Si vous vous intéressez au reportage, vous avez tout à gagner à regarder avec attention comment procèdent les vidéastes.En vidéo, la notion d’image indépendante, présentant un intérêt par elle-même, sans notion narrative, n’existe pas vraiment. Pour illustrer ce point, j’ai pris deux exemples. Le premier a été réalisé dans la même situation que
celle décrite précédemment (un salon, la Foire de Paris, cette fois tourné pour un petit sujet télé). Le second est encore plus anodin, il s’agit d’un simple voyage de nuit en train.
Concevoir le déroulé
Qui dit narration dit début, déroulé et fin, et cette règle ne souffre guère d’exception. Sauf si l’on se contente de montages fouillis dans lesquels les séquences filmées se succèdent sans lien, ce trio (début, déroulé, fin) est
peu ou prou incontournable. Il l’était à l’époque où la présentation des films montés se faisait de façon linéaire, il l’est encore plus avec la possibilité de créer un DVD, découpant l’histoire en chapitres.
En vidéo, tricher, c’est bien
Si la cohérence du déroulé est de mise, rien ne vous oblige à utiliser pour la construire des éléments qui ont effectivement été tournés dans l’ordre. Dans la séquence du voyage de nuit en train, j’ai tourné les images du départ
en métro… après coup. De la même façon, j’ai tourné l’introduction du sujet sur le salon avant de partir. Cela ne veut pas dire que tout doit être tourné dans n’importe quel ordre, mais plutôt qu’il faut conserver à l’esprit deux choses qui
ne sont pas contradictoires.La première est donc de bien penser à tourner de façon construite. Les vidéastes expérimentés parlent de ‘ tourner monté ‘. Ce terme désigne le fait de tourner dans l’ordre les différentes séquences qui
vont constituer le film, le vidéaste ayant constamment en tête la construction du film terminé. Cette approche, dans la majorité des cas, sauf à filmer quelque chose d’extrêmement précis, risque fort de relever du v?”u pieux. Néanmoins, l’avoir en
tête permet de ne pas oublier des éléments importants (comme les plans de coupe ou les champs/ contrechamps par exemple).La seconde chose à garder à l’esprit est de rester souple quant à la définition du ‘ sujet ‘ pour éviter de passer à côté d’une narration plus intéressante que celle qui avait initialement été retenue.
Cette démarche s’applique à n’importe quelle circonstance. Par exemple, en filmant un mariage (le sujet de départ étant évident), il peut apparaître en cours de tournage que l’événement vu au travers du regard d’un enfant constitue un angle plus
intéressant. Dans ce cas, il sera peut-être nécessaire de tourner à la fin certaines images qui seront éventuellement montées en début de film et qui permettent de compléter le déroulement.
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