, ou encore Quake 4. Si l’on trouve quelques productions originales, comme Saint’s Row ou encore Gears of War, les éditeurs limitent les risques (et les frais) en piochant leurs idées dans des formules toutes faites qui ont fait leurs preuves sur d’autres consoles et dont on est certain qu’elles se vendront. Deux packs seront disponibles.Le premier, à 299 euros, comprendra la console, une manette avec fil, un câble audio vidéo classique, ainsi qu’un accès au Xbox Live Silver qui, s’il autorise la création de son profil, le tchate et l’achat du contenu téléchargeable sur Internet, ne permet pas de jouer en ligne.Le second pack, à 399 euros, comprendra une manette sans fil, un câble vidéo compatible HDTV, un disque dur amovible de 20 Go, un casque-micro, un câble Ethernet, ainsi qu’une télécommande pour faciliter l’utilisation des fonctions multimédias de la Xbox 360.
Un monstre de puissance
Présentée aux journalistes présents à Los Angeles à peine deux heures avant la Xbox 360, la PlayStation 3 a marqué les esprits.D’entrée de jeu, Ken Kutaragi, président de Sony Computer Entertainment, annonce la couleur : la PlayStation 3 est 35 fois plus puissante que la PlayStation 2, et deux fois plus que sa concurrente directe ! Son atout : le Cell, un processeur 64 bits cadencé à 3,2 GHz et capable de traiter 16 milliards d’instructions par seconde.Une véritable bête de course, fruit d’une étroite collaboration entre Sony, IBM et Toshiba. Même si les premiers jeux dévoilés n’étaient pas des versions jouables, mais des séquences vidéo préenregistrées (la console n’est pas attendue avant le printemps 2006 au Japon et les premiers jeux ne sont pas encore prêts), on s’est fait une idée de ce que seront les prochaines productions de Sony.Tout comme avec la Xbox 360 de Microsoft, il ne faut pas s’attendre à des bouleversements dans la manière dappréhender les jeux. Malgré leur look futuriste, elles ne sont en rien révolutionnaires et offrent les mêmes fonctions que celles de la PlayStation actuelle : sticks analogiques, croix directionnelles et autres boutons sont toujours présents et identiques en nombre.Les jeux, quant à eux, franchissent forcément une nouvelle étape graphique : tout est plus détaillé et plus rond. La PlayStation 3 arrondit les angles ! Certaines productions, telles que The Getaway, Motorstorm ou Killzone 2, offrent une impression de réalisme incroyable et inédite à ce jour. Mais là encore, la liste des premiers jeux attendus ne laisse pas beaucoup de place aux productions originales. Sont ainsi annoncées de nombreuses suites : Resident Evil 5, Gran Turismo 5, Formula One, Fight Night 3, Def Jam 3… Bref, que des valeurs sûres.
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