Adieu plomb, mercure, chrome hexavalent, cadmium et autres ignifuges à base de diphényle polybromé (PBB) et d’éther diphényle polybromé (PBDE) ! Depuis le 1er juillet 2006 (voir page 20, l’avis de notre avocate), la directive européenne sur la restriction de l’usage de certaines substances dangereuses (RoHS) interdit le recours à ces six substances pour la fabrication d’équipements électriques et électroniques.Et pour cause : dès lors que les équipements sont abandonnés dans des déchetteries, ces substances se révèlent très nocives pour l’environnement et souvent cancérigènes pour l’homme. Le cadmium contenu dans les cartes électroniques et puces peut ainsi provoquer un cancer par inhalation ; le plomb ?” utilisé par exemple pour les écrans cathodiques ?”, est nocif pour les systèmes nerveux et sanguin, ainsi que pour le foie ; les retardateurs de flamme bromés PBB et PBDE ?” souvent présents dans boîtiers et câbles ?”, peuvent générer des troubles du comportement chez les nouveau-nés.
Une production en augmentation
La dangerosité de ces substances est d’autant plus inquiétante que la production de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) sur le seul sol français s’élève à 1,7 million de tonne par an (soit 14 kg par an et par habitant), avec une augmentation annuelle de 3 à 5 %, selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). La directive RoHS vise donc à réduire la toxicité aussi bien des produits ‘ bruns ‘ ou audiovisuels (matériel hi-fi, télévision), des produits ‘ blancs ‘ ou électroménagers (réfrigérateurs, aspirateurs, micro-ondes) que des produits ‘ gris ‘ ou informatiques (mobiles, ordinateurs, imprimantes). Le texte prévoit cependant des dérogations lorsque le remplacement d’une substance par une autre se révèle impossible en l’état actuel de la science. Ainsi, le plomb peut toujours être utilisé dans le verre des tubes cathodiques et tubes fluorescents, ou dans les soudures pour les serveurs, les systèmes de stockage et équipements d’infrastructure pour réseaux de télécommunication. Idem pour le mercure, toujours utilisé dans des tubes fluorescents. Moins toxique, linformatique ? Pas tant que ça !
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