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Vous en parlez

Nous avons reçu de la part d’un responsable de boutique de la chaîne Phox (à Compiègne, 60), un message intéressant qui concerne un débat que nous avons de façon récurrente à la rédaction. Ce débat concerne la question des prix et de leur impact sur les détaillants et, au-delà, de celle du service et des rapports humains.

Dans votre éditorial du mois de mars 2006, vous avez mis en cause la compétitivité des ‘ boutiques ‘ où l’on ne peut que payer plus cher son matériel et ses tirages photographiques.[…] Voici le point de vue d’une ‘ boutique ‘ qui se sent responsable de ce qu’elle propose et de ce qu’elle vend, et qui pense que si vous avez raison de poser des questions, il y a des réalités du commerce dont vous n’avez, a priori, pas saisi les finesses.Notre travail de ‘ boutiquiers-photographes ‘ a déjà connu des crises, mais jamais comme celle que nous connaissons aujourd’hui. […]Cette guerre-là est due aux découvertes technologiques qui s’accélèrent et envoient aux cimetières des appareils réputés ‘ excellents ‘ il y a peu, comme par exemple tous ceux qui utilisaient les cartes SmartMedia et dont seuls les chasseurs de raretés pourront trouver aujourd’hui de quoi remplacer leurs cartes défectueuses.Tous les acteurs du marché : fabricants, boutiquiers, sites Internet, journalistes… conseillaient, et conseillent encore à leurs clients-lecteurs, tel ou tel produit comme étant ‘ le meilleur ‘, en oubliant parfois, volontairement ou non, de leur préciser que, dans six mois, ce produit sera dépassé. Vous désignez la Toile Internet comme la solution pour le partage des photos de chacun et l’outil de la destruction finale des boutiquiers.Je pense que toutes les formes de commerce sont nécessaires au bon fonctionnement d’une économie, que chaque client est différent, et que si certains n’ont besoin que d’une image sur un écran avec une fiche technique pour se décider à acheter, beaucoup d’autres ont besoin de toucher le produit, de discuter avec une femme ou un homme compétent et de parler d’un prix de façon naturelle et conviviale, ce qui se pratique dans toute boutique normalement constituée, mais qui est impossible sur la Toile.Quand je parle de ‘ boutiquiers ‘, je parle de toutes formes de commerces où il y a compétence, échange et présence humaine. […]Nous pouvons louer notre monde de communication. Si celui-ci n’est pas capable de maintenir un vrai contact humain, il est condamné à l’avance.Cela prendra le temps qu’il faut, mais il sera remplacé par autre chose de plus convivial.J’espère ne pas léguer à mes enfants un monde dominé par des écrans et ayant oublié ce qu’est un sentiment, un ressenti, ce qu’est une intonation de voix, une inclinaison de tête, l’écoute, le partage d’une voix, d’une présence, dun conseil.

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La rédaction