Les fans de Portishead, de Vanessa Paradis, de U2 ou de Renan Luce vont apprécier : Deezer, le site d’écoute musicale en streaming, vient de signer un accord avec Universal Music qui permet d’intégrer le catalogue de la major de l’industrie musicale dans 35 pays dont la France. Un apport précieux, puisque près d’un million de titres s’ajoutent ainsi au catalogue, déjà bien fourni, de Deezer. Mais pour être plus précis, il faut, en fait, parler de réintégration des titres d’Universal Music. Car entre Deezer et Universal, c’est loin d’être une histoire d’amour.Il y a près d’un an, Deezer, après avoir conclu un accord avec la Sacem, proposait à l’écoute des titres provenant de tous les catalogues, dont celui d’Universal. Ce qui n’avait pas manqué de déclencher les foudres de Pascal Nègre, président d’Universal Music France. Interviewé par LCI.fr, l’intéressé s’en prenait violemment au concept même de l’écoute gratuite sur le Web financée par la publicité :‘ C’est du foutage de gueule ! La pub ne peut pas tout. Est-ce que vous payez un steak chez votre boucher en portant sa photo sur votre T-shirt ? ‘.
Les intérêts dictent les avis
Deezer avait alors été fustigé pour la mise à disposition de titres du catalogue d’Universal, avant même qu’un accord n’ait été signé avec la major. Et pourtant, lorsque Neuf Cegetel avait mis en ligne son service de téléchargement illimité, intitulé Neuf Music, le manque d’accord signé entre Universal, dont le catalogue était mis à contribution, et la Sacem, représentant les auteurs, ne semblait pas poser de problème à Pascal Nègre. C’est là que l’on voit la facilité déconcertante avec laquelle l’industrie musicale change d’avis en fonction de ses intérêts : lorsqu’il s’agit de travailler à la mise en place de lois encadrant le numérique (Dadvsi, Lcen et la future loi Hadopi sur le piratage faisant suite à la mission Olivennes), les industriels sont les interlocuteurs privilégiés, ceux qui savent, au détriment des associations de consommateurs, par exemple.Et que Pascal Nègre, dans le cadre de la gratuité découte financée par la pub, ait été si peu clairvoyant ne rassure pas davantage. Peut-on assurer que les industriels entendus par Denis Olivennes ?” lui-même institué expert en choses numériques de par son statut de directeur de la Fnac ?” ont été plus lucides ?
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