A peine sortie de sa boîte, la tablette fait son effet et chacun à la rédaction y va de son commentaire. Les sceptiques d’abord : ‘ Ton livre électronique, il est allumé là ? ‘. Le même phénomène s’est produit au dernier Salon du livre, où un espace était consacré au ‘ livre électronique ‘, terme ambigu qui décrit à la fois le moyen de lecture (que nous préférons appeler tablette pour éviter la confusion) et le texte sous forme numérique que l’on y place.
Poids plume et petite taille
Devant la série de tablettes exposées, plus d’un visiteur s’est demandé si la page qu’on pouvait lire était factice ou réelle. Mine de rien, cette seule interrogation est la preuve que les nouvelles tablettes ont réussi leur pari : imiter presque à la perfection la feuille imprimée.Viennent ensuite les technophiles, ceux qui tapotent illico l’écran de leur gros index puis questionnent : ‘ Il n’est pas tactile ? Est-ce qu’il a une connexion Wi-Fi ? ‘. Non, la tablette que nous avons testée n’est ni tactile, ni équipée d’une connexion Wi-Fi. Il s’agit du Cybook de Bookeen, la moins chère (vendue 350 euros tout de même) actuellement disponible en France. Sa particularité est d’offrir un format proche de celui d’un livre de poche : ses dimensions 11,8 x 18,8 x 0,85 cm permettent de la glisser dans un sac ou une poche. Oubliés les premiers appareils de lecture lourds et encombrants ! La tablette est également légère : 174 grammes, soit le poids d’un livre de poche de 250 pages environ.L’appareil, mis sous tension, démarre sur la bibliothèque déjà stockée. Chaque livre en attente d’être feuilleté est représenté par l’image de sa couverture suivie de son titre. A l’aide du bouton de navigation, situé en bas à droite, on sélectionne l’ouvrage de son choix. Facile. La première page du livre s’affiche. Visuellement, les pages électroniques ont un aspect grisâtre rappelant celui d’une feuille de papier calque. On passe à la page suivante en pressant le bouton de navigation sur la droite, à la page précédente en appuyant à gauche. Le délai pour passer d’une page à l’autre est de trois-quarts de seconde, ce qui est très acceptable. Entre deux pages, un flash noir, désactivable, évite les traces fantômes.
Un vrai confort de lecture
Textes et images s’affichent de manière lisible, même si le contraste reste moins élevé que celui d’un texte imprimé en noir sur une page bien blanche. Sur le Cybook, la résolution est de 166 points par pouce (deux fois mieux qu’un PC), l’écran mesurant 9,1 x 12,2 cm, ce qui se révèle tout à fait satisfaisant. Les images, quant à elles, sont affichées en quatre niveaux de gris pour un résultat probant. Enfin, la taille des caractères (douze niveaux paramétrables) ainsi que la police utilisée (trois sont proposées par défaut : Courrier New, Georgia et Verdana) peuvent être modifiées afin de grossir le texte et de trouver un meilleur confort visuel de lecture. Jusque-là, tout va bien. Reste à tester comment la tablette réagit dans différentes conditions de lecture. Que ce soit dans le train, le bus, le métro, devant la télé, ou dans l’intimité d’une lampe de chevet ?” plage et baignoire ont été évitées pour des raisons d’incompatibilité technologique ?”, le Cybook s’en sort très bien grâce au procédé d’encre électronique (lire l’encadré ci-contre) adopté par la nouvelle génération de ces appareils de lecture.Abandonnant l’encombrant système de rétro-éclairage de leurs ancêtres à écrans LCD, ces tablettes sont éclairées uniquement par la lumière ambiante. Comme une feuille de papier en somme. Cet éclairage naturel fait ainsi disparaître la fatigue oculaire provoquée par la lecture sur écran. Lire au soleil n’est également plus un souci. A peine voit-on de temps en temps un reflet gênant sur l’écran :un léger pivotement, et voilà l’importun rayon disparu. L’absence de rétroéclairage permet également d’économiser la batterie : l’affichage du texte ne consomme rien en lui-même, seul le changement de page dépense de l’énergie. Conséquence : l’autonomie de la tablette ne s’annonce plus en durée, mais en nombre de pages vues, soit une autonomie d’environ 8 000 pages (d’après le fabricant).
De nombreux livres disponibles
Et que peut-on y lire sur cette tablette ? Des fichiers numériques aux formats PRC et PDB (formats de fichiers pour les assistants personnels Palm), HTML, TXT et PDF, qu’il s’agisse de livres ou de documents personnels. Pour savoir comment alimenter la tablette en livres numériques gratuits, reportez-vous à notre sélection de sites parue dans Micro Hebdo n?’ 497, ou bien consultez l’adresse suivante : www.01net.com/editorial/366 442/une-bibliotheque-dans-le-micro. La tablette étant reconnue par Windows comme un périphérique amovible, le transfert peut s’effectuer d’un simple glisser-déposer. Le Cybook accueille aussi les livres commercialisés par le site Mobipocket (www.mobipocket.com). Emporter les livres achetés exige alors d’utiliser le logiciel disponible sur le site. Celui-ci permet aussi de s’abonner à des flux RSS, de télécharger leur contenu et de les transférer sur la tablette. Un bémol néanmoins : les fichiers PDF contenant trop d’images ne peuvent pas toujours s’afficher.
La musique en plus
Le plaisir d’écouter de la musique tout en bouquinant n’est pas oublié puisque le Cybook lit les morceaux MP3, ce qui lui permet d’accepter ainsi les livres audio. Dans ce cas, l’autonomie de la tablette diminue fortement car la consommation d’énergie est continue.Les premiers Cybook embarquent 64 Mo de mémoire, soit de 100 à 300 livres, de quoi s’occuper un moment. Les tablettes commercialisées à partir de ce mois-ci verront cette mémoire gonflée à 512 Mo sans modification de prix. Le lecteur de carte SD de la tablette permet d’augmenter encore cette capacité de stockage.Le test est fini, il est temps de refermer virtuellement le livre. Séduits, nous le sommes. La nouvelle génération de tablettes offre une impression visuelle, un confort de lecture, un affichage du texte et des images excellents. L’utilisation du Cybook est assez facile, malgré des boutons, notamment ceux situés sur la tranche, pas toujours pratiques. En attendant l’arrivée de tablettes souples à rouler et à coincer sous le bras comme un bon vieux journal, on rêve de voir apparaître la couleur (d’ici deux à trois ans d’après Bookeen) et de tourner les pages d’un simple glissement d’index sur l’écran. Enfin, messieurs les fabricants, pour vos prochains modèles, pensez à nous offrir autre chose que des appareils noirs ou gris, à l’aspect ‘ plastoc ‘. Le plaisir de la lecture commence dès la couverture !
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