‘ Vidéastes internautes de tous les pays, unissez-vous !‘. Le mouvement V2V veut adapter à la création audiovisuelle les recettes qui ont fait le succès des logiciels libres. Avec, à la clé, des millions de clips tournés par des reporters amateurs et diffusés en toute légalité sur d’innombrables sites et réseaux peer-to-peer (P2P) comme KaZaA ou eDonkey. D’où le terme ‘ V2V ‘, acronyme de video-to-video et allusion directe au P2P.Pour maximiser la diffusion des ‘ images libres ‘, les promoteurs du projet invitent les auteurs à encourager les webmestres de tous poils à proposer sur leur site des liens permettant de télécharger les fichiers vidéo sans contrainte.Le cadre juridique proposé s’appuie sur les licences iCommons définies par Creative Commons, une organisation non gouvernementale fondée en 2002. Ces licences que le Cersa (Centre d’études et de recherches de sciences administratives, rattaché à la fois au CNRS et à l’Université Paris-II) s’efforce actuellement d’adapter à la législation française reprennent grosso modo les principes du logiciel libre : reproduction et diffusion gratuites, distribution commerciale, modification, intégration partielle ou totale à une autre ?”uvre… les différents droits et/ou interdictions que l’auteur entend lier à son ?”uvre sont expressément stipulés.
Créer à terme des vidéothèques mondiales
Au-delà de la révolution juridique (c’est en effet la première fois qu’une alternative au traditionnel droit du copyright est proposée pour de la vidéo), l’intérêt du V2V, c’est de promettre, à terme, la création de vidéothèques mondiales offrant informations et fictions en accès libre.Pour que ce louable objectif soit atteint, il faudra cependant que ce mouvement dépasse véritablement le strict Landerneau altermondialiste dans lequel il est né. L’approche V2V est excellente pour rapporter sans censure un rassemblement populaire à Bagdad, une manifestation anti-G8, etc. Mais il serait dommage qu’elle ne serve qu’à cela.
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